"Nous avons passé beaucoup de temps à analyser la façon dont nous utilisons et nous déployons nos photojournalistes dans le pays. […] Les technologies grand public sont plus simples et plus abordables. De petits appareils photo sont maintenant de haute qualité. Cette technologie est dans les mains de plus de personnes. Après cette analyse, CNN a décidé que quelques photojournalistes doivent quitter la société", écrit-il.

Autrement dit, les citoyens et les photographes amateurs font le même boulot. Ils le font surtout gratuitement."

[bigbrowser.blog.lemonde.fr]

Rien de très nouveau...
Connaissant peu le domaine du photojournalisme, je m'interroge sur l'avenir d'une profession dont la production a du mal à se différencier d'une production amateur...

www.michelbrissaud.com

L'article du 1/12/2011 du blog cité en haut de ce fil reprenait, pour sa citation initiale, un article de Petapixel du 29/11/2011, qui reprenait un article de FilmmakerIQ du 29/11/2011 qui reprennait un article de The Hollywood Reporter (11/11/2011), beaucoup plus complet et intéressant (mais sans pseudo analyse).

Je ne peux qu'inviter le lecteur interessé a lire directement [www.hollywoodreporter.com]

"We cannot begin to thank these individuals enough for their service to CNN. They leave with our respect and our sincere best wishes." à propos des 50 types virés, oui c'est mieux qu'avec la "pseudo analyse" :-))

Si le photo-reportage peut encore faire rêver un photographe indépendant, la consommation d'images et la fugacité de l'information associées à des besoins en matériels de plus en plus pointus on fermé la porte aux photo-journalistes romantiques des années 60-70 lorsque l'on confiait ses rouleaux à la belle hôtesse de l'air...

ioury écrivait:
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> Si le photo-reportage peut encore faire rêver un
> photographe indépendant, la consommation d'images
> et la fugacité de l'information associées à des
> besoins en matériels de plus en plus pointus on
> fermé la porte aux photo-journalistes romantiques
> des années 60-70 lorsque l'on confiait ses
> rouleaux à la belle hôtesse de l'air...


Vague à l'âme Dominique ?
Mais depuis les années 60-70, elle a vieilli et elle n'est peut-être plus aussi ...... !

frederic_cornu écrivait:
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> ioury écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > Si le photo-reportage peut encore faire rêver
> un
> > photographe indépendant, la consommation
> d'images
> > et la fugacité de l'information associées à des
> > besoins en matériels de plus en plus pointus on
> > fermé la porte aux photo-journalistes
> romantiques
> > des années 60-70 lorsque l'on confiait ses
> > rouleaux à la belle hôtesse de l'air...
>
>
> Vague à l'âme Dominique ?
> Mais depuis les années 60-70, elle a vieilli et
> elle n'est peut-être plus aussi ...... !


Bah, mes derniers c'était en 94, et c'était de jeunes militaires...

Michel B écrivait:
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> Rien de très nouveau...
> Connaissant peu le domaine du photojournalisme, je
> m'interroge sur l'avenir d'une profession dont la
> production a du mal à se différencier d'une
> production amateur...


Michel,

je ne peux laisser passer ce que vous dîtes, heureusement la première partie de votre phrase précise que vous connaissez peu ce domaine, nous sommes sauvés. La deuxième partie en revanche, est inacceptable pour un photojournaliste.

L'amateur se contente d'enregistrer le réel, souvent dans ce qu'il a de plus photogénique, d'évident.
Le photojournaliste lui, cherche à informer, il n'est pas (que) dans l'émotion, il est journaliste (il enquête, choisit un angle, n'a pas le même matériel, respecte une certaine déontologie).

Le photojournalisme, c'est ça : [www.foto8.com]

Pensez-vous sérieusement qu'un amateur soit capable des mêmes productions...?

Cordialement

Geff écrivait:
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> Pensez-vous sérieusement qu'un amateur soit
> capable des mêmes productions...?

