En trichromie avec
Remarques sur lesquelles je le permets d'embrayer avec gourmandise, en abondant dans le sens de Michel G. & Michel B. ; le but étant de convaincre de tout ce qu'on peut faire de bien avec un objectif plus ou moins ancien placé devant un film couleur moderne.
Les filtres RVB de sélection trichrome sont bien plus tranchants dans leur découpage d'un tiers du spectre que ne le sont les filtres équivalents dans les couches d'un film couleur, ou que ne le sont les p'tits filtres microscopiques placés devant des pixels de silicium.
Or les résultats obtenus avec une optique ancienne donnent des couleurs épatantes en trichromie.
Donc si les optiques anciennes n'étaient pas capables de fonctionner devant un film moderne ou devant un capteur silicium de Bayer,
a fortiori on ne devrait jamais rien sortir de bon en trichromie.
Personne n'objectera l'usage d'un filtre jaune en photo N&B avec une optique d'avant guerre : avant guerre tous les amateurs étaient déjà équipés de leur filtre jaune pour avoir de beaux nuages.
Donc personne n'objectera contre le filtre vert, qui est une espèce de filtre jaune, mais avec le rouge en moins, qui différencie mieux les feuillages et qui, selon la tradition, avait certains avantages pour le portrait N&B en lumière tungstène.
Et personne n'objecte contre l'usage d'un filtre rouge, qui est une espèce de filtre jaune privé du vert qui est dedans ; le seul problème avant guerre étant les films ortho insensibles au rouge.
Et quant au filtre bleu, bien entendu en paysage ce serait une catastrophe vis à vis du voile atmosphérique, ce serait un filtre effaceur de nuages, mais objecter contre le filtre bleu reviendrait à jeter aux orties toute la photo du XIXe siècle, les maîtres anciens ne connaissant que les films & supports uniquement sensibles à l'UV proche et au bleu !
Donc un film panchro moderne avec, par devant, un bon filtre bleu bien coupant, c'est se remettre dans les conditions de la Mission Héliographique ;-)
Donc RVB avec une optique ancienne, évidemment, ça marche !!
Et ça marche même très bien devant un capteur silicium de Bayer sous le pâle soleil finlandais !!
Le problème est plus celui de la lumière parasite diffuse qui se pose avec des verres non traités d'avant guerre. Le coef de réflexion d'un verre non traité est remarquablement constant dans tout le spectre visible, donc en étant à peine provocant, on dira que ce n'est pas ce vieux verre non traité qui va forcer une dominante ;-)
En revanche la lumière parasite diffuse a le chic pour dé-saturer les couleurs ; oui cet effet-là est souvent très fort avec une optique ancienne. Du moins si on cherche à faire avec des publicités aux couleurs claquantes du XXIe siècle !!
Mais dès les années 1950, le différents traitements anti-reflets qui deviennent la norme même pour les appareils d'amateur donneront de très bons résultats avec les films couleur de l'an 2012.
Mon sentiment est que les films couleur des années 1950 n'étaient tout simplement pas à la hauteur des tessar-xenar des années 1950 ! Donc ne pas confondre l'influence de l'objectif et l'influence du film & des traitements qui vont derrière.
Un tessar xenar des années 1950 mis devant un film diapo moderne nous révèle, enfin, toute sa qualité.
Et parmi ces optiques, le tessar du rolleiflex T est bien entendu (mais là, c'est le rolleiphile-zeiss-o-phile qui parle) l'un des meilleurs ;-)
E.B.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/06/2012, 10:10 par Emmanuel Bigler (modérateur).