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(suite)

Résumé de la fin du chapitre précédent, à l'usage de ceux qui détestent les photos de paysages suisses-de-précision : je rapporte des RPG de très mauvaises nouvelles pour vous, soyez courageux. Le genre est florissant, stimulé par le silicium, les logiciels et les techniques modernes d'impression, le talent est toujours là, le grand glacier d'Aletsch n'a pas encore complètement fondu et chaque année L'Unesco rajoute sur sa liste un site suisse incontournable.

Quel autre panorama ? Eh bien évidemment la vue « gigapixels » de Paris d'Arnaud Frich, exposée dans l'entrée. On en avait parlé ici, toucher l'objet sur sa bâche, c'est quelque chose !

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La matinée passa assez vite, et bien que le salon chez Mme de Staël, celui où l'on cause de grand format, soit des plus agréables, il faisait grand soleil dehors, impossible de résister au plaisir de monter un coup au Salève voir la vue. Le stratus du matin s'était, hélas, simplement dilué, laissant malgré le soleil un voile atmosphérique des mauvais jours où on renonce à faire des photos de paysages, fussent-ils suisses.

Retour à l'expo pour un bon moment partagé avec Gilles Martin, qui devina à qui il avait affaire en voyant un gars en train d'enlever ses lunettes pour scruter un tirage offset d'une de images extraite du bouquin sur le Désert des Bardenas Reales. Il paraît qu'on avait à l'instant demandé à l'auteur quelle retouche logicielle il avait utilisée pour ses nuages ...

Lorsqu'on regarde une carte d'Europe occidentale et centrale, trois pays s'imposent par leur surface : l'Espagne, la France, la Pologne. On savait que l'Espagne avait prêté ses déserts à Sergio Leone, mais les Bardenas Reales n'ont rien à voir avec le western-spaghetti.

L'image que je scrutais évoque à la fois un Ayers-Rock sans le rouge, en plus allongé, et les figures d'érosion évoquent irrésistiblement le célèbre Zabriskie-Point-sur-Potasse de Bernard Birsinger (projet DATAR). Bref s'il fallait encore démontrer à l'euro-patriote que nul n'est besoin de planter son trépied dans les trous laissés par Saint Ansel au pied du Half Dome, le travail de Gilles Martin serait là pour le rappeler de façon enthousiasmante.

Ce qui n'exclut pas l'appréciation des photos de Jean-Christophe Moudens, prises en 4x5 pouces et 6x17 dans l'État de Washington. Pour ceux qui ne connaîtraient de cet état du nord-ouest des É-U que le siège de chez Microsoft(TM), il est temps de regarder les images de J.C. Moudens. La partie ouest de l'Oregon et du Washington est peut-être l'un des rares endroits des É-U où le climat est à peu près raisonnable, humide sans être trop froid grâce à l'antigel naturel de l'océan. Les paysages de montagne diffèrent de nos Alpes entre autres par le caractère volcanique de la chaîne, et on espère que la Mont Rainier ne suivra pas l'exemple de son copain le Mont Saint Helens. Un coin à découvrir absolument pour le franchouillard hexagonal qui sera surpris de pourvoir y goûter un excellent Rielsing élaboré à partir des vignes plantées le long de la gorge du fleuve Columbia. À peu près à la même latitude que Bordeaux, mais avec un climat très différent : plus on progresse vers l'intérieur, vers l'est, le long de cette gorge, plus le pays devient désertique, jusqu'à ressembler à celui qui sert de décor au récent film « La dernière piste ». À l'inverse, le pied des Monts Olympic, côté océan, abritent une « forêt vierge de pays froid » dont J.C. Moudens nous livre une vision saisissante.

16H : c'était l'heure de la démo platine-palladium de Philippe Ayral. On ne se lasse pas ce tette démo, cette année Philippe demanda à une petite fille de verser le révélateur sur l'épreuve où une image partielle apparaissait à la sortie de la boîte à UV. Donc non seulement le palladium c'est magique, mais en plus c'est un jeu d'enfant ! Une belle image de Provence avec des tuiles rondes et des cyprès, aux antipodes de l'alpage suisse, ça changeait un peu ;-)

Et j'ai failli oublier de parler les canettes !
Au rapport 1:1 en 20x25, tiré au platine-palladium, je vois déjà les lecteurs qui pensent à une galerie de portraits de lectrices du « Canard Enchaîné » à la façon de l'aéro ektar de l'archevêque de Moisenay, ou mieux : de la photo animalière 20x25 en macro.
Hélas non, il s'agit de can(n)ettes, que M. Larousse(TM) nous autorise à orthographier un peu comme on veut, glissement étrange du sens entre la canne du souffeur de verre fabriquant des petites bouteilles et la boîte métallique contenant des liquides à boire ...

On connaissait la tendresse de Philippe Ayral pour les vieilles bouilloires en aluminium qui faisaient la joie des gamins de village dans la décharge, une belle cible pour les frondes et autres arbalètes d'avant guerre ... ou plutôt d'après-guerre, la popote en alu de l'armée américaine en '44 ayant fini par chasser l'acier émaillé de nos grand-mères !!
La cannette en alu a remplacé la bouilloire dans nos décharges, cette bouilloire en alu chassée de nos cuisinières par l'inox italien tellement plus design.
Dans la série, mes deux préférées sont « la grêlée », qui fut un jour atrocement laminée entre un pneu et du sable à gros grains, d'une texture incomparable ; et « la dansante », ornée d'une frise inspirée des peintures rupestres ou des vases grecs de la période archaïque. Probablement une boisson aussi magique que le chlorure de palladuim, mais qu'on peut boire et qui fait de vous un danseur élégant pendant votre jogging obligé.
On se met à la place du sportif accompagné de cette petite boîte fort lourde, épuisé par l'effort, c'était probablement un effort surhumain que de la transporter vide jusqu'à sa poubelle jaune à la maison ...


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En partant pas trop tard le samedi, on a eu une pensée pour les bénévoles de l'association qui ont dû bosser d'arrache-pied à partir de dimanche 18H pour que tout soit propre-en-ordre pour les cours du lundi matin ... on espère que les enfants sont venus voir samedi-dimanche les alpages et le mont Rainier dans la classe où ils ont cours de maths le lundi matin, ça ouvrirait certainement des horizons ...

On sera là la prochaine fois aux RPG, bravo à toute l'équipe et à dans deux ans chez Mme de Staël qui nous a si bien reçu.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/10/2011, 20:45 par Emmanuel Bigler.

Message personnel pour Thierry Moënne-Loccoz : j'ai fait remonter la discussion sur la recherche d'une fresnel pour ta douze-vingt ; j'ai trouvé au catalogue Edmund Optics une Fresnel de 18 pouces de diamètre, pas trop chère (137 euros), à la bonne focale, qui pourrait être utilisable en acceptant de perdre un peu dans les coins.

n3-f2,89047.html

E.B.

Super rencontres à St Julien, une équipe bien organisée et très chaleureuse, ambiance sympa et surtout beaucoup de d'images, cela allait des étoiles aux cannettes, de la photo faite avec un microscope à la chambre ULF et du tirage argentique au tirage numérique......
J'étais très heureux de pouvoir montrer mes images à un large public et surtout de rencontrer des photographes passionnés, professionnels, artisans et artistes.
Merci à Emmanuel pour sa visite et sa présentation pertinante de la manifestation.
La démonstration magistrale de Philippe du tirage platine/ paladium était très clair, riguoureuse et de ce fait efficace.
Un moment agréable bravo à toute la sympathique équipe.

Gilles MARTIN
BERGERAC