Sans aucun doute, c'est même l'avis des spécialistes que sont les organes de presse, ceux-là même qui achètent les images d'amateur, ce n'est donc pas un avis isolé, mais une réalité de terrain.

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No Pasaran
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Je suis d'accord avec vous si on parle de couverture "actu".

Je réagissais aux propos de Michel car "Photojournalisme" est un terme qui englobe bien des réalités et bien des métiers. Généraliser est dangereux et fait passer une idée qui me plaît guère.

Quand il s'agit de "reportage", on est toujours dans le "Photojournalisme", il faut raconter une histoire, informer et là, l'amateur est dans les choux...

Geff écrivait:
-------------------------------------------------------
> Je suis d'accord avec vous si on parle de
> couverture "actu".

Il ne s'agit pas de moi

> Je réagissais aux propos de Michel car
> "Photojournalisme" est un terme qui englobe bien
> des réalités et bien des métiers. Généraliser est
> dangereux et fait passer une idée qui me plaît
> guère.

Ah Ah Ah

> Quand il s'agit de "reportage", on est toujours
> dans le "Photojournalisme", il faut raconter une
> histoire, informer et là, l'amateur est dans les
> choux...

Bien sûr, c'est pour cela qu'on distribue le boulot de façon différente. Il y a toute sorte d'amateurs, ce sont des faits, le marché a changé, les amateurs et professionnels également, et ces termes ne peuvent plus vraiment coller à la réalité d'aujourd'hui.

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No Pasaran
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Ça me fait penser au sketch des Inconnus sur les bons et les mauvais chasseurs…

[petite provoque]
La différence entre un photographe pro et un photographe amateur, c'est le Siret :-D
[/petite provoque]

Après, la photo regroupe tellement de métiers et de pratiques, le photojournalisme n'en est qu'un parmi les autres, difficile de tirer des généralités de ce domaine précis. J'ai deux jeunes copains assistants dans un studio, et pour le studio — et eux-mêmes donc —, ça dépote pas mal, ils n'ont vraiment pas à se plaindre. Mais ils ne font pas du photojournalisme.

::: [ jeanba.photo ] ::: [ jeanba.work ] :::

J'ai vu Stéphane S. de ce forum hier soir. Bonne soirée vraiment agréable ensemble.
A un moment on a parlé de cela à partir d'autre chose. Nous convenions qu'à partir du moment où les gens commencent à être vraiment forts dans un domaine (et cela peut prendre du temps) ils cessent de penser qu'ils sont bons dans tous ; qu'en conséquence ils cessent de penser qu'ils peuvent faire eux-mêmes le travail des autres à leur place. En quelque sorte, les meilleurs ont naturellement tendance à devenir les plus respectueux du talent des autres. C'est à méditer : devenir soi-même très bon dans un domaine permet d'aimer mieux la société de son temps, en autorisant d'y trouver plus de valeur.

Pour le cas précis évoqué dans le fil, il y a bien sûr tout un faisceau de circonstances :
- des tas de gens, persuadés de leur importance par le discours publicitaire, se pensent photographes
- la qualité et la simplicité de l'appareil de base ont progressé
- les sociétés de presse ne veulent (peuvent) plus payer
- le consommateur de l'image aime à croire que, se passant du photojournaliste, il est réellement en face du fait brut et il se projette lui-même comme "ayant pu aussi avoir fait cette photo", perspective flatteuse du point de vue créatif, et valorisante du point de vue de la véracité du témoignage.

On assiste donc à un grand rebattage des cartes, qui n'épargnera que les meilleurs spécialistes, adoubés par d'autres spécialistes d'autres domaines, qui auront toujours le plaisir de l'excellence.
Hors cette voie, peu de salut pour les jeunes photographes.


Les jeunes, il faut travailler à fond et il y a de la place. ;-)

henri peyre écrivait:
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> : devenir soi-même très bon dans un domaine permet
> d'aimer mieux la société de son temps, en
> autorisant d'y trouver plus de valeur.
—

D'accord avec ça.
Ce qui d'aillleurs devrait mettre plus d'air dans les discussions de forum.

