Comme je l'ai écrit à un autre Laurent en réponse de son commentaire directement sur le blog, effectivement, ces personnages rendent le paysage tout de suite plus vivant et je vais sans doute continuer dans cette voie, essentiellement avec un rapport d’échelle personnage/paysage qui privilégie ce dernier et qui semble gêner Thomas (dont je saluts au passage le travail que je viens de découvrir sur Flickr).
Par ce rapport particulier, qui n’est pas celui du portrait, même en pied, le paysage garde sa position dominante dans l’image. En effet, mon objectif principal au travers de ce travail est bien de rendre ma perception de l’espace bâti Martiniquais actuel. En inversant en sommes les rôles d’un portrait classique, où le personnage est le sujet et le décors le contexte, ici le paysage est le sujet et le personnage est en quelque sorte un élément supplémentaire de compréhension de ce sujet-paysage, les spectateurs de ce travail ne partageant pas forcément ma connaissance de l’état actuel de la population et son interaction avec son espace.
Thomas est particulièrement gêné par la seconde, qui est la préférée de Jérôme (oui ça va bien et nous nous verrons bientôt si tu passes par Paris ou si tu m'embarque à Lille).
Pour revenir à la photo sous-ex du Diamant, les gamins ne sont pas dans l'ombre, ils sont juste à côté mais éclairés en plein contre par le couché du soleil dont les reflets spéculaires sur les toits m'ont piégés pour moitié dans mon erreur d'expo, l'autre moitié venant de la soudaine chute de lumière due à un grain qui s'est intercalé entre ce couché et nous.
Dans le commentaire sur le blog, l'autre Laurent trouve le bonhomme de la première photo bizarrement positionné. Je ne dis pas tout, en précisant que j’avais écrit que c’est l’exception puisque c’est un passant et qu'en l’occurrence, il s’arrête pour regarder ce que je fais et que j’en profite pour le photographier. En vérité, le mec est complètement bourré et il reste figé comme n'importe que mec saoul prenant le temps qu'il faut pour analyser une scène peu ordinaire (Madame Norma et moi installés sur le boulevard du Général de Gaule). C'est la vraie raison pour laquelle j’aime bien le fait qu’il ne soit pas totalement détaché du poteau mais qu’il s’y cache au contraire un peu. Ça représente bien ce qui s’est passé alors, en ce sens qu'il y a comme un temps suspendu et pas très équilibré, comme le pas imprécis du bougre. J'ai hésité à le mettre en ligne, puisque dans son état il était difficile sur le moment de lui parler de photo, mais finalement, ayant pris avis autour de moi, il semble qu'on ne devine pas son état et donc cette image n'est pas irrespectueuse.
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Laurent
Bordeaux
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