ce moirage dont parle David
Je voudrais revenir sur cette histoire de moiré pour faire un peu le point.
Si on part d'un Leaf Aptus 22, la grille de pixels est
au pas de 9 microns selon cette doc
Pinaillage liminaire, après on n'en parlera plus : noter que le terme 'pixel size' ou dimension du pixel prête à confusion.
Ce qui compte pour les moirés ce n'est pas la surface du pixel mais la périodicité de la grille. Or selon la même doc du constructeur : surface du capteur = 48x36 pour 5344x4008 pixels. On retrouve bien nos 9 microns en période de grille. La surface active est forcément plus petite que 9 microns par 9 microns, mais ça ne compte pas pour les moirés.
Avec 9 microns de pas de grille, la plus petitte période qu'on peut échantillonner sans perte dans une image optique analogique, c'est le double soit 18 microns
Or David G. qui n'utilise que des optiques de course, essaie de fuir la diffraction à tout prix, donc il est bien obligé d'utiliser le meilleur diaph, disons f/8. À f/8, si l'optique était limitée par la diffaction, elle réussirait à passer une période de 5,6 microns environ (N lambda = 0,7 N microns environ ; 0,7x8 = 5,6 microns).
Donc même en fermant à f/11, où on est vraiment sûr que les optiques de chambre digitales de course atteignent effectivement la limite de diffraction, on passe encore dans les 8 microns, trop fin pour un dos de classe 22 Mpix 4,5x6.
En résumé, quand il y a moiré, c'est qu'on essaie d'échantillonner une image trop fine, le logiciel qui recalcule l'image interposlé à partr de échantillon nous fabrique de magnifiques moirés,
presque aussi beau que eux que je peux voir tous les jours devant mon bureau au boulot. En revanche on peut fermer à f/22, on n'aura guère de moiré avec un pas de grille de capteur de 9 microns. Mais entre une image limité par la diffraction à f/11 et une à f/22, celle à f/11 contient 4 fois plus d'informations. ce qui ne veut pas dire qu'elle soit 4 fois meilleure ...
Passons à un capteur avec 4 fois plus de pixels sur une même surface, dans la classe 80 Mpix, ou bien utilisons la technique de Philippe de F. avec des prises d'échantillon par demi-pas de grille. Avec un 80 Mpix le pas de grille devient autour de 4,5 microns au lieu de 9, la période limite optique-analogique pour l'échantillonnage de l'image devient 9 microns. On a donc une petite chance de passer une image optique limitée par la diffraction à f/11, dont la période de coupure est autour de 8 microns.
Autrement dit, en photo professionnelle de l'an 2011, avec 80 Mpix sur une surface genre 4,5x6 cm, on est ENFIN dans la situation où l'échantillonnage est à peu près à la limite de ce que contient l'image en termes de fins détails. Adieu les moirés, adieu les affreux filtres anti moiré des appareils d'amateur. Mais c'est clair que là, avec un dos de 80 Mpix 4,5x6 cm, les optiques sont enfin poussées à leurs limites.
Qui a dit "30000 euros ?" Rabats-joie !! ça ne peut que baisser !!
La question qu'on peut se poser est : quel est l'intérêt d'un dos 80 Mpix ? Si le sujet est statique, autant utiliser la technique du balayage fin par demi-pixel avec un dos 22 Mpix, on aura de plus gros pixels donc plus d'électrons dans chaque case donc moins de bruit. Mais avec 80 Mpix on est moins contraint par le sujet qui bouge, et on est libre d'appliquer tous les traitements secrets de regroupements de pixels astucieux. par exemple les regrouper bêtement 4 par 4 après coup ... ce qui revient à un dos 22 Mpix en termes de résolution d'image mais sans les moirés.
La dernière question est de savoir si les fabricants vont encore affiner leur grille de pixels. techniquement on sait faire des grilles au pas de 1,4 micron pour les petits capteurs des téléphones protables, qui sont adaptés à des optiques limitées par la diffraction ouvrant à f/4 environ.
Verrons-nous d'ici 2 ans un capteur 4,5x6 avec 160 Mpix et un pas de grille de 2,2 microns ?
Ou bien un 80 Mpix, mais de format 6x8 ?
E.B.