Au sommaire de mars 2013 sur www.galerie-photo.com

- Liu Boilin : l'Art du camouflage, par Henri Peyre
- Jacques-Henri Lartigue : De la fortune d'un échec photographique, par Jean-Marie Saint-Jalm
- Décollage / recollage d'un objectif ancien, par Renald Ozeel

Bonne lecture !

Le travail de Liu Boilin est très impressionnant, en tous cas le choix des images présentées est spectaculaire.
Pour ma part, je retiens l'idée de disparition du sujet (l'individu) et d'apparition de l'objet (le corps peint) qui tente désespérément de se fondre dans le décors, sans jamais y arriver totalement. C'est un homme caméléon, qui apparaît toujours seul, et ici comme dans le monde animal le caméléonisme protège d'une menace invisible. Le caméléon est aussi celui qui change et adapte son comportement au gré de l'environnement et des circonstances. Liu Boilin présente donc un être hyper adaptatif, prêt à tous les branchements pour sa propre survie. C'est l'individu post moderne tel que Dany-Robert Dufour l'identifie dans son livre "L'art de réduire les têtes", un sujet qui poussé par le Marché a "perdu sa forme classique, critique et névrosé avec ses territorialisations paranoïaques".
Liu pousse cette logique à fond et propose un sujet réduit au rang d'objet, dont la presque invisibilité caméléon le sauve encore de l'anéantissement.

Attention !
Avec Dany-Robert Dufour on touche au Politique.
"Sur la nouvelle servitude de l'homme libéré à l'ère du capitalisme total " comme sous titre de " L'Art de réduire les têtes"
Excellent, excellent... et surtout d'actualité concernant la Chine avec son système capitaliste infernal.
Il faut lire - "Le Divin marché" la révolution culturelle libérale.
-"L'individu qui vient...après le libéralisme".
-"La cité pervers" Libéralisme et pornographie.
Très lisible tout cela, pas besoin d'avoir un diplôme de philo.

Une excellent livrée !

www.michelbrissaud.com

Un grand coup de chapeau à l'équipe de "peintres" qui entoure Lui Boilin !!!

ioury écrivait:
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> Un grand coup de chapeau à l'équipe de "peintres"
> qui entoure Lui Boilin !!!


Liu c'est mieux .

le nono écrivait:
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> Attention !
> Avec Dany-Robert Dufour on touche au Politique.
> "Sur la nouvelle servitude de l'homme libéré à
> l'ère du capitalisme total " comme sous titre de "
> L'Art de réduire les têtes"
> Excellent, excellent... et surtout d'actualité
> concernant la Chine avec son système capitaliste
> infernal.
> Il faut lire - "Le Divin marché" la révolution
> culturelle libérale.
> -"L'individu qui vient...après le libéralisme".
> -"La cité pervers" Libéralisme et pornographie.
> Très lisible tout cela, pas besoin d'avoir un
> diplôme de philo.

Oui, il a les idées claires et son regard sur l'époque est vraiment intéressant. Je n'ai lu que son art de réduire les têtes, et quelques articles, et déjà il y a de quoi faire. Il est très fort dans l'explication des mécanismes des courants de pensées dominants et le système d'adhésion à celles ci.

Pour ceux qui ne l'ont pas encore remarqué, j'en profite pour vous signaler en dessous de l'article de Renald la première annonce du congrès 2013 avec l'affiche retenue.

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Anything more than 500 yds from the car just isn't photogenic. - Brett Weston
Quelques images - Quelques Couleurs...

Pour ceux qui ne l'ont pas encore remarqué, j'en profite pour vous signaler, juste en dessous de l'article de Renald, la première annonce du congrès 2013 avec l'affiche retenue.

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Anything more than 500 yds from the car just isn't photogenic. - Brett Weston
Quelques images - Quelques Couleurs...

Si, si nous avions vu et attendons la suite avec impatience, merci.

Merci pour le modus-operandi du baume du Canada.

