Reçu le livre de Matthieu Gafsou, j'espère que séance de dédicaces chez les Franc Bourgeois de Paris s'est bien passée.
J'aime beaucoup les images et le bouquin, on y retrouve des teintes douces qui sont l'une des caractéristiques présentes dans pas mal d'images que nous avions pu voir dans d'autres séries.
Teintes qui sont évidemment à l'opposé du calendrier suisse traditionnel
(une grosse ferme bernoise avec ses géranioummes et ses feuilles d'automne se doit d'être bien claquante)
Il y a incontestablement un clin d'oeil à Martin Parr, lorsqu'on voit des touristes devant les 'paysages époustouflants' (ah ! la face du Piz Palü ...) ou devant des trucs plutôt kitsch comme un faux bouquetin ou chamois
(nous dans l'Jûûra, on préfère les vrais chamois, ceux du Creux-du-Van NE-CH ou de la roche de Hautepierre FR-25)
La glace omniprésente dans les images soulève évidemment la question de la pérennité des glaciers alpins. Déjà certains massifs périphériques comme la Bernina (GR-CH) ou de très petits glaciers comme ceux derrière l'Alpe d'Huez (38-FR) sont très menacés.
Lorsque le p'tit ch'min d'fer d'la Bernina fut inauguré (au début du siècle dernier), les touristes, en descendant à la station Morteratsch, pouvaient presque toucher la glace sans quitter le marchepied des voitures.
Aujourd'hui, il faut marcher environ 2 km avant d'arriver à la langue noirâtre du glacier ; le parcours est jalonné par des pancartes au sol rappelant où se trouvait le front glaciaire au siècle dernier, reculant année après année ...
D'un autre côté, ceux qui ont été un jour été perdus dans le brouillard autour de Konkordia Platz sur l'Aletsch savent qu'il faudra encore attendre pas mal de temps avant d'accéder à cet endroit sur des roches nues. Mais la fameuse grotte de glace de la Mer de Glace (Chamonix-74-FR) se trouvait autrefois juste à côté des rails du train du Montevers. Aujourd'hui, pour accéder au glacier il faut descendre sur des vires plus ou moins sûres avant de pouvoir mettre le pied sur la glace.
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Quant à la quatrième de couverture du bouquin, on dira le plus sérieusement du monde que les gaillards de la t'Chaux n'ont pas le monopole suisse de l'auto-dérision.
E.B.