Oui, Henri je suis d'accord avec ton analyse.
Par une coïncidence, il se trouve que nous avons en ce moment des professeurs japonais en visite dans notre établissement pour y donner des cours dans le cadre d'un échange que nous avons avec l'une des universités de Tokyo.
J'ai évoqué avec l'un des professeurs ce que j'avais vu à la photokina, et il m'a donné quelques clés intéressantes. Ce professeur est un ancien ingénieur de l'industrie, et le cours qu'il donne ici est un cours sur les stratégies d'innovation industrielles au Japon.
Voici son analyse concernant cette fameuse "3-D".
Les Japonais du secteur de l'électronique, plus précisément de l'image électronique pour le grand public, ont le sentiment d'avoir perdu la bataille commerciale de l'écran plat, bataille qui aurait été gagnée par la Corée du Sud.
La question de la vidéo-stéréo est dans les bureaux d'études depuis quelques années au Japon, dont c'est aujourd'hui une question de fierté nationale que de devenir les maîtres de la stéréo animée, après cette « défaite » dans la bataille de l'écran plat.
Cela explique la démonstration de force de Panasonic à la photokina. Un autre détail : les trois mois de septembre, octobre et novembre sont les mois-tests pour la filière vidéo-stéréo japonaise, en particulier pour savoir entre les entreprises japonaises concurrentes, quel va être le système derrière lequel tous les fabricants japonais vont ensuite se ranger en ordre de bataille.
L'éminent collègue nippon a bien précisé que ce ne serait pas forcément le meilleur système sur le plan de la qualité des images qui gagnerait, il a rappelé la « défaite » du betamax(TM) de chez Sony contre le format VHS(TM) à l'époque de la vidéo analogique sur bandes.
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Et concernant la stéréo contre la 3-D, il se trouve que cette semaine nous avons à Besançon
le salon des microtechniques MICRONORA où je suis allé hier.
J'ai donc vu de vraies machines à fabriquer des objets 3-D, par une variété de procédés que seule une visite à MICRONORA permet d'appréhender.
En particulier de très nombreux systèmes de prototypage rapide pour toutes sortes d'applications, en particulier la création de bijoux en petites séries, par les techniques de moulage à la cire perdue.
Une autre application du prototypage rapide est à la disposition des étudiants en horlogerie de
l'école d'ingénieurs suisse de l'arc jurassien HE-ARC : après avoir concu leur mécanisme de façon virtuelle, une machine fabrique toutes les pièces, tous les engrenages et toutes les cames à l'échelle 10 ou 20 dans une espèce de plastique assez dur pour qu'on puisse monter effectivement le mécanisme dans son ensemble !
Un prototype fabriqué en 3-D
Un engrenage carré effectivement réalisé ensuite par une manufacture horlogère
E.B.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/10/2010, 12:44 par Emmanuel Bigler.