Toutefois, j'aurais aimé lire plus de détails sur trois points :

1 la manière dont l'opérateur gère le problème des poussières,

2 la façon dont il manipule du verre et du laiton après vingt minutes de chauffe à 80°,

3 comment il conseille de s'y prendre pour, si nécessaire, repérer au démontage les lentilles et leur monture l'une par rapport à l'autre afin de les remonter correctement.

D'autre-part, je me demande quels risques courent des morceaux de verre déposés directement sur une plaque chauffante.

Bonsoir,

Pour répondre à Georges sur ses interrogations, voici les réponses que je peux apporter:


1 la manière dont l'opérateur gère le problème des poussières,

Après la chauffe sur la plaque, j'ai immédiatement dégraissé les surfaces à coller à l'isopropanol avec un tissus pour lunettes ne laissant aucune poussière en surface, après, c'est effectivement un coup de poker lorsque j'ai assemblé les deux lentilles. Par chance, je n'en ai eut aucune, car l'opération a été réalisée en moins d'une minute, et si par malchance j'aurais emprisonné une poussière, j'aurais tout recommencé depuis le début.

2 la façon dont il manipule du verre et du laiton après vingt minutes de chauffe à 80°,
La température baisse très rapidement lorsque l'on sort les éléments de l'eau qui est à ébullition, ou soit après la chauffe avant collage, j'ai juste manipulé les différents éléments avec mes doigts, je ne dois pas être très sensible à la chaleur ;-)

3 comment il conseille de s'y prendre pour, si nécessaire, repérer au démontage les lentilles et leur monture l'une par rapport à l'autre afin de les remonter correctement.
Dans mon cas, j'ai recherché sur le net la coupe de l'objectif, ce qui me permettait de savoir dans quel sens les lentilles se montaient dans l'insert en laiton. Mon interrogation de portait sur la lentille convexe, qui d'après le schéma était symétrique. En effectuant un montage à blanc, j'ai pu m'apercevoir qu'une seule face épousait parfaitement la lentille concave. Donc à vous de bien repérer au démontage les surfaces à coller.

D'autre-part, je me demande quels risques courent des morceaux de verre déposés directement sur une plaque chauffante.
Aucun a partir du moment ou vous poser délicatement les lentilles à la verticales sur la plaque ou l'élément chauffant sans leur faire subir une translation horizontale pour vent effectivement les rayer;

Rénald

Merci.

Bonsoir à tous,

Ceci particulièrement pour Zoran et le Nono,

Messieurs, son « Art de réduire les têtes » ne semble pas facile à dénicher à prix décent ; plus précisément, par quel ouvrage accessible parmi ses (nombreuses) publications conseilleriez-vous de l'aborder ? (dans cette même direction que celle avec laquelle vous le faites apparaître sur ce fil, éventuellement en relation avec l'image de l'individu ce jour...)
Ou bien quelque lien particulier que vous recommanderiez vers tel article ou tel ?
(Evidemment l'on pourrait se débrouiller tout seul dans l'océan google, mais perso j'aurais tendance à faire beaucoup plus confiance à des éclairages plus directements humains...). Merci
(et salutations à Zoran qu'il est plaisant de nouveau lire de-ci de-là par ici).

D'excellentes soirées,
ASj

Bonjour,
Je pense que tu le trouveras facilement en bibliothèque.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/03/2013, 09:26 par Zoran.

