Bonjour,
mes premiers vrais pas en moyen format ont été fait avec le Mamiya 7ii (j'avais grillé quelques pellicules avec un vieux Semflex familial, mais rien de sérieux n'était possible avec les lentilles Berthiot, charmantes au demeurant).
Je l'ai acheté un peu sur un coup de tête, je cherchais un Rolleiflex, mais je suis tombé sur un exemplaire en parfait état avec un prix qui m'allait (1200 euros quand même) dans un vrai magasin boulevard Beaumarchais.
L'objectif n'était pas ce que je cherchais initialement - c'était un 65mm, mais il faut aussi se changer les idées parfois, et quitter le sacro-saint "équivalent 50 mm cartier bressonien". Donc j'ai passé outre, et je ne cherche pas particulièrement de 80mm. Je fais avec, c'est à dire que je m'avance plus dans la scène.
Ce qui appelle mes remarques suivantes :
- appareil des plus agréables en terme de prise en main, facilité d'utilisation, chargement, etc. Mode d'emploi disponible sur le site GP, indispensable quand même quand on vient du numérique qui nous a fait oublié beaucoup de choses. Je ne peux pas comparer avec grand chose d'autre (Blad ou Bronica, etc), mais le Rolleiflex que je me suis acheté ensuite m'a paru demandé plus d'attentions au chargement.
- cellule un peu limite, ça semble passer avec un film avec de la latitude d'exposition comme du HP5, mais je pense qu'en diapo il faudra préciser l'exposition avec une cellule.
- télémètre : on s'y fait, d'autant plus que le format 6x7 n'est sans doute pas le format qui exige la plus grande rigueur sur les bord. L'imprécision relative peut normalement être corrigée au tirage, donc il n'y a pas lieu d'en faire des plats, sauf à être un puriste du bord noir.
- douceur de déclenchement : ça, ça rattrape largement les inconvénients du deuxième point, et c'est vraiment ce qui fait le plaisir de l'appareil, et sa discrétion aussi. L'absence de miroir à relever, la délicatesse des obturateurs centraux - même si ce point est commun à d'autres appareils, alliée à une prise en main solide, "sans violence", calme, équivalente à celle des Leicas M, rien que ceci comble mes journées de balade.
- petit inconvénient : on appuie parfois à tort en voulant prendre la mesure, mais c'est pas très grave...
- ne pas pouvoir changer le dos n'est vraiment pas un inconvénient pour des premiers pas en moyen format....
- Utilisation : pour la couleur, je ne sais pas encore qu'en penser vraiment, il faut que j'en refasse quand le temps sera meilleur, pour l'instant, je penche vers ce qu'en ont dit Henri Peyre et Hérvé : c'est un peu froid dans l'ensemble - ce qui en ferait une série d'objectifs plus adaptés à la photographie "technique" qu'à la photo de forêts.
- pour les heures bleues, faut oublier tout simplement, en tout cas pas avec du mouvement, ça doit être possible, mais sur pied avec pose longue, et je sais pas ce que cela donne.
- intérieur, idem, l'ouverture à 4 ne permet pas énormément de choses, ou alors en poussant du NB
- photographie de ville : le 65 demande beaucoup d'attentions, il faut vraiment que je trouve le meilleur endroit pour compenser les distorsions. Quand je l'ai, c'est parfait, quand je l'ai pas, c'est horrible - et malheureusement le viseur ne permet pas toujours de le savoir. Je retrouve les difficultés de composition que j'avais avec le Noblex panoramique, malgré l'énorme différence de ratio d'image. Donc il y a de la "perte en ligne", mais il faut en passer par là quand on revient à l'argentique de toute façon.
Je différencie la photographie d'urbanisme de la photographie d'archi : le redressement des parallèles n'est pas une obligation et des compensations sont possibles ; elles sont complexes cependant.
- photographie de forêt : très bien en NB, mais il faut que je vois pour la couleur.
- portrait : pas dans les sujets du moment
- paysage : encore un peu de mal à l'utiliser, le 65mm est très large "vers le haut" et avec les ciels sans nuages (oui, je sais, c'est pas bien de photographier sans nuage), j'ai l'impression que "je dégage du vide qui sert à rien. Mais c'est aussi du au fait que j'ai trop pris l'habitude du quadrillage de mon reflex numérique pour caler l'horizon....
Acheter directement une chambre pour profiter des décentrements, je crois que c'est quand même osé pour des premiers pas en "grand format". Je m'étais dit que je le ferais, mais je crois que une ou deux années sérieuses de moyen format sont un préalable nécessaire.
La pellicule ne revient pas si cher, en tout cas, on est certain que les négatifs, on les aura toujours dans 20 ans. Donc si sur une pellicule tu fais 2 photographie de correctes, cela te fait "grosso modo", le négatif durable d'une photo à "10 euros" en passant par un développement commercial, beaucoup moins si tu développes toi même......L'illusion de la photographie gratuite du numérique, c'est une belle illusion. Parce que la conservation, et bien je sais pas trop comment l'organiser. Mes négas 120, je sais qu'ils ne bougeront pas d'un iota...
Il y a un article dithyrambique dans le lien ci-dessous :
[
www.kenrockwell.com]