Diodes avec dôme diffusant, oui, cela semble être la solution.
Mais la source lumineuse n'étant plus ponctuelle (intensité identique répartie sur une plus grande surface)... sera-t-elle focalisée de la même façon par les condenseurs ?
Dans tous les agrandisseurs classiques à condenseurs on utilisait une lampe opale et pas une lampe ponctuelle. La lampe à filament nu n'était, d'après mes lectures anciennes, utilisée que pour tirer des microfilms, dans des situations particulières où on voulait avoit le maximum de contraste et de netteté, pour des négatifs au trait et pas pour des demi-teintes.
Le réglage de la lampe pontuelle devait donc être plus précis, la règle étant qu'on renvoie l'image du filament sur l'iris de l'objectif. Donc en principe, il aurait fallu, avec une lampe ponctuelle, changer la focalisation de la lampe chaque fois qu'on modifiait la position de l'objectif, lorsqu'on changeait de rapport de grandissement !
Justement la lampe opale étant plus grande, demande une focalisation moins critique, un réglage moyen suffit pour presque toutes les positions de l'objectif.
Donc a priori je me réjouis d'avoir des sources à diodes dans un dôme diffusant : aucun changement par rapport aux habitudes anciennes, allumage instantané, pas de chaleur : c'est presque trop beau pour être vrai !
Reste à vérifier comment on peut filtrer ces sources à diodes pour le N&B multigrade. Une bonne lampe à incandescence délivre un bon spectre bien large dans lequel il est facile de filtrer ; je ne sais pas quel spectre délivrent les ampoules à diodes : ce qui apparaît comme de la lumière blanche à l'oeil est parfois très différent si on regarde le spectre émis !
Le problème des diodes utilisées nues est justement leur trop petite dimension, rendant cette micro-source aveuglante
(si on veut raisonner en termes photométriques, on dira que la luminance de la toute petite source est tellement élevée, pas tout à fait comme un laser, mais on s'en approcherait, que l'éclairement dans image rétinienne peut devenir dangereux, cet éclairement dépend de la luminance de la source quelle que soit sa distance à l'observateur)
Et également cela ne change t-il pas le contraste de l'image ?... de la même façon que la lumière froide plus diffuse donne un rendu différent de la lumière par condenseurs.
Les ampoules dépolies convienent au tirage classique de négatifs dont le contraste (gamma) moyen est de 0,65. D'où les sensibilités ISO et conditions de développement (type et dilution du révélateur, température, temps) à ajuster pour ce 0,65. Ce 0,65 n'est donc pas une règle intangible, le beauté du noir et blanc à l'agrandisseur ou par contact c'est la totale liberté qui est donnée au photographe, mais le contraste des négatifs doit être adapté au type d'éclairage. On pourrait bien entendu ajouter que le contraste du négatif doit aussi être adapté au contraste du sujet, mais là on dérive un peu hors du sujet "ampoules'.
Par exemple en tirage par contact, on peut utiliser une source large diffuse ou une source ponctuelle, là encore il faudra en principe adapter le contraste des négatifs si on veut des résultats de tirage parfaitement maîtrisés (pour une simple planche-contact, on s'en moquera un peu).
Dans une source à grille fluorescente ou diffuse, ce contraste du négatif doit être plus élevé que fameux 0,65.
Plus la source est ponctuelle plus les défauts de l'image : poussières, griffures, sont visibles sur le tirage.
Entre la source ponctuellle et la source large diffuse, l'ampoule opale réalise donc une espèce de compromis, mais elle était surtout très bon marché au siècle dernier !!! Ne pas trop chercher d'explication technique compliquée ;-) Et la plupart des agrandisseurs professionnels ont des systèmes d'éclairage bien plus élaborés que la simple ampoule opale.
Si à cette bonne vieille ampoule opaline à filament on peut substituer une ampoule à diodes avec un diffuseur opalin de même forme, c'est parfait, parce que j'ai cru comprendre que les lampes à filament halogènes sont, certes, autorisées par les nouvelles directives, mais pas les ampoules dépolies, censées bouffer de la lumière ! Ce qui fait que ceux qui utilisent des luminaires halogènes en forme de cupule sur une longue tige (un summum d'légance, soit dit en passant ;-)), sont obligés de tourner le truc vers le plafond pour ne pas en prendre plein la figure ... bonjour l'économie d'énergie !!
Une autre solution pour utiliser des diodes comme source dans un agrandisseur est la plaque à diodes, un accessoire qui envahit les stands des fabricants d'éclairage, du moins comme que nous avons pu le voir à la dernière kina 2012 avec M'sieur Ossette : des plaques à diodes partout ! Je crois qu'il y a dejà des solutions proposées pour remplacer une source d'agrandisseur à grille fluo par une plaque à diodes, il y a un artisan étazunien qui propose cela, mais quand je vois certaines plaques à diodes bon marché, ça donne envie de bricoler, la seule inconnue étant le filtrage du spectre pour faire du multigrade.
E.B.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/01/2013, 11:56 par Emmanuel Bigler.