La première idée qui m'est venue en recevant le tirage de François, c'est : mais qu'est ce que c'est? Le "mystère" était le premier mot-clé… (j'ai aimé). Puis François m'a envoyé l'ensemble, en s'excusant de la qualité des scans. En fait, c'est Jimmy qui m'en avait parlé le premier, en gardant le mystère... sur le sujet.
le second mot-clé — puisqu'il s'agissait de La Beauté — a été "le doute" : est ce vraiment beau? Comme l'a dit le psychiatre Albert Devaux, "l'anxiété est à la sensibilité ce que le doute est à l'intelligence", ce doute instillé, ce multiple questionnement nous mettent en porte à faux. On est dans un excès. Peu importe, enfin si, va falloir que ce soit "beau" pour qu'on l'accepte à la publication :-).
En y associant des mots — que Jimmy imprimera, si j'ai bien compris —qui ont du mal à faire avancer le schmilblick, François brouille encore les cartes.
mais se précisent des silhouettes, des robes blanches fantomatiques, des mains… Seuls les défauts sont nets (craquelure du collodion, rayures, artéfacts…), le sujet n'est qu'evanescent.
Je connais François depuis Perpignan et son Congrès Tramontane, il avait commencé par me torturer pour une histoire de micro, mais j'avais vu, lorsqu'il a présenté son travail, sa culture, sa sensibilité, son extrème exigence (comme pour le micro :-) ). Ce que je sais de lui influence-t-il mon opinion sur ce travail? Certainement, j'aurais tort de le nier.
Car, où sont les nymphes ? (j'avais eu peur un temps que ce soit l'organe anatomique qui soit l'objet de ce recueil, comme dans la série de Maccheroni …, mais non) Evoquées et pas représentées, suggérées, brouillées… avec sur toutes, cette "vanité" aux orbites vides et noires en haut et à droite. Car ainsi je
l'interprète.
Mais la photographie est-elle autre chose qu'une intervention; une altération plus ou moins forte du "ça a été"?
Par le choix du procédé au collodion, par le choix du "sujet" photographié, François nous amène au déséquilibre, au porte à faux, tout en maintenant sur un sujet fermé (7 images) une forme qui les rassemble, dans leurs — très — subtiles différences, Je n'ai pas vu de progression évidente dans la série. En posant plus de questions qu'il ne donne de réponses (vous connaissez celle du Jésuite à qui on demande "Pourquoi répondez vous toujours à une question par une autre question"? et qui répond : "Et pourquoi pas?" :-) ), François m'interroge sur la simple perception d'une image presque abstraite.
Sur un réseau social sur lequel certains sont partis, on dit "J'aime"
Pierre Corratgé
[
www.pierrecorratge.com]
[
pierrecorratgephoto.wordpress.com]
Modifié 2 fois. Dernière modification le 08/10/2012, 20:00 par pierre corratgé.