Bonjour, " l'Art de réduire les têtes" me parait-être un bon ouvrage.
Effectivement, je l'ai acheté 20 Euros en 2004, épuisé maintenant il se vend 3 fois plus cher. Mercantilisme de notre société...
Dans ce livre D.R.Dufour nous alerte sur de nouvelles techniques du capitalisme qui "consomme de l'humain", des méthodes de réduction des esprits afin de faire de nous des individus "nouveaux", sous domination, sous servitude volontaire de la Marchandise, des lois du Marché. La violence des images notamment télévisuelles, de la publicité...nous propulse vers des addictions, des pulsions, un rapport à l'autre modifié (compétition entre individus,égocentrisme...) ou la démocratie se transforme en économie pulsionnelle, en dictature du désir, avec l'aval intéressé des acteurs politiques, intellectuels, des experts de tout poil, du renoncement général d'une société ayant comme églises ses supermarchés, comme prêtres ses économistes, dans une jouissance consumériste sans entrave.
D.R.Dufour nous parle peu de l'image en tant que telle mais de la télévision, de cette culture ou "tout vaut tout", "dans un décor toc de nihilisme mercantile" où les individus s'exhibent comme des objets dans des talk-shows stupides. Du rapport à l'autorité ( de l'enseignant - autorité bien comprise) à l'école lieu du formatage, de l'affaiblissement de l’État et de ses institutions, de la reproduction des élites "école du libéralisme", de la perte du sens critique du citoyen, du jeunisme quasi-obligatoire, de la récupération des contestations, du coulage dans le moule de la marchandise et des objets où tous, y compris les êtres humains sont broyés, et bien d'autres choses encore...
"Après l'enfer du nazisme et la terreur du communisme, il est possible qu'une nouvelle catastrophe se profile à l'horizon"------ Première phrase de la quatrième de couverture.

Bien sûr, il n'est pas le premier à dire cela. Mais cela fait du bien.

-" Le divin Marché" est plus général, il nous parle d'économie, de Smith, de Hayek, de dérégulation, des dix commandements de la morale néolibérale, "d'égoïsme grégaire", de troupeaux de consommateurs croyant être libres... Résume bien sa pensée. Un peu de Kant mais pas trop.
-" L'individu qui vient" est plus ardu, plus difficile.La pléonexie, la postmodernité...mais en fin d'ouvrage il nous apporte des solutions politiques.
-"La cité perverse" est plus concentrée. Il fait un parallèle entre Adam Smith et Sade. Des pervers narcissiques à la mode d'aujourd'hui, de captation de libido, "d'endormissement de névrosé pour éveiller le pervers" dont le but est de fabriquer un individu égoïste coupé des siens, exhibant ses pulsions.

Voilà un résumé bien imparfait et parfois maladroit d'un auteur essentiel mais s'il donnait à un seul de nos amis, l'envie de lire ce dernier, il trouverait là sa raison d'être.

Merci !

Bonjour Zoran, oui bien sûr j'y avais pensé, il y a un (seul) exemplaire de "l'Art de réduire les têtes" sur le réseau des bibliothèques parisiennes (Clignancourt). Ah les bibliothèques municipales, l'une des rares et formidables réalisations dans la vraie vie de cet idéal "partageur" ! (un "communisme" heureux si l'on veut...).
Sinon, consulté d'autres références à Gibert et posé une résa sur cet ouvrage particulier si jamais il leur passait entre les mains — une solution à laquelle on ne pense pas souvent mais sur laquelle ils sont très fiables et bizarrement ne jouent aucunement la spéculation du marché web... Ils vous rappellent pour des raretés qu'ils vous vendent à un prix qu'on peine à croire tellement il est normal).
À Gibert, finalement opté pr "Le mouvement situ" par Marcolini à l'Échappée.

Bref,
Merci également au Nono. À vrai dire ne suis pas certain que le pas de côté proposé par Dufour soit beaucoup plus large ou imagé que ce qu'a si joliment déjà pu dire une Annie Le Brun par exemple (il faut absolument lire son "Du trop de réalité" ! en poche, on le trouve partout). Dufour semble beaucoup plus dans "les idées"... mais je m'avance, je ne l'ai pas lu, je me lance sitôt que je sens par lequel commencer.
Il faut revenir sur Annie Le Brun, une bien jolie personne : je trouve particulièrement brillant l'évidence qu'elle éclaire du lien avec ses propres positions au sein du mouvement surréaliste, avec les idéaux surréalistes donc, toujours dans cet idée de pas de côté — ce qui bien sûr nous rappelle Rosalind Kraus et son “Photographique" chez Makula, évoqué quelque part ailleurs ici dans ces forums... un bien beau livre également).

Bien,
au travail !

D'excellentes journées,
ASj.