Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 11-02-2009 11:12
et des traitements associés
Comme dirait Pascal M. : Emmanuel, n'oublie pas le logiciel !
Et comme dirait Mme Süsstrunk de l'EPFL : l'image numérique n'existe pas !
(sous entendu, il n'existe, in fine que des tirages matériels et humainement visibles, donc parfaitement analogiques, fabriqués à partir de fichiers informatiques ; et lorsqu'on fabrique ces images matérielles, tous les coups de logiciels sont permis !)
Finalement, concernant l'émotion et les règles du jeu, c'est comme au morpion des étudiants des années '70 du siècle dernier (avant l'invention du jeu vidéo sur portable) qui écoutent le prof d'une oreille distraite en alignant fébrilement les p'tites croix sur leur quadrillé cinq-cinq.
Il y a les stricts qui refusent la mise en réserve des alignements de 5, çà donne plus d'émotion dans le jeu ; et puis il y a les les laxistes qui, au contraire, se mettent un joker en réserve à chaque alignement de 5 déjà présent afin d'aller encore plus loin.
En photo il y a les stricts du monde ancien qui acceptent la dure loi de l'affaiblissement progressif des fins détails de l'image lors des différentes étapes de la chaîne optique-analogique, ils l'acceptent comme une dure loi de la nature. Du coup tout doit être propre-en-ordre dès la prise de vue, les possibilités d'intervention, en principe, sont limitées par la suite (sauf à l'atelier photo du Petit Père des Peuples, où de grands artistes analogiques et argentiques reconstituaient avec maestria les vestons des dignitaires qui étaient cachés derrière ceux envoyés au goulag).
Et Il y a les ... modernes qui au contraire sont très contents que tous les coups de logiciel soient permis ; tous les regroupements astucieux de pixels pour faire taire le bruit ; toutes les gonflettes FTM pour renforcer les fins détails ; tous les traitements non linéaires où M. Fourier est mis hors jeu avant d'avoir pu dire ouf, traitements basés sur le principe : l'oeil est imparfait, flattons-le comme-y-faut, allons- pour des coups de RETINEX à la manière de M. Land, pas vu, pas pris, l'image numérique n'existe pas.
De même que le couteau électrique et le grille-pain électrique (et mieux vaut un grille pain électrique qu'un grille-pain en amiante) libéraient la ménagère moderne des années 60, de même le silicium, ses mémoires et et ses logiciels libèrent le photographe moderne de l'esclavage photographique du monde ancien.
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