Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 24-04-2008 17:06
Bonjour à tous
Il est assez facile dans le principe de tester ses objectifs avec des mires.
Dans la pratique c'est un peu compliqué d'obtenir un résultat qui ne concerne que l'objectif et rien d'autre ne serait-ce que parce qu'on enregistre l'image sur un film qui a sa propre limite de résolution. Mais on teste également le défaut de mise au point, c''est un problème avec un bi-objectif ancien dont on ne sait pas si le dépoli est bien placé là où il faut.
Jean Philippe a raison de mentionner les mires professionnelles à acheter chez un vendeur de confiance, mais on peut commencer par se faire la main avec la copie de la mire USAF à télécharger en pdf. Avec ce document imprimé avec une imprimante 600 ppp on testera sans problème jusqu'à 50 à 60 cycles/mm (çà dépend de la distance où sont placées les mires et de la focale testée).
Si on dispose d'une imprimante 1200 ppp c'est mieux ; on peut choisir un papier couché ou un papier pour imprimer des photos pour améliorer la qualité de la mire.
Mais le point important est en fait d'être capable de lire le résultat sur le film, pour cela une loupe 10x est à la limite, il faut en principe un petit microscope 50x, par exemple avec une optique 5x et un oculaire 10x.
Si on n'a pas de microscope on peut tirer ces mires à l'agrandisseur ou les scanner, mais là on empile pas mal d'instruments les uns derrière les autres et la mesure devient quasi-impossible à faire, parce qu'on ne sait pas où la qualité d'image est limitée.
Néanmoins le tirage à l'agrandisseur est significatif de ce qu'on obtiendra en bout d'une chaîne traditionnelle, çà vaut le coup d'essayer pour mettre au moins quelques valeurs sur la qualité des images qu'on est capable de fabriquer dans son labo.
Parmi les détails sur lesquels il y a une certaine souplesse c'est la distance où placer les mires. Cette valeur n'est pas critique du moment qu'on respecte les conditions de travail de l'objectif, par exemple à grande distance pour les objectifs standard du 6x6 et du 24x36. grande distance en fait ce n'est pas si loin que çà, disons entre 20 fois et 100 fois la distance focale.
Si la distance entre la mire et l'objectif est 50 fois la focale testée, soit 3,75m pour le 75mm du 6x6, le grandissement G=(image)/(objet) est voisin de 1:50 çàd : l'image est 50 fois plus petite que l'objet.
Pour les amateurs de précision la formule est :
(1/G) = (p/f) -1 où p est la distance entre l'objet et le plan principal objet de l'objectif, f est la focale.
le plan principal objet est situé en général juste derrière la première lentille. Donc le grandissement ce sera quelque chose comme G=1:48 à 1:52, peu importe, on n'est pas à 10% près.
1/G c'est de l'ordre de 20 à 100 c'est la distance comptée en nombre de fois la focale.
C'est à dire qu'on ne va pas chipoter de savoir si on passe 55 ou 60 cy/mm. Si on connaît avec précision la position du plan principal objet, on peut enlever toute incertitude sur le grandissement, mais c'est du luxe.
Donc si sur l'image de la mire sur film on arrive à voir au microscope ceu correspond à la période de 1 mm du groupe 0 de la mire USAF (0,5 mm blanc plus 0,5 mm noir) la période sur le film sera 1/50 mm, on dit que l'optique + film passent dans ces conditions 50 cycles par mm.
Cette distance de 50 fois est classique mais ce n'est pas un dogme intangible, vous pouvez tester à 20 fois la focale mais il faut que la mire soit très fine, très bonne.
Si vous imprimez la mire pdf sur papier à 600 ppp il n'y a aucune difficulté à ce que la période de 1 mm soit bien imprimée. Donc on testera sans problème les 50 cy/mm au rapport 1/50
En revanche vous verrez qu'il n'est pas très facile de réussir à imprimer correctement la période de 0,5 mm, 0,25 blanc + 0,25 noir, donc tester les 100 cy/mm au rapport 1:50 est problématique. Mais on peut reculer la mire jusqu'à 100 fois la focale, le problème sera d'avoir un mur assez large pour mettre des mires un peu partout et un trépied assez haut pour centrer l'appareil ! ou bien alors on ne testera que le champ supérieur du mur; c'est possible aussi, on n'est pas obligé de tester tout le champ en une seul fois
Sachant que le format de fim est par exemple de 56x56mm, en mutipliant par l'inverse du grandissement (p.ex. 50) on trouve la surface de mur à couvrir soit 2,8 m par 2,8 m avec l'appareil centré à 1,4 m du sol.
En vrac, quelques problèmes pratiques qui vont de poser :
- éclairer toutes ces mires uniformément si on veut tester d'un coup jusque dans les coins, ce n'est pas forcément facile sauf avec le soleil un jour de beau temps !
- placer le plan du film bien parallèle au plan des mires, pas si facile, on a vite fait d'avoir du défaut de mise au point dans les coins qui n'est pas dû à l'objectif.
- choix du film : il vaut mieux l'évidence prendre un film qui soit le plus résolvant possible, Chris Perez utlise la T-max 100, il me reste des rouleaux dAPX 25 qui conviennent parfaitement, mais aujourd'hui c'est plus facile de trouver de la T-max 100 que de l'APX 25 ! Il reste tout de même pas mal de films grain fin classiques comme la PAN-F (en 135 et 120, pas en plan film)
On peut aussi tricher un peu en prenant un film ortho à modelé continu, très résolvant mais qui ne voit pas le rouge, donc on ne teste pas le film dans les conditions panchromatiques.
- la tradition veut qu'on fasse pointer les barres des grilles vers le centre du format, là où l'axe optique de l'appariel perce le mur ! donc dans les diagonales du format on incline les mires de façon que les barres soient parallèles ou perpendiculaires aux diagonales, ou de façon générale aux lignes rayonnantes qu'on imagine tracées entre le centre de la mire et le centre du format sur le mur.
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