Ce qui m'a amusé dans cette image, c'est que j'y retrouve le même "tic" que dans un grand nombre de photos qui illustrent les magazines d'information de nos collectivités territoriales comtoises.
J'en reçois pas moins de cinq, provenant de cinq des couches du fameux mille-feuilles administratif français que le monde entier nous envie :
- la magazine du quartier
- le magazine municipal
- le magazine de la communauté de communes
- le magazine du département
- le magazine de la région.
J'ai cessé de relever ces image penchées, j'en avais passé quelques unes ici, et pas mal d'autres en privé à des amis de la région, pour rigoler un bon coup. En particulier, des images de gens en train de skier qui recoupent exactement la blague de Plonk et Replonk sur le ski ascentionnel.
Il y a deux niveaux de penchage ou de penchement dans lesdites publications :
- Le niveau zéro : c'est l'utilisation d'un grand angulaire à main levée avec les murs qui penchent dans les coins. Seuls les vieux C... s'en offusquent aujourd'hui. Passons : dans une brochure de présentation des journées du Patrimoine (il y a de cela quatre ou cinq ans),
pas une seule des vignettes présentant nos beaux édifices bisontins n'avait ses murs correctement rendus ... air connu, budget, etc ... n'insistons pas.
Après tout, pencher violemment le cadrage lorqu'on a une distorsion en trapèze insoutenable, c'est appliquer un vieux principe d'ébénisterie d'art : quand on ne peut pas cacher un défaut, on l'intègre dans la ligne générale du meuble qu'on fabrique, du coup le défaut « disparaît ».
- Le niveau 1 c'est le penchement
systématique des images représentant des personnes en action. Par exemple les portraits de nos élus locaux. Ou des bénévoles de telle ou telle association. Ou des personnels au travail dans une nouvelle usine. J'ai remarqué que jamais le portrait de not' bon maire n'était d'aplomb, et qu'il penchait toujours dans le sens de sa couleur politique. On va dire que j'ai mauvais esprit mais je peux le prouver (j'ai mon dossier bien archivé, gnark, gnark). Par ailleurs nos élus comtois, qui sont des sages, savent qu'ils ne doivent pas figurer trop souvent dans leurs publications : car une armée silencieuse, mais implacable, de lecteurs du Canard Enchaîné veille et dénonce systématiquement pour la rubrique « ma binette partout » ceux qui exagèrent.
Concernant le niveau zéro de penchage, il m'est pénible de dire que dans ces magazines qui ont besoin de publicité pour équilibrer leur budget
(et j'approuve cette publicité ; en tant que contribuable attaché à ce que nos finances locales soient équilibrées sans augmentation des impôts locaux), les seuls édifices qui ne penchent pas sont sur les pages de publicités des programmes immobiliers : dans ce monde-là, il semblerait que les clients n'accepteraient pas de voir les murs de leur futur résidence en train de tomber.
Mais lorsque nos collectivités locales ont dépensé, à juste titre, des sommes élevées pour la rénovation d'un vieux bâtiment, impossible, dans l'article très intéressant qui explique le beau travail qui a été fait,d'avoir une image correcte qui rende hommage à l'architecte d'autrefois ...
E.B.
Modifié 5 fois. Dernière modification le 23/03/2011, 10:35 par Emmanuel Bigler.