(hors-sujet, ou presque : pour les "jeunes", je leurs conseillerais plutôt "d'œuvrer", le terme de "travail" étant devenu le leitmotiv d'un président qui use les mots à force de les tordre dans tous les sens)

Quand on revient au sens du mot TRAVAIL on se demande !!

henri peyre écrivait:
-------------------------------------------------------

> Les jeunes, il faut travailler à fond et il y a de
> la place. ;-)

+ 1000

Mais il faut aussi leur donner les moyens de travailler,
Ce qui sera l'enjeu de GP sur les années à venir,
Fédérer les moyens pour faciliter le développement de chacun,
Sans que les moyens conventionnels (l'argent) soient la seule issue.

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No Pasaran
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La notion de Pro n'a jamais été un gage de qualité ;-(
Mais d'un service rendu, bien ou mal, contre des espèces sonnantes et trébuchantes...

=====================================================================
Anything more than 500 yds from the car just isn't photogenic. - Brett Weston
Quelques images - Quelques Couleurs...

Francois Croizet écrivait:
-------------------------------------------------------
> La notion de Pro n'a jamais été un gage de qualité
> ;-(
> Mais d'un service rendu, bien ou mal, contre des
> espèces sonnantes et trébuchantes...

Je ne crois pas que la qualité soit le sujet de ce fil,

[Ne faisons pas trop réver les jeunes photographes...]

Mais le rêve !!!

De toute façon, malgré tous les pessimistes que le monde fabrique tous les jours, que le monde de la photographie fabrique tous les jours, il n'y a JAMAIS eu autant de photographes, et il n'y a JAMAIS eu autant de qualité, tant chez les "Amateurs" que chez les professionnels.

Il suffit d'ouvrir les yeux et d'avoir un tout petit peu de mémoire (il y a pas mal de documents qui permettent de le constater de façon simple).

Le rêve est possible, il peut même se concrétiser.

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No Pasaran
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Les décisions des grands groupes de presse ou de photojournalisme (AP, Reuters, CNN, Getty...) sont avant tout économiques.
Leur phrase sur la qualité des reportages des "amateurs" ne doit pas cacher que leur premier souci est d'avoir une photo publiable ou montrable (web) au coût le plus intéressant!
"Autrement dit, les citoyens et les photographes amateurs font le même boulot. Ils le font surtout gratuitement." OUI, RPH!
Le souci n'est donc pas de savoir si un pro fait mieux qu'un amateur, le réel problème est ce qu'il coûte!

Pour le photoreportage de qualité, rarement publié, il faut voir les livres, les expos ou certaines revues (Polka Magazine par exemple) ...le reportage "de fond", où le photographe s'investit (et investit de sa poche ou de celles de quelques créanciers-mécènes qui lui font confiance) a encore des adeptes.
C'est pour moi le vrai reportage d'aujourd'hui, qui va "au fond" d'un sujet, au lieu de l'effleurer comme les "mass-media", télévision et web en particulier, mais aussi journaux quotidiens, avec leurs âneries quotidiennes, du sensationnel, du scandaleux et de l'anecdotique pour le vulgus pecum: panem et circenses, du pain et des jeux, pour tous!

"immédiateté" , la disponibilité immédiate , suggestion .

Il y a un siècle les photographes ont piqué le boulot des graveurs et illustrateurs de presse. Ils ont trouvé cela assez naturel.

Ce doit être ça l'évolution naturelle des espèces.

Au film des mots

victor larue écrivait:
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> Il y a un siècle les photographes ont piqué le
> boulot des graveurs et illustrateurs de presse.
> Ils ont trouvé cela assez naturel.
>
> Ce doit être ça l'évolution naturelle des espèces.

+ Darwin
Darwin +

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No Pasaran
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La référence n'est pas le véhicule -dont il faudrait aussi prendre en compte le coût des nécessaires kilomètres parcourus, l'assurance, les frais de stationnement, les réparations- mais notamment l'alimentation, l'habillement et le logement, indispensables dans la vie de tous les jours.

Allez-donc faire un tour sur [france-inflation.com]

et dites-moi que vous ne vous faites pas peur...



Modifié 2 fois. Dernière modification le 04/12/2011, 12:39 par Michel Prik.

Excellent ce calculateur !!!

J'ai gagné 4546 Euro pour l'année 1980,
Mon pouvoir d'achat a très fortement progressé c'est cool ;-)))

Ma meilleur année c'est 1994, j'ai un peu perdu depuis mais j'ai gagné sur d'autres terrains et d'autres choses non mesurables.

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No Pasaran
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<<Le Paris-Chalon/Saône était sensiblement à 38 euros en 1980 également, sans avantage particulier et en prenant le billet 5 minutes avant le départ même en période de pointe, essayez aujourd'hui...

Bien sûr aujourd'hui pour ce prix là on va à Barcelone en avion, pourquoi donc vouloir aller à Chalon ?
Aucun intérêt, le monde change, les destinations également.

<<Avec une compétence encore limitée, je trouvais un job photographique en 1986 en trois jours seulement payé 2000 euros bruts, qui trouve cela aujourd'hui sur le même secteur dans les mêmes conditions ?

3 jours peut-être pas, mais trouver un job à 2000 euro brut c'est quand même pas la mer à boire.

<<Oui, et moi j'arrivais à me loger en quelques jours à peine en 1982 à Lyon pour moins de 150 euros mensuels et à Paris intra-muros en 1983 pour 200 euros mensuels -j'ai conservé une quittance !-, qu'en est-il aujourd'hui ?

Je pense qu'en % d'un salaire d'aujourd'hui il y a assez peu de changement.

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No Pasaran
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Le SMIC est sensiblement le même depuis le Franc
une baguette coûtait 1F et maintenant 1 €

Pour avoir le niveau de vie d'un jeune photographe,
Il suffit de comparer le prix d'une bobine 120,
Ou de comparer le prix d'une chambre 4x5.

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No Pasaran
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Mais on ne bosse plus avec çà !!!

@Presque_tous:

Ce qui est clair, c'est que ce n'est pas avec des discussions pareilles que vous allez faire rêver qui que ce soit!

Mai 1981 :"vous travaillerez moins et vous gagnerez plus" énonçait la Force tranquille en contemplant les monts du maconnais sur son affiche ... eh! oui c'était le bon temps du progrès accélérateur au plancher .
Dormir à l'abri des froids excessifs et des loups , manger suffisamment de rutabagas , d'orties et de limaces , procréer sans bien comprendre comment . Rencontrer des voisins une fois l'an à la foire de l'évêché . C'était le bonheur durement gagné et qui comblait .
Le délire de l'envie engendré par les moyens de transfert de paroles et d'images , c'est l'insatisfaction pousse au malheur moral , à la déprime .
Mai 1981 , un coup d'accélérateur : les responsables d'ateliers qui participaient à cimenter chaque soir dans les meetings politiques et syndicaux le slogan maconnais , ont très rapidement obtenu les résultat du "travaillerez moins" Et ayant remplacé l'autorité résiduelle par la fraternité inter classes baignant dans l'intelligence du tout le monde il est bon , ils n'ont jamais récupéré la productivité déjà pas brillante et antérieure .
Ayant ainsi accru les prix de revient , les délais , et donc perdu les marchés , il n'est pas drôle que nous risquions maintenant être pris en pitié à la traîne de plus vertueux . Et on aurait l'hypocrisie de s'en lamenter !
Des clair voyants avaient prévu . Quasiment d'actualité , pour faire un bilan , et voir les maux présents , lire : Jacquier-Bruère REFAIRE la FRANCE ( écrit en 1944 ) publié en 1945 chez Plon .
Une somme de vérités présentes .
Bonne soirée , 5 films 120 en attente de développementdepuis x semaines .
Et j'ose employer le mot productivité !