Re: photographie et boulangerie… quel rapport me direz-vous !
Envoyé par:
Roland
Date: 11/01/2010, 19:35
David G. écrivait:
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> on est tous dans le pétrin, sauf les boulangers
> ;-)
>
> même en numérique (voir encore plus), il y a une
> grande part d'artisanat dans la construction d'une
> image... je persiste à vendre un regard, pas une
> prestation... et je traite mes images "comme un
> tireur classique" avant la livraison, sauf que ça
> se passe sur un écran, donc moins polluant !
Quelle niaiserie !!! Croire que l'on ne pollue pas avec un ordinateur et du matériel technologique ?
Mais comment pouvez vous croire qu'il n'y à pas un coût et un bilan écologique à la production d'appareil s informatiques ou photographiques ? Et leur remplacement récurent ainsi que leur traitement en tant que déchets. Même l'usage de Google à un bilan écologique ( comme tout serveur ).
Veuillez bien lire cette étude succincte et arretêr de dire des âneries et penser que vous êtes un bon éco citoyen ( en totalité ) et les méchants qui font du film des pollueurs. Merci donc de lire ceci et d'arrêter de vous croire meilleur ou moins nocif:
Production toxique
On attribue aux ordinateurs une image de propreté, de bon marché et de matériel économique et écologique. Or il faut briser cette image car leur fabrication est coûteuse en matériel. Selon une étude des Nations Unies, la fabrication d’un seul ordinateur nécessite plus de 240 kilos de carburants fossiles comme le pétrole et le charbon, environ 22 kilos de produits chimiques et 1500 litres d’eau. Ni le bilan écologique de cette production ni les conditions de production locales ne sont écologiques. Beaucoup des métaux nécessaires à la fabrication d’un ordinateur sont rares (notamment le cuivre, l’aluminium, le nickel, le zinc, l’or, le platine, le coltan, le cobalt), se trouvent souvent dans les pays du Tiers-monde et sont précisément exploités dans ces pays à bas coût de main-d’œuvre où les travailleurs sont exploités. Ainsi la moitié des besoins mondiaux en cobalt est extraite dans deux pays seulement, la Zambie et le Congo. Les hommes qui habitent à proximité des mines de cobalt zambiennes souffrent des sols contaminés si bien qu’ils ne peuvent plus cultiver de légumes et que l’eau potable est polluée.
Les dommages pour la santé sur les lieux de production de puces électroniques sont encore pires. La fabrication des puces ne peut avoir lieu que dans ce qu’on appelle des salles blanches. Ce sont des salles dans lesquelles la contamination des particules doit se trouver au-dessous de seuils établis strictement et qui doivent répondre à des directives très sévères concernant la propreté. Pourtant, depuis longtemps, de graves problèmes de santé surviennent lors de la production des puces parce que les directives relatives à l’utilisation des nombreux dissolvants toxiques ne sont pas respectées ou bien parce qu’on manque d’instruments et d’appareils permettant un emploi non toxique. En conséquence, on observe une augmentation des risques de cancer, de maux de tête, de douleurs musculaires, de troubles respiratoires, de problèmes de fertilité et de fausses couches.
Souvent situées dans des zones où elles ne paient pas d’impôts, ces «usines chimiques» sont un élément central de ce que des féministes comme Christa Wichterich («La femme mondialisée») ont souvent décrit, preuves à l’appui, comme le «verso» féminin d’une mondialisation forcée et dominée par le patriarcat: des paysannes pauvres vivant dans les pays en voie de développement travaillent dans des conditions de travail et de logement indignes et pour des bas salaires dans des zones clôturées, cela pour permettre la prospérité et le confort des habitants des pays du Nord. C’est particulièrement le cas de nombreuses industries de prestations de service comme l’industrie des logiciels et le travail de bureau délocalisé, de même que des industries du textile, de la chaussure, des jouets et, précisément, des puces électroniques.
L’ONG Greenpeace International a étudié récemment des lieux de fabrication des puces électroniques comme ceux de Hewlett Packard et de leurs sous-traitants tels que les entreprises Solectrom et Fortuna en Chine, au Mexique, en Thaïlande et aux Philippines. Dans de nombreux cas, Greenpeace a pu constater une plus grande pollution du sol et de la nappe phréatique due à des résidus de métal (plomb, nickel, cuivre) et a pu prouver l’existence de résidus de dissolvants et d’autres substances toxiques.
Ainsi, ce ne sont pas seulement les ouvrières des usines de puces électroniques qui souffrent mais l’ensemble des habitants des périphéries et là aussi particulièrement les femmes, car dans les sociétés traditionelles ce sont elles qui assument la responsabilité sociale d’une alimentation saine et de la santé de toute la famille.
Coûts énergétiques exorbitants
Actuellement, Google – la plus grande agence publicitaire du monde liée à un petit moteur de recherche – construit un nouveau centre de serveurs à Kronstorf, commune de 3000 habitants de la République fédérale d’Autriche. Des centres de données comparables de Google se trouvent actuellement en Belgique et aux USA, en Caroline du Sud. Il s’agit ici de bâtiments industriels immenses de la taille d’environ 10 terrains de football dont les coûts d’investissement sont estimés à 150 millions de dollars. La consommation d’électricité de ces centres est considérable: on estime que leur besoin énergétique est aussi important que celui des usines d’aluminium qui sont connues pour être de grandes consommatrices d’énergie. Deux récentes déclarations à la presse du physicien de Harvard Alexander David Wissner-Gross ont montré à quel point Google était vorace en électricité et incompatible avec l’écologie: en gros, deux recherches sur Google rejettent 15 grammes de CO2, c’est-à-dire autant que lorsque l’on fait bouillir une tasse de thé.
