Bonjour à tous,

je suis à la recherche de nom de photographe ayant travaillé sur la mort.

- dans sa dimension corporelle (Witkin, Andres Serrano, sally mann)
- avec l'absence du mort dans les images mais où la référence est omniprésente (michael Kenna, luc Boltanski)

merci
bonne fin de journée

Romain

Il y a les portraits de Rudolph Schäfer dont on a parlé récemment.
Une palanquée de photojournalistes spécialisés dans les conflits, Nachtwey (l'Enfer) etc ... c'est sans fin dans ce domaine !

(question annexe : pourquoi M. Kenna dans la liste ?)

Rinko Kawauchi, Hippolyte Bayard, Roger Fenton, Bart Michiels, Sophie Ristelhueber, Luc Delahaye (et une tripotée de photographes de guerre(s))…

Jeffrey Silverthorne

J'ai évoqué ce sujet dans un de mes premiers boulots sur la Confrérie des Charitables de Béthune.
A lire la préface du catalogue par Christian Caujolle

Frédéric

[www.frederic-cornu.com]

Sally Mann

Pardon je n'avais pas tout lu.

À toutes fins utiles...

PdF

Merci pour vos réponses ça m'aide déjà.

les photographes dits de guerre m'intéresse moins sauf si leur point de vue n'est pas celui du photographe de guerre!

je mets Kenna dans la liste par rapport à son travail sur quelques camps de travail et d'extermination durant la seconde guerre mondiale.

Bayard a-t-il fait un travail sur la mort hormis son autoportrait au noyé? ça m'intéresse...

merci encore
Bonne soirée
Romain

Je ne crois pas (hormis les natures mortes). Mais "l'autoportrait noyé" est déjà à lui seul une belle page de l'histoire de la photographie.

Avec une certaine distance, par voies détournées peut-être, le travail (photographie et écrits) de Nobuyoshi Araki peut être intéressant, en particulier sa série de vues depuis des intérieurs après le décès de sa femme Yoko.

Et aussi: Philippe Bazin (méconnu et pourtant…) et Mario Giacomelli (bien sûr: Verrà la morte e avrà i tuoi occhi).

Romain,
Le travail récent le plus saisissant est sans doute la série de Walter Schels Noch mal leben vor dem Tod. Ses modèles apparaissent photographiés en dytiques, en fin de vie et après le décès.

Pour moi, Kenna a fait un travail sur la mémoire des camps, mais pas directement sur la mort.

Bonjour,

pas aussi célèbre que tous ces noms illustres, mais ... je travaille beaucoup sur ce sujet.
Le livre "autopsies" en est un exemple :

[www.galerie-photo.com]

[livre.fnac.com]

Pour Zoran :
j'ai vu la semaine dernière plusieurs tirages originaux (superbes) de la série de Walter Schels.
C'est effectivement très impressionnant. Le décalage entre les deux portraits vous plonge dans un abîme. Je suis resté longtemps devant ces images et ne suis pas prêt de les oublier.

Merci Zoran pour ces autres références qui me sont inconnues.

Oui c'est vrai que le travail de Kenna est d'abord sur les camps. Mais la relation des camps et la mort est très étroite; le camps n'est qu'une partie technique d'un système qui donne la mort en participant ou non à l'effort de guerre.
il y a des lieux qui restent hantés par la mort.

Romain

Merci beaucoup Pierre,

Consciement je recherchais aussi des photographies de tables de dissection. Et ce sont les votres que j'avais vues sur Galerie photo et qui m'avaient marqué. maintenant je les ai retrouvées !

Romain

Bonjour ,

de rien Romain : enjoy !! (si j'ose dire)
Pourquoi cherchez vous des photographes qui travaillent sur ce thème (si ce n'est pas indiscret) ?

Pierre

[www.oliviertrillon.com]

La mort est travaillée...

Pierre,

c'est à l'occasion d'un travail d'étudiant pour un cours que je me suis donné ce sujet. La mort est un sujet tellement évité par sa surexposition et surabondance dans les médias paradoxalement. Je confronte des images et travaux de différents photographes pour me questionner sur qu'elle représente pour moi.

romain

Mais la relation des camps et la
> mort est très étroite

Ce que je voulais dire c'est que Kenna à photographié 27 camps. Et on distingue camps de concentration et camps d'extermination qui sont au nombre de 6.

Zoran écrivait:

> Ce que je voulais dire c'est que Kenna à
> photographié 27 camps. Et on distingue camps de
> concentration et camps d'extermination qui sont au
> nombre de 6.

Encore une fois Zoran, ces camps participent au même système qu'est l'extermination; leur usage technique est différent pour la même cause. certains participent également à l'effort de guerre, d'autre ne sont que des zones de transit vers ceux de l'extermintation: un camp comme Bergen-Belsen est une antichambre pour Auschwitz-Birkenau. Un camp comme Buchenwald est voué à l'effort de guerre mais également 25% des gens qui y ont transité, y sont mort; c'est une proportion un peu plus importante pour Dachau qui n'est pas un camp d'extermination. Mauthausen idem, camp de travail presque la moitié des gens qui y sont passés périr, idem à Oranienburg-Sachsenhausen...

