Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 26-01-2008 11:43
Bonjour à M. Pérotin et bienvenue au club-rollei de galerie-photo
J'aurais aimé vous répondre en détail mais je n'ai pas l'expérience de ce modèle antérieur à 1958. D'autres lecteurs prendront sans doute le relai. On amorce donc la discussion ici.
Ce que je sais de façon livresque (j'espère que vous n'avez rien contre les livres, surtout lorsqu'ils sont imprimés en garamond ;-) par exemple par la lecture du Rollei Technical report de Claus Prochnow chez Lindemanns), c'est que le capuchon se démonte par 4 vis à fente ordinaires.
Ce que je ne sais pas c'est le protocole précis de démontage pour ne pas perdre la mise à la cote et donc la mise au point. Évidemment c'est ce qui vous intéresse ;-) c'est décrit dans les manuels de réparation, peut-être est-ce décrit dans le Technical Report de Prochnow (à voir)
Le dépoli est très probablement en verre, il était fabriqué chez Rollei par une opération classique appelée « douci fin » appliquée à une lame de verre, de façon traditionnelle. Ce verre fonctionne très bien mais comme tous les verres dépolis simples il est plus sombre que les verres modernes et surtout bien plus sombre dans les coins.
Pour remédier à cela, Rollei proposait à l'époque une lentille de Fresnel en plastique appelée Rolleigrid qu'on posait sur le verre pour rabattre les rayons des coins. On peut tenter l'expérience à partir d'un loupe de Fresnel en plastique, il faut en principe une focale autour de 80 mm (cette focale n'est pas critique, mais par exemple découper un morceau d'une loupe Fresnel au format A4 de 300mm de focale cela ne sert à rien !)
Donc qui dit : verre, dit a priori bonne robustesse via à vis d'un nettoyage, du moins, bien meilleure robustesse que les « verres » postérieurs à 1958 avec lentille de Fresnel incorporée qui sont en fait un pièce de plastique monobloc.
Si vous avez une saleté sous le verre, c'est étrange, cela pourrait être une moisissure. le côté dépoli est en dessous, c'est là que se forme l'image, il accroche plus les saletés que le côté lisse donc a priori cela peut être plus difficle à nettoyer sans rayer.
En mettant les choses au pire, sachez qu'à Paris, Photo Suffren peut vous monter un autre verre (et faire une révision générale bien entendu), et qu'aux États-Unis il y a deux fabricants, Maxwell et Beattie qui proposent des « verres » de visée (en plastique !) de rechange pour presque tous les modèles d'appareils moyen format y compris les rolleis du milieu des années 1950 comme le vôtre (à capuchon non interchangeable sans outillage).
Concernant le miroir c'est une bonne idée que de jeter un coup d'oeil à son état, s'il est un peu piqué je n'y toucherais pas, je me contenterais d'un coup de soufflette sans trop y toucher. Vérifier néanmoins en... touchant avec des doigts gantés (pour ne pas rajouter de saletés) qu'il est bien en appui sur ses touches et bien tenu par les petites pattes (comme dirait Cyrano), c'est à peu près tout ce qu'il y a à faire. Ces miroirs sont assez fragiles, le mieux est parfois l'ennemi du bien, les frotter pourrait apporter encore plus de défauts par rayures.
Vous devriez faire des photos avec de Rollei, même s'il est encore un peu bancal. Vous connaissez le Rolleicord donc vous avez l'habitude du 6x6. Pensez, au chargement, que le 2,8D possède le palpeur automatique de vue 1 donc il faut passer l'amorce de papier noir entre les rouleaux pour que le palpeur se déclenche au passage par la bande collante au début du film. ce dispositif n'existe pas sur le rolleicord.
On terminera par cette antienne chantée par le choeur des moines-soldats du Rolleiflex bi-objectif qui nous suivent régulièrement : pour tirer parti de toute la performance optique (les légendaires nonante-six cycles par millimètre mesurées sur du film T-max 100 par M. Christopher Perez) un réalignement des platines sera peut-être nécessaire, mais si les photos que vous faites vous semblent bonnes et si les vitesses lentes ne sont pas gommées, on peut fonctionner comme cela pas mal d'années.
Bonnes photos.
|
|