Je rejoins Fabrice et Laurent. On ne peut dissocier la dimension temporelle. D'ailleurs personne ne voulait de ce travail à sa création. De même les photos de Raymond auront un autre impact dans trente ans, ça ne fait pas de doute.

Jean-Philippe Poli


[www.jeanphilippepoli.wordpress.com]

sans oublier une certaine dimension d'exotisme pour nous, chez Shore...
@+
Christophe

les photos...auront un autre impact dans trente ans, ça ne fait pas de doute.

Jean-Philippe, si je puis me permettre, l'impact de toute photo qui devient un document historique est un peu décorrélé de sa valeur artistique « intrinsèque » si tant est que cette notion est un sens.

Par exemple j'ai revu récemment des photos d'amateur de la Gran'Rue à B'zançon avant qu'elle ne soit piétonn-isée, photos prises au début des années 60, avec des 2CV et des dauphines plein partout et les pauv' piétons asphyxiés par les gaz d'échappement au plomb, serrés sur les trottoirs..., l'impact de la photo est considérable parce qu'on se dit : mais comment pouvait-on supporter çà le samedi ?

Et on peut citer les cartes postales anciennes, qui sont des trésors délicieux, on en a ré-édité plusieurs collections à B'zançon, c'est un franc succès pour les locaux, indépendamment de leur aspect de photo « créative ».

Finalement, on pourrait souhaiter que dans 50 ans, les photos du Raymond D. deviennent si délicieuses comme témoignage de la France Éternelle de ce début de XXI-ième siècle, qu'elles soient alors férocement détournées par les petits enfants de Plonk et Replonk !

E.B.

Hier, j'ai pu d'abord voir le livre et acheter ensuite le supplément de Télérama,

Concernant le livre, je trouve que le travail est souvent excellent , mais je rejoins les autres concernant la maquette indigeste, la photogravure et la chromie sur saturées et sur contrastées.

Je me demande comment ont-ils fait pour avoir ce résultat de chromie avec du négatif.
Le pire c'est que ça doit être intentionnel car , dans le genre, c'est très cohérent d'une page à l'autre!
( enfin chez moi, mon imacon est réglé pour sortir plus doux) j'ignore aussi le modèle du scan, pourtant le laboratoire Dupon ( là où ont été faites les chromies) est un grand labo à Paris.

L'histoire de Depardon avec les rouges, "que les films modernes donnent des couleurs plus vives"! etc... c'est un peu du pipot, il aurait pu retenir davantage les couleurs en désaturant.


Personne n'a relevé, dans la page des remerciements, toujours une mine de renseignements, cette page!, que l'on y note, la présence d'André Mouton.

Concernant Télérama, c'est mieux imprimé, mieux mis en page, ça respire ( la page des légendes est mieux faite, et c'est pas dur!) et il y a de bonnes interventions, notamment celle de F Bon , qui reparle du temps où son père tenait un garage.

De mémoire, RD a acheté sa 8x10 chez Taos il y a 3 ou 4 ans...

www.michelbrissaud.com

Michel B écrivait:
-------------------------------------------------------
> De mémoire, RD a acheté sa 8x10 chez Taos il y a 3
> ou 4 ans...


C'était même la dernière en 8x10, il l'a soufflée (haha) à un membre du forum qui lorgnait sévèrement dessus. De source sûre le membre en question a obtenu discrètement le n° de téléphone du célèbre photographe pour lui dire son courroux.
L'histoire ne dit pas si notre forumeur est passé à l'acte.
arg ... !
;-)



Modifié 2 fois. Dernière modification le 23/09/2010, 13:36 par Zoran.

RD a plusieurs 8x10
C'est marqué dans le bouquin

-------
No Pasaran
-------

si je puis me permettre, l'impact de toute photo qui devient un document historique est un peu décorrélé de sa valeur artistique « intrinsèque »

Emmanuel, je pense que l'un n'empêche pas l'autre. Cela dépend peut-être du souci du photographe à la prise de vue. La valeur artistique est sûrement immédiate (encore que...dans une acception générale disons) quand la valeur documentaire dépend du temps qui passe et surtout des changements et évolutions difficiles à imaginer complètement à l'avance...

sans oublier une certaine dimension d'exotisme pour nous, chez Shore...

Absolument Christophe. Le tout exacerbé par le fait que nous sommes également imprégnés de culture américaine...

Jean-Philippe Poli


[www.jeanphilippepoli.wordpress.com]

Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> L'histoire ne dit pas si notre forumeur est passé
> à l'acte.
> arg ... !
—

Pour lui conserver son caractère épique, l'histoire pourrait raconter que Raymond s'est pris une sacré soufflante, mais les faits semblent être là : le téléphone n'a pas sonné.
Du moins c'est ce que l'on raconte… ; )

gp écrivait:
-------------------------------------------------------
> Zoran écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > L'histoire ne dit pas si notre forumeur est
> passé
> > à l'acte.
> > arg ... !
> —
>
> Pour lui conserver son caractère épique,
> l'histoire pourrait raconter que Raymond s'est
> pris une sacré soufflante, mais les faits semblent
> être là : le téléphone n'a pas sonné.
> Du moins c'est ce que l'on raconte… ; )

râââ ... ça ne m'étonne pas, discrétion et fair play, de vrais gentlemens ces gépéistes !
;-)

Bon, j'ai fini par jetter un coup d'oeil sur ce fameux livre.
J'aime bien dans l'ensemble, et la chromie me semble régulière.
C'est sûr, les couleurs sont saturées, mais c'est loin d'être génant.
(en fait, ça fait un peu Amerloque, loin de cette tendance aux couleurs fadasses qui sont à la mode actuellement.)

Je l'ai feuilleté également et c'est franchement à peine regardable.
Une chromie qui me fait penser à mon écran lorsqu'il n'est pas rêglé sur le bon espace.
Ce n'est plus de la couleur, c'est de la fluorescence.

Et Dieu sait si j'aime beaucoup le travail de Raymond, y compris ce bouquin (hors la couleur) !

--
Laurent
Bordeaux
[lc972.wordpress.com]

Laurent C écrivait:
-------------------------------------------------------
> Je l'ai feuilleté également et c'est franchement à
> peine regardable.
> Une chromie qui me fait penser à mon écran
> lorsqu'il n'est pas rêglé sur le bon espace.
> Ce n'est plus de la couleur, c'est de la
> fluorescence.
>
> Et Dieu sait si j'aime beaucoup le travail de
> Raymond, y compris ce bouquin (hors la couleur) !


Bon , peut-être que mon écran est mal calibré!
(ceci-dit, j'aime aussi les couleurs sur ton blog... mais la lumière des iles...)

Bonsoir ,

Cet aprés-midi, j'ai pris le temps de regarder ce livre trés dense sur cette France rurale peu photographiée. Je découvre des cadrages insolites, des toits coupés , des petits commerces
et un amour de cette France tranquille qui semble loin de l'agitation des villes . Parfois les photos montrent aussi la transformation du paysage vers des superrettes et croisements de routes.
un bel ouvrage à mon avis parfois des couleurs trop éclatantes.

bonne soirée
Caro

www.carolinemichaud.com

J'ai reçu le livre cette semaine. Mes observations après plusieurs études:

- Comment un livre de la BNF peut n’avoir pas de pagination ?

- L’œuvre en son entier a un sens à mes yeux. Oui, c’est la France. Mais qu’est-ce que cette France de Depardon qui n'a rien de photos de la capitale ou des autres grandes villes?

- Les cadrages sont discutables. Normalement, je ne critique pas. Au maximum, je dis que je le ferais différemment. Mais la qualité de l’élaboration laisse à désirer. Par exemple, l'image de l'étal à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.

- Il écrit sur son Trigano, qu’il « me permettait d’attendre la météo et une lumière acceptables ». C’est dans la nature des choses qu'acceptable dans un tel projet ne signifie pas toujours optimal.

- Un étranger doit penser que la France est pratiquement déserte. Ou le titre du livre pourrait être au mieux « la France le dimanche matin ». Curieusement, la première image est une exception qui soulève de faux espoirs.

- En tant que photographe, j'aurais aimé que les photosphotos soient été imprimées en taille 1:1.

"- Un étranger doit penser que la France est pratiquement déserte. Ou le titre du livre pourrait être au mieux « la France le dimanche matin ». Curieusement, la première image est une exception qui soulève de faux espoirs. "

Curieux raisonnement, un français imagine t'il que les USA ne sont fait que de grands espaces vierges en observant le travail de Ansel Adams ? Ou encore qu'il n'y a pas d'êtres humains au Japon en regardant Okaïdo de Michael Kenna ? Ou encore que l'industrie à disparue en voyant un ouvrage sur les friches industrielles ? Non l'être humain est un peu plus malin, il se doute que ce n'est pas une vision exhaustive.

" - En tant que photographe, j'aurais aimé que les photosphotos soient été imprimées en taille 1:1."

Pourquoi ? Connaissez vous des ouvrages imprimés en rapport 1/1 ? J'en ai de plusieurs auteurs en 20x25 et les deux que j'ai tout de suite sous la main ( In The American West de Avedon et Stranger Passing de Joel Sternfeld ) et bien aucun des deux n'est au rapport 1/1...pas plus que les autres, je vérifierais demain, mais je ne connaissais pas cette règle du 1/1 en édition.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/10/2010, 02:22 par Raphaël.

J'ai finalement pris le télérama.

Bonne qualité d'impression des photos.
Mais toutes les images sont sur-saturées, genre photo numérique avec option velvia 50 exagérée.
Dommage, vraiment dommage, c'est un comble pour un travail fait à la chambre 20x25.

Il est impossible d'avoir des images constemment du même niveau sur un travail aussi colossal.
Mais je trouve qu'il y a un fort contraste entre quelques images sublimes, qu'elle soient faite d'un croisement de route campagnard ou environnement urbain, et beaucoup d'autres qui semblent maladroitement cadrées, ou faites de façon plus laborieuses, comme si la fatigue, le manque d'inspiration ou la nécéssité de "sortir quelque chose" primait.
Un peu déçu par les photographies. J'en resterais au télérama :-)

Sinon dans les interview Raymond est égal à lui-même, plutot sympathique, rajoutant une petite phrase discrete sur les tenants de l'instant décisif en france, sur ses origines paysannes, etc...
Il insiste sur "l'héritage américain"
Il décrit un peu son protocole de travail. Ses polaroids lui servent de controle et de pense-bête, et de ce coté cela m'a rappelé la façon de travailler des années 1980-1990.
Un résumé de son parcours. les regards croisés d'écrivains sur quelques photographies sont toujours intéressants.
Un télérama hors série bien foutu et instructif, bien qu'il y ait beaucoup de texte inutile et parfois pompeux.
A un moment, le dépoli est décrit par le journaliste comme un "écran" ???

Par contre je n'ai rien compris a son discours sur sa chambre "spéciale":

"il me fallait la meilleure pellicule, le meilleur format, le meilleur appareil, tout ce qu'il y avait de mieux comme si je photographiais Adjani ou Depardieu.
Il existait une chambre aux états unis, avec des films fabriqués exprès pour les produits cosmétiques, donc pour des images parfaites: couleurs éclatantes, lumières ultra-définies.
C'était donc parfait pour ma petite boulangerie, qui le vaut bien !
Et, tout doucement, je me suis découvert coloriste."

J'imagine que seul un journaliste peux comprendre, a moins que ces propos ne soient que de l'humour ?
:-)
A-M

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[www.photographe-pro.com]

Raphaël écrivait:
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> Curieux raisonnement, un français imagine t'il que
> les USA ne sont fait que de grands espaces vierges
> en observant le travail de Ansel Adams ? Ou encore
> qu'il n'y a pas d'êtres humains au Japon en
> regardant Okaïdo de Michael Kenna ? Ou encore que
> l'industrie à disparue en voyant un ouvrage sur
> les friches industrielles ? Non l'être humain est
> un peu plus malin, il se doute que ce n'est pas
> une vision exhaustive.

Je pense que cela fait une différence si un photojournaliste sort un livre avec sa vision de la France ou si un artiste prend quelques images d’un paysage ou si un photographe architecture se limite à l'essentiel.

>> " - En tant que photographe, j'aurais aimé que les
>> photosphotos soient été imprimées en taille 1:1."
>
> Pourquoi ?

Ce n'est rien d'important. Je trouverais mieux, si les photos seraient légèrement plus petites. La mise en page avec les bords serrés n'est pas très avantageuse (bien sûr, on pourrait aussi publier le livre plus grand, mais il y a peu de sens dans un grossissement 1,1 fois).

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