à mon sens, une comptabilité sur le fait que Kenna ne photographie 6 camps d'extermination et 21 autres ne réduit pas moins l'omniprésence de la mort. Elle apparait simplement de manière différente parce que ces outils avaient des fonctions nuancées pour qu'une organisation, qu'un mécanisme de l'extermination fonctionne.

romain

Romain,
c'est un sujet intéressant et je vous souhaite d'en tirer quelque chose de bien.
Si je peux me permettre ... puisque vous voulez savoir savoir ce qu'elle représente pour vous : approchez-la du plus près que pouvez et en vérité (une fois ... ça suffit ! ).
Il est vrai que tout est fait pour nous la cacher et que c'est un aspect détestable de notre culture car si la mort n'est pas représentée, et encore moins montrée, on ne peut rien en apprendre.
Pour ma petite part, ce que j'ai vu en l'approchant, c'est très simplement une immense et profonde tristesse. Cette tristesse n'a aucun rapport possible avec la vie où nous sommes. Il n'y a aucune communication entre la mort et la vie.
C'est la raison pour laquelle je n'aime pas le travail de Serrano et ceux qui vont dans cette voie, qui esthétise le macabre , mais aime bien celui de Schels qui nous permet de mesurer cette distance même si elle reste difficilement compréhensible.
Bon travail.
P.

Je ne suis pas d'accord avec vous Romain, mais cela n'a qu'une importance relative : dans l'esprit de beaucoup de gens il n'y a pas de différence entre Drancy et Treblinka, sauf quand on tombe sur des types comme Lanzmann, et là il vaut mieux être bien préparé à la volée de bois vert ...

La photographie n'est-elle pas forcement tournée vers la mort,
Avec sa prétention de rester hors du temps,
La mort c'est quand le temps n'existe plus.

Les camps de la mort,
Ne sont pas le théâtre de la mort,
Mais de l'assassinat organisé,
Bien sûr il y a des morts,
Mais c'est très différent.

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No Pasaran
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l'assassinat organisé,
Bien sûr il y a des morts,
Mais c'est très différent.

Franchement Henri la nuance m'échappe. Concernant l'assassinat organisé (attentat, 200 tués en pleine rue), la mort violente (celle d'enfant) ou la mort douce (d'un vieillard veillé à la maison) j'ai malheureusement une expérience de témoin assez riche. Si les conditions du voyage ne sont pas les mêmes, je te garantis que la destination est identique.

Salut,

Je ne voudrais surtout pas que l'on me comprenne de travers.

Je dirais pour résumer que "l'originalité" des camps ce n'est pas le théâtre de la mort, mais l'organisation, la planification des assassinats à grande échelle avec des critères "objectifs".

Pour la mort, elle est présente partout, pas besoin d'aller à Buchenwald pour la croiser.

-------
No Pasaran
-------

La mort est notre point commun à tous, seul l'interprétation de la mort diffère.

Fin, renaissance, passage, transition, renouveau. Physique, mythologique ou spirituel la mort s'observe sous plusieurs angles.

Il y a le contexte de la mort et ses détails et le sens de la mort.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 02/02/2010, 15:54 par Roland.

Bon, je veux pas faire mon savant mais peut etre André BAzin t'aidera en qq chose avec son livre "Qu'est-ce que le cinéma?" Dès le premier châpitre il est question de mort et photographie. La momification du présent.

Sinon, Weegee me vient à l'esprit

_._
tumblr.
peintures de J.

Zoran

nous disons des choses semblables donc puisque je dis qu'il y a des différences et qu'elles participent à un même projet.

Romain

> nous disons des choses semblables donc puisque je
> dis qu'il y a des différences et qu'elles
> participent à un même projet.


Oui mais votre sujet n'est pas la déportation, c'est la photographie sur la mort. Avec une photo de Drancy vous faites un hors sujet, avec une de Auschwitz, non. C'est tout le problème de la photographie, ce qui est montré est sensé faire sens avec le sujet.
De la même manière montrer des vivants en fin de vie n'est pas montrer la mort, etc.
C'est une question de pertinence et d'éthique.

Pour en revenir à votre demande, en nature "morte" :

Guido Mocafico

Autrefois ( années 1900 - 1950 ?) les gens faisaient photographier leurs jeunes enfants morts par le photographe du quartier.
C'était le plus souvent pour en tirer un portrait sur papier ( fortement retouché ! ) soigneusement encadré.
On en trouve quelquefois dans les archives des vieux photographes.
Une démocratisation du procédé qui consistait par les familles à faire appel à un peintre pour faire un tableau du défunt.

JCL

Et n'oublions pas Vassili Godtchenko qui avait travaillé sur des lettres de suicidés...

Tout simplement bouleversant

[www.galerie-photo.com]

;-)

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Anything more than 500 yds from the car just isn't photogenic. - Brett Weston
Quelques images - Quelques Couleurs...