Je peux vous proposer de consulter celui de ma bibliothèque :
Les photographies de la FSA, archives d'une Amérique en crise, de Gilles Mora et Beverly W. Brannan, édition seuil, isbn 2.02.0554110.0.
Gilles Mora est d'ailleurs l'auteur d'un bon livre sur Walkers Evans, La soif du regard (isbn 2.02.016450.7) et du catalogue de l'exposition sur le travail d'Eugène Smith sur Pittsburgh 1955 1958 (issn 2109. 8948). actuellement, il est directeur artistique du pavillon Populaire de Montpellier.
Beverly W. Brannan, a été directrice des archives photographiques à la Biblihothèque du Congrès de Washington. Elle est considérée comme la spécialiste de ce projet américain.
L'ouvrage de plus de 356 pages présente le travail de tous les photographes sur une sélection de clichés.
Le choix des auteurs est un découpage chronologique qui permet d'embrasser la totalité du travail. 3 périodes séquencent la présentation avec à chaque fois une sélection des photographies par auteur :
1935 1937 les premières années :
dorothea lange
ben shahn
walkers evans
carl mydans
théodor jung
arthur rothstein
1937 1942 la deuxième période :
edwin et louise rosskam
marion post wolcott
jack delano
jhon vachon
russel lee
1942 1943 les années de guerre
marjory collins
john collier jr
gordon parks
esther bubley
en fin d'ouvrage se trouve une chronologie et une bibliographie.
Deux essais complètent l'ouvrage, un de chaque auteur.
Beverly W. Brannan," Laisser une empreinte au monde", présente la mission et son pilote Roy Emerson Stryker. Les photographes élus pour cette mission l'étaient pour leur talent mais aussi pour leur volonté de changer le monde. Elle en trace donc la genèse, le déroulement et les publications et utilisations faites à l'époque. Elle précise le contexte politique, les choix des hommes pour le suivi du projet, son déroulement.
Gilles Mora signe un texte de 6 pages, "L'esthétisme documentaire de la FSA", entre regard et vision. Il insiste sur l'apport de la FSA sur le photo-journalisme, la photo-documentaire, par l'apparition de la neutralité et de l'anonymat.
Commentaires
Je ne connais pas d'ouvrage de synthèse sur cette mission en français. Ouvrage qui notamment éclairerait le rôle de Roy Stryker qui sélectionna les photographes, leur imposa le travail et les défendit devant la communauté photographique américaine établie, et même devant toutes les attaques dont ils furent l'objet.
On se rappellera les paroles définitives d'Ansel Adams : "Vous n'avez pas embaucher des photographes mais des sociologues avec des appareils photos."
Réponses de Roy Stryker : "Je me fous de l'esthétisme : cette photo est elle bonne ou pas ?"
Ou encore : "évaluer avec intelligence l'importance des situations photographiées et les rendre visibles."
"reconnaître le trait pertinent dans une situation particulière".
Roy Stryker laissa une grande liberté de réalisation à chacun. Il s'attachait à leur donner des canevas (script) précisant la zône géographique et les sujets qu'il voulait voir sur les photos. Il fit ainsi rentrer dans le champ photographique, les petites villes, le quotidien américain, traçant une voie qui ne fit que s'amplifier jusqu'à notre époque.
Ces choix de photographes sont parfois déroutants, un peintre qui connaissait peu la photographie. Ll envoie un noir photographier le racisme à New-York dans les années 40. Il refuse, le trouvant trop vieux, de donner une mission à Lewis Hine, qui, loin de l'aristocratie esthétisante américaine, avait développé une photographie documentaire, notamment sur les conditions de travail des enfants pendant la révolution industrielle aux USA.
Bref, il savait provoquer la curiosité de ces photographes.
La masse de clichés est immense, certains ne sont plus utilisables (Stryker les perforait devant les photographes lorsqu'il les jugeait mauvais).
Cette mission joua un rôle important dans l'oeuvre de Walker Evans, ces rapports avec R. Stryker furent parfois tendus. Il ramenait des clichés complètement à côté de ce que l'on demandait, changeant même de région sans le prévenir. Mais devant la puissance des photos, R. Stryker ne pouvait que les faire siennes et les défendre. On citera la série sur les monuments, les églises en bois, et beaucoup de clichés que Walker Evans recycla dans son "American photographs".
Steichen sélectionna une série de photographies selon des choix thématiques et esthétiques qui lui étaient propres. La dimension humaniste, que Gille Mora juge "outrancière" faussa la vision de cette mission et pour longtemps.
En conclusion, je vous inviterai à aller voir les deux expos de Steichen a construites lorsqu'il dirigeait le Moma. Toutes les deux au Luxembourg. Nous en discuterons après.
Il est possible de visionner en recherchant sur le site de la bibliothèque du congrès la quasi totalité du fond
s. Il est gratuit et sans droit aucun. Ce qui fit le succès de leur diffusion dans la presse au moment de leur prise de vue et même aujourd'hui.
J'ai initialisé une recherche sur Walkers evans :
[
www.loc.gov]
o7 philippe
Modifié 1 fois. Dernière modification le 31/12/2012, 16:43 par Emmanuel Bigler (modérateur).