De manière générale, les différentes études relatives à la consommation d’électricité des centres informatiques donnent des résultats catastrophiques. Ainsi, selon des estimations de l’Université de Stanford, en 2005, la consommation d’électricité de tous les centres du monde s’élevait à 20 millions de mégawatts-heure et était deux fois plus élevée que 5 cinq ans auparavant. En d’autres termes, elle était aussi élevée que celle de la ville de jeux de Las Vegas, si bien que ces centres étaient les plus grands consommateurs d’électricité du monde. Les résultats d’une étude du fabricant de puces électroniques américain Advanced Micro Devices (AMD) sont tout aussi alarmants. Selon ceux-ci, 14 centrales d’une puissance de 1000 mégawatts travaillent exclusivement pour approvisionner en électricité tous les centres informatiques du monde. Dans la seule Allemagne, en 2008, les centres informatiques ont consommé un total monstrueux de 10 térawatts-heure. Cela correspond à la production de 4 centrales à charbon de taille moyenne. Mais on peut aussi résumer la consommation énergétique de ces centres ainsi: On pourrait en Allemagne, sans l’utilisation d’Internet, économiser la production de deux centrales nucléaires!
Si l’on ajoute aux réseaux et aux appareils du secteur informatique et des techniques de l’information ceux des médias de masse, la consommation d’électricité de ces industries convergentes prend des proportions démesurées. Si le nouvel écran géant de Panasonic de 1 m 65 de diagonale consomme actuellement 720 watts en fonctionnement normal – cela correspond à l’énergie de 34 ampoules basse consommation très lumineuses – à l’avenir, le besoin en énergie de tous les appareils électroniques des ménages devrait même encore augmenter considérablement. Dans son étude intitulée «L’ampère riposte», l’organisation non lucrative britannique Energy Saving Trust l’estime, pour l’année 2020, à 45% de toute l’énergie électrique utilisée dans un ménage!
Et comme si tous ces coûts énergétiques n’étaient pas assez élevés, ceux des stand-by des téléviseurs, des magnétoscopes, des lecteurs de DVD, des chaînes stéréo, etc. ne sont pas inclus dans ces calculs. Des spécialistes estiment ces coûts d’énergie cachés des appareils en veille à 4,8 milliards d’euros dans l’UE; cela correspond à un rejet de 180 millions de tonnes de CO2, donc à la moitié de l’objectif de protection du climat de l’UE dans le cadre du protocole de Kyoto.
Elimination toxique des déchets
En octobre 2008, le magazine Wissen de la «Süddeutsche Zeitung» a publié un rapport bouleversant sur la mise à la ferraille des déchets informatiques européens au Ghana. Ce rapport intitulé «Dans le feu d’enfer de la haute technologie», décrit la vie pénible d’adolescents africains sur une décharge située derrière le marché d’Agbogbloshie, dans la capitale du Ghana. Ce marché est la plus grande décharge électronique du Ghana. Des milliers de personnes vivent de ses déchets, notamment des enfants à partir de cinq ans. Ils les trient en fonction des métaux recyclables et peuvent gagner jusqu’à 2 euros par jour pour payer leurs frais de scolarité. Une étude du sol effectuée par Greenpeace autour de ce marché africain est arrivée à la conclusion suivante: Le contenu en plomb dépasse de 100 fois la concentration normale à d’autres endroits d’Accra; la concentration d’autres métaux lourds et toxiques se situe à plus de 12 fois au-dessus des valeurs limites et le sol ainsi que l’eau sont pollués par les «phtalates», c’est-à-dire les plastifiants de matières plastiques comme le PVC. Pour les gens vivant sur le marché d’Agbogbloshie et grâce à lui, ces matières toxiques provoquent des maux de tête, la stérilité, des diabètes, des cancers, des troubles respiratoires, cardiaques, hépatiques, pulmonaires et rénaux, des tumeurs du cerveau et des myoatrophies.
Selon des estimations du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 50 millions de tonnes de déchets informatiques toxiques sont produits chaque année dans le monde entier, 1 million uniquement en Allemagne. Comme la dynamique meurtrière du capitalisme technologique s’accélère sans cesse et que les cycles de vie des produits nouveaux diminuent à chaque fois, la montagne de déchets électroniques augmente énormément chaque année. Seuls 25% des écrans d’ordinateurs et de télévision vendus dans les pays européens sont recyclés au sein de l’UE. La plus grande partie des 75% restants aboutissent en tant que déchets dans le Tiers-monde. Certes, la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination interdit l’exportation de déchets toxiques dans les pays en voie de développement. Cependant comme il n’y a pas de distinction juridique claire entre les déchets et les produits usagés, les exportateurs européens et américains déclarent leur poison de manière complètement légale comme marchandise usagée. Comme 80% des déchets informatiques mondiaux viennent des USA, ce pays n’a jamais «pratiquement» adhéré à la Convention de Bâle.
Pour les êtres vivant sur les décharges du Tiers-monde, ces mécanismes signifient, pour parler comme le groupe de rock britannique Queen et de manière tout à fait cynique, que «the show must go on».