Plus un travail de peintre contemporain que de photographe. Pas de jugement de valeur là-dessus car il est le produit des outils de notre temps.
Il s'agit donc de photographie, la notion de peinture a été clairement posée à propos de photographes lors de l'exposition "Ils se disent peintres, ils se disent photographes" de novembre 1980. Le travail de mue a été accomplit, plus besoin de rhétorique forcée. Aujourd'hui des artistes tels J. Wall se qualifient simplement de photographes et non de "peintres" ni "d'artistes utilisant la photographie". Le seul vocable qui restera de cette période est le "tableau" ou "forme tableau" tel qu'il a été définit par JF Chevrier, dont l'origine n'est d'ailleurs pas strictement attachée à la peinture.
Si Gursky a bien poussé sa photographie du côté du
salon, il devient légitime de se référer à Diderot. C'était l'objet de ma remarque à propos du traitement des personnages de Hamm, Bergwerk Ost 2008 j'aurais pu citer aussi
Ohne Titel XVI 2008 dont la picturalité à l'évidence laborieuse sue l'effort au sens propre (image sur-prostproduite) et figuré (autoportrait de l'artiste au travail). Quand la technique permet de pratiquement tout faire, la question devient le dosage.
Personnellement je retrouve l'artiste que j'apprécie dans ce type de travail :
Cocoon II 2008.
Comme la qualité de ses tirages avait été par le passé beaucoup critiquée, après avoir observé de près ces derniers travaux je peux affirmer que la définition est désormais spectaculaire.
Concernant la photographie d'architecture comme écueil artistique, c'est Gursky lui même qui l'affirme explicitement dans le film (au moins dans la version allemande, je ne l'ai pas vu en français). Je pense que la photographie d'architecture est simplement du registre de la communication, de la restitution quelle soit monumentalisée ou non.