mougin écrivait:
-------------------------------------------------------
> car trop de livres tuent la pensée ne
> serait-ce que parce qu'ils nous rappellent à notre
> modestie et nous enlève le goût d'oser.
C'est un danger important, mais à relativiser. L'approche du talent nécessite un long temps de digestion. J'ai toujours trouvé que des sociétés fabriquant des héros de 20 ans étaient des sociétés malades. A 20 ans il faut courir à l'information et savoir qu'on ne peut rien digérer. On ne peut que tout regarder sans comprendre, avec les yeux grands ouverts. Mais regarder ! Ah ça !
Il y a aussi ce problème que nombre d'auteurs ont une production doctrinale au profit de la constitution d'une force sociale personnelle. C'est vite reniflé.
Enfin le danger inverse. Au prétexte de l'efficacité, il faudrait s'abstenir de lire : c'est l'assurance de produire des dizaines d'oeuvres sans aucun intérêt. Il faut prendre absolument le temps d'aller chercher où ça gratte avant de faire. C'est le contraire qui est perdre son temps.
> Et Bien sur l'opposition chez Barthes entre
> studium et punctum. Barthes et le seul en partant
> d'une expérience émotionnelle et sans doute d'une
> jouissance quelque peu perverse à parvenir à
> penser la photographie. Mais je connais ton
> allergie pour cet auteur.
Pas d'allergie, j'ai dis ce que j'en pensais exactement ici :
[
www.galerie-photo.com]
J'ai juste observé qu'au moment où cela bardait théoriquement le plus dans la Chambre Claire, Barthes lâchait toutes les théories du studium et du punctum installées à grand peine pour introduire cette notion très curieuse d'
air par laquelle il croit pouvoir ressusciter sa mère.
Il me semble ainsi chez Barthes que le couple studium/punctum est bien un couple monté pour la jouissance, plus que pour l'efficacité analytique. Je remercie Barthes pour la franchise de son auto-exploration qui fait de ce texte une première main intéressante pour la situation du problème qui m'occupe !
... Et je te remercie pour les pistes que tu as données sur ce fil et le gros travail qu'il y a derrière. Le fait que tu aies pu donner cette deuxième liste un peu réorientée est formidable pour ce qui me concerne. Il y a des livres que je vais aller voir rapidement.
L'idée de mettre une bibliographie sur gp est à retenir.
Pour qu'elle serve, il faut à mon avis qu'elle soit assez commentée.
Autrement on boucle sur :
> car trop de livres tuent la pensée ne
> serait-ce que parce qu'ils nous rappellent à notre
> modestie et nous enlève le goût d'oser.
;-)