Rien n'est simple actuellement au niveau du vocabulaire et c'est sans doute une excellente raison, parmi d'autres, pour organiser cette rencontre GP....
... l'ouvrage est sorti en 2008 mais le projet a nécessité une petite vingtaine d'années pour être finalisé, certaines des notices doivent donc être lues en intégrant cette temporalité.
Merci à J.P.A pour cette intervention. J'ajouterais : qu'est ce que vingt ans, pour un photographe de l'éternité au sens de MIchel Tournier ? ;-);-)
Personnellement je n'aime pas plus le mot "analogique" que le mot "argentique" qui me semblent des termes sortis à la hâte pour essayer de définir à la va-vite un monde qui était en train de s'écrouler sous les coups de boutoir du silicium et de ses nervis, les ordinateurs et les logiciels aux visées hégémoniques. Mais nous verrons plus tard.
Lorsque Didier D., après nous avoir appelé à la subtilité, nous dit :
selon la définition d'Anne Cartier-Bresson, le collodion humide, par exemple, est un procédé ancien (ou historique), le chromopalladium ou la trichromie selon H Gaud sont des procédés alternatifs car ils mixent des techniques anciennes et modernes
Ma réaction est simple : la définition "alternatif" de Mme Cartier Bresson ne peut pas être simplement celle là, uniquement basée sur le fait qu'il faut un mélange d'ancien et de moderne, et je le prouve.
La prise de vue sur appareil photo numérique est donc un procédé alternatif qui a toute sa place au congrès car
- basé sur l'effet photoélectrique, un procédé ancien découvert par Hertz et interprété par Einstein, donc des notions et des expériences qui ont été faites il y a un bon siècle !
- basé sur une matrice colorée selon le brevet de M. Brice Bayer, donc une séparation trichrome moderne, mais , qui nous renvoie à Maxwell, Cros, et Ducos du Hauron, donc encore plus vieux qu'un siècle.
- la flashage d'un fichier numérique sur du papier gélatino-bromure est un procédé alternatif, un parfait mélange de tradition et de modernité ;
- la machine lambda de chez Durst est une machine pour procédé alternatif car elle mélange la photo-sensibilité des halogénres d'argent, connue depuis le XVIIIe siècle, le développement chromogène (qui date d'avant la deuxième guerre mondiale, c'est de l'histoire des sciences !) avec le dernier cri des robots & automates pilotés par ordinateur, le dernier cri des bricolages & autres sorcelleries logicielles secrètes qui font le lien au sens de Mme Süsstrunk entre le tableau de chiffres bruts et les micro-taches d'encres colorées, bref : la belle image analogique visible à l'oeil nu.
Donc est-ce bien cela que nous voulons au congrès de 2013 ?
Je m'étonne de ce refus du terme : photo-chimie
La chimie fait-elle peur à ce point ?
Nous n'allons tout de même pas manipuler du fixateur au cyanure et des sels d'urane !!!
La définition que je donnerais de ce qui va nous intéresser au congrès de 2013, c'est tout procédé photographique dans lequel, à l'une des étapes, intervient une surface photo-sensible, basée sur un effet photo-chimique et non pas simplement sur l'effet photo-électrique dans le gélatino-bromure ou un semi-conducteur ; de plus, cette surface devra avoir été fabriquée par le photographe lui-même, ce qui laisse toute la place au gélatino-bromure fabriqué artisanalement par le photographe lui-même.
Cette définition qu'il faudrait bien entendu affiner a l'avantage de dire clairement ce qui est par ailleurs fort honorable puisque des millions de photographes gagnent leur vie avec, mais qui n'est pas ce pourquoi on aimerait se réunir en octobre 2013 et discuter : l'appareil numérique et les capteurs silicium, le gélatino-bromure industriel, ... et, qu'on me pardonne de le dire abruptement, la trichromie selon Moisenay qui sauf erreur de ma part ne s'appuie dans les faits sur aucune surface photo chimique fabriquée par le photographe lui-même ; certes les surfaces en question sont fabriquées avec amour à Mobberley, le révélateur de chez le Grand Jaune est fabriqué quelque part avec autant d'amour, et c'est un artisan amoureux de la belle ouvrage qui fait le boulot chez lui, et nous en sommes très heureux, mais est-ce le but du congrès ?
Entendons nous bien : la trichromie de Moisenay a tout son intérêt, elle est alternative au sens de Mme Cartier Bresson ... donc si nous voulons être alternatifs en ce sens, invitons dès maintenant Henri Gaud à parler de trichromie de Moisenay, comme H.G. l'avait fait aux RPG, si nous voulons un panorama complet de ce qui est alternatif !!
Bref, je pense que nous ne sommes pas très loin de définir le champ de ce dont nous parlerons comme thème central du congrès galerie-photo de 2013, le choix est d'autant plus facile : le point de départ me semble simple et clair : c'est la photo-chimie et la fabrication artisanale des surfaces photo-sensibles, et le futur congrès de 2015 dans le ch'norr, en contrepoint, nous parlera de silicium haute résolution !
Mais comme gépé a l'esprit large, on peut bien évidemment élargir à d'autres activités photographiques ...
... par exemple d'autres activités alternatives au sens de Mme Cartier-Bresson !!!
E.B.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/11/2012, 23:52 par Emmanuel Bigler.