Le problème pour traiter ce type de sujet est l'éloignement, l'effacement, la distance avec l'horreur.
Je vais régulièrement à Oradour tout près de chez moi et je vois bien les gens. Ils arrivent, impressionnés par les ruines et les écriteaux qui indiquent les massacres, jusqu'à l'église où l'on sait ce qui s'est passé ce 10 juin 44.
Mais leur silence et leur gravité ne dure pas.
On y voit même des gens décontractés, plaisantant...
C'est trop dur, c'est trop loin, c'est trop inimaginable.
Si je devais traiter ce sujet, je crois que je chercherais très loin la VIBRATION du malheur, de l'horreur, des cris, des râles, du désespoir.
Je ferais quelquechose qui se rapprocherait de ce qu'avait fait Jean-François Devillers à Tchernobyl,
souvenez-vous.