Et donc avec tout ça on fait de la musique de chambre?

Emmanuel Bigler écrivait:
