Auteur: E. Bigler
Date: 10-01-2003 09:50
Re: objectifs agrandisseur, pourquoi à terme le scanner gagnera
Les courbes FTM des apo-componons d'agrandisseur de chez Schneider
sont publiées, il s'agit de simulations. Par curiosité, j'avais essayé
de superposer les valeurs de FTM affichées à ce qu'on atteindrait avec
un objectif idéal parfaitement corrigé des aberrations, qui ne serait
limité que par la diffraction. J'avais trouvé sur la foi des courbes
de simulation Schneider, et en choisissant pour valeur moyenne
réaliste de longueur d'onde 0,7 microns, que les apo-componons sont
tellement près de cette limite théorique aux diaphragmes de travail
habituels à l'agrandisseur (f/8, f/11) pour les fréquences spatiales
importantes en photo moyen et grand format (10, 20 et 40 pl/mm) que
toute amélioration serait très difficile à obtenir sans tomber dans la
démesure d'une optique hyper-spécialisée comme un Starlith(TM) de
photolitho de chez Zeiss.
Et puis, il y a un autre point plus théorique, qui annonce à long
terme la victoire de la numérisation avec balayage et raccordement de
champs. Partons d'un format 6x9 ou 9x12 et agrandissons-le avec une
optique. Nous cherchons à passer toute cette image en une seule fois.
La limite absolue de la qualité dans ce merveilleux transfert optique
traditionnel, qui se forme sous nos yeux avaec tant de facilité, c'
est la diffraction, donc une fréquence de coupure ramenée au niveau du
film égale à 1/(N*lambda). Avec lambda = 0,7 microns (c'est ce qui
colle le mieux avec la simulation Schneider) et f/8, cela donne une
fréquence de coupure absolue de 180 pl/mm, ce qui est déjà fabuleux.
On peut évidemment rêver d'avoir un jour des optiques d'agrandisseur
couvrant le 9x12 ouvrant à f/4 et qui soient limitées par la
diffraction, sur tout le champ et pour tout grandissement de 2 à 20,
contraintes très fortes, mais le problème qui pointe son nez est que
l'énergie industrielle à mettre dans la conception d'un telle optique
conduirait à proposer au marché une optique dans le gamme de prix d'un
Starlith(TM), ou presque.
Comparez le prix d'un bel Apo d'agrandisseur en neuf dans votre format
favori, un 100-105 ou un 150. Regardez le prix d'un scanner à plat,
nous dirons «d'amateur». Dans une numérisation, on n'analyse pas toute
l'image d'un coup, c'est cela, la «botte secrète» du scanner. Pensez
par exemple à un banal objectif de microscope 10X ouvrant à 0.N. =
0,20. Cette optique qui travaille (pour les optique métallographiques)
en infini-foyer, est sans problème limitée par la diffraction avec la
formule analogue de la fréquence de coupure égale à 2xO.N./lambda.
Pour notre modeste 10X, cela nous donne en toute simplicité à 0,7
microns, rien de moins que 570 pl/mm. Y'a un truc !!! Non, simplement
ce 10X n'analyse qu'un diamètre de quelques millimètres.. Alors
développons une gamme d'optiques intermédiaires entre un apo
d'agrandisseur couvrant le 9x12 et une optique de microscope couvrant
2mm de diamètre, travaillant à grandissement fixe (cela enlève une
contrainte, on peut pousser l'optimisation plus loin, ) on appellera
cela 'optiques pour scanner' et pour balayer toute la surface,
procédons par raccordement de champs.
Objections, version 1980-1990 : on connaît cela, cela s'appelle un
micro-densitomètre, seules les institutions peuvent s'en payer, à
Meudon ils en on un à tambour, etc..., la version simplifié que vous
proposez ne marchera jamais, çà va vibrer, mécaniquement vous devrez
assurer un positionnement parfait d'un champ à l'autre, cela va coûter
horriblement cher comme toute mécanique de précision, et puis vous n'y
pensez pas, il faudrait tant de mémoire numérique ou sur bande pour
faire tout ce travail de stockage...
Nous sommes en 2002, et çà y est, çà marche et pour le prix d'un bel
Apo d'agrandisseur vous aurez un scanner à plat. Bon à ce prix déjà
impressionnant ce n'est pas encore le scanner de course du
professionnel, mais cela vaut le coup d'y réfléchir. Du moins pour le
tirage en couleurs d'après rollfim ou plan-film, car pour le noir et
blanc, de la même façon qu'on ne va pas objecter au prix des cuirs
fins et de la feuille d'or pour la reliure traditionnelle, (Hmmm, les
gros massicots et le jeu de fers complet pour les titrages à l'or fin,
présentés sous vitrine cadenassée, à visiter chaque fois qu'on a
terminé son petit tour du Boulevard B..) cette activité éminemment
manuelle qu'est le tirage noir et blanc argentique n'a pas
besoin d'autres justifications, vu la qualité prouvée et merveilleuse
de ce qu'on peut obtenir avec.
Mais là, ce n'est plus une bataille 'argentique contre numérique'
c'est une question d'optique très fondamentale : le scanner gagnera.
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