Auteur: samuel gerard
Date: 10-01-2009 13:18
@ DG et @ Samuel
Pour ce film miracle je pensais que vous trouveriez tout seul,
Le simple fait que vous ne trouviez pas montre bien le manque d'imagination ou vous a plongé le rouleau compresseur industriel.
Appuyez sur le bouton nous ferons le reste,
Je reste étonné que les Artistes plasticiens d'aujourd'hui ne soient pas plus critique vis à vis de ce système."
Je me doutais bien, Henry, que tu réagirais ainsi...
Concernant le fameux film, dans ma grande ignorance, je ne vois pas spontanément ce que l'imagination vient faire par là...
Comme le dit DG, j'ai sans doute d'autres chat à fouetter au niveau de l'imagination.
Juste pour info : j'ai pratiqué un peu de musique, beaucoup de dessin, de la sculpture sur bois, un peu de peinture, du modelage.
Pour tout dire, je m'amuse plus, au niveau "arts plastiques", avec un crayon de papier ou une boule d'argile.
Par rapport à la "critique du système", je suis d'accord avec ton analyse, mais loin de m'en effrayer, je m'en réjouis : en photo j'ose me satisfaire du "appuyez sur le bouton, nous ferons le reste".
C'est même une forme de principe agréable, si et seulement si je peux oeuvrer pour que toute ma part de travail se fasse avant d'appuyer.
Suis-je dans la servitude en acceptant "docilement" de "faire avec" au niveau photographique ? Pas sûr.
Je suis plutôt dans le compromis, et comme le disait quelqu'un plus haut, les limites n'interdisent en rien la créativité.
C'est peu être même à cela qu'on reconnaît un vrai créatif : il est celui qui crée, malgré les limites.
Mais la vérité est sans doute différente pour chacun : en réalité je ne suis pas assez passionné par la Photographie" pour me sentir dépendant des normes, même si le sujet m'intéresse beaucoup (j'attends donc ton article, Henry)
Ce qui m'intéresse dans mon travail, c'est la nature, le grand air, la relation de l'être humain avec son environnement.
D'ailleurs là aussi, c'est amusant, on entre de plain pied dans l'histoire des normes. Il n'y a qu'à suivre par exemple l'histoire concomitante des vêtements de montagne depuis le néolithique : la technique, là aussi, a souvent induit les comportements et la vision des choses.
Jacques Elul, grand penseur de la technique du siècle dernier, a très bien décrit l'homme en tant qu'être lié (et souvent asservi) à la technique, et se développant pour elle et à travers elle. Plus près de nous, Bernard Stiegler analyse aussi les process industriels aliénant et "détourneurs de désir".
Certes Henry, les normes alienantes sont partout. Y compris dans les "arts plastiques (les peintures, les papiers, les dureté de crayons...). Elles sont partout parce que l'industrie est partout : le problème des normes est lui même lié au process industriel.
Je suis évidemment parfaitement conscient que la photographie est très liée aux process industriels, DONC aliénée par certains aspects (c'est peut-être même pour cette raison que nombreux sont ceux qui n'y voient pas un art à part entière). Comme je le disais plus haut, je me sens plus libre avec un crayon, pour écrire ou dessiner (parenthèse, même l'écriture est normée..)
Seul l'artisanat peut, dans une certaine mesure, permettre de s'affranchir de cette aliénation. Je dis "dans une certaine mesure", car même le luthier du coin utilise des outils en métal, lesquels répondent à des normes industrielles précises, à moins que le forgeron du coin ait été lui aussi de la partie.
Mais pour l'instant, je ne verse pas, effectivement, dans l'artisanat photographique. Je suis bien trop ignorant d'une part (oui, l'ignorance conduit à la servitude, soupir), et surtout, je considère que pour ma pratique photographique "en autonomie", seul le genre "Quickload®" correspond à mes besoins ;-).
Ce qui serait constructif, c'est que tu aides un peu ceux qui ont compris le problème et qui ne demandent qu'à évoluer dans leur pratique, au lieu de considérer que tous ceux qui touchent une Velvia ont un QI de 30 et baignent dans une servitude absolue.
Parce que là, "c'est juste" pénible...
Photographe de paysages
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