Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 29-04-2008 10:29
Je ne connaissais pas ces règles...
Il ne faut pas accorder à ces« règles » une valeur absolue, disons que c'était un guide d'achat pour le photographe professionnel des années 1950-1960, à une époque où il fallait s'endetter pour une chambre et quelques optiques très chères.
Aujourd'hui en occasion comme on trouve beaucoup d'objectifs de chambre, la donne est changée.
Ma lecture de cette règle de M. Koch, je la prendrais plutôt comme guide pour étager mes achats de focales au cours du temps. Par exemple si j'ai déjà un 150, je ne prendrais pas comme longue focale un 180 ; le 210 c'est la focale normale du 13x18, on la trouve très facilement, je regarderais donc un 210 ou au-delà.
Donc le 240 c'est pas mal comme focale complémentaire, finalement.
Voilà comment il faut très souplement interpréter la chose.
Ne pas oublier Bill Brandt et son Biogon 38 mm sur Hasselblad !!!
Oui, très bon exemple, mais les portraits de l'Ouest par Avedon (j'en parle parce que je ne connaissais pas ce travail désormais classique que j'ai découvert dimanche dernier ! çà ne laisse pas indifférent !) ne donnent pas l'impression d'avoir été pris au grand angulaire, au contraire de ce que je connais de Bill Brandt où le rendu de perspective particulier au grand angulaire fait partie du jeu esthétique.
Pour Avedon, je suis un peu dubitatif sur ce que j'ai vu raconté sur Internet au sujet de l'optique employée (ce serait un super angulon couvrant le 20x25 ??), mais je ne mets pas trop en doute parce que je crois que plus le format est grand plus on peut faire du portrait avec des focales « courtes » sans que cela se voie sur les visages.
Les portraits d'Avedon couvrent plus d'un mètre carré de sujet, ce n'est pas un portrait serré.
Je pense que la raison de cette absence d'effet grand angulaire chez Avedon est que plus le format est grand, plus on doit augmenter les focales en proportion par rapport aux petits formats, plus les distances au sujet augmentent, on arrive donc à être assez loin du sujet même avec des focales normales comme le 150 en 4x5 pouces.
Tout simplement : que le 150 soit une optique « longue focale » pour le 6x6, focale censée être la focale-à-portrait par excellence en 6x6 ; ou que ce soit un 150 couvrant de 50 à 75° standard pour le 4x5 pouces, la distance de travail est la même et les réglages de mise au point pareils.
Donc le rendu de perspective des visages est le même, puisqu'on est à la même distance du sujet, sauf qu'avec le 150 en 4x5 pouces on englobe une large partie du personnage en plus du visage.
Sans doute est-ce là la clé de l'explication de ce que les portraits d'Avedon en 20x25 ne paraissent pas avoir été pris avec un grand angulaire ????
En 6x6 avec un 38 de focale en pleine figure... je préfère ne pas y penser, Bill Brandt ne faisait pas çà, il cadrait .. disons ... différemment ;-)
Autrement dit pour le choix d'une focale-à-portrait en grand format il ne suffit pas de faire une règle de trois par rapport à ce qu'on utilise en 24x36, où la focale de 135 était autrefois, avant l'arrivée des zooms, le standard-pour-portraits...
Si cette règle de trois s'appliquait brutalement, 135/43 en 24x36 (43 = diagonale du 24x36) donne un rapport de focales de l'ordre de 3, il faudrait impérativement un 150x3 = 450 pour faire du portrait en 4x5 pouces !!
Dans un autre ordre d'idées, on peut également transformer son standard de chambre de 150 en l'équivalent du 150 du moyen format.. en attachant un châssis rollfilm moyen format (6x7, 6x8, 6x9..) sur la chambre !
Mais ce n'est pas une réponse à la question posée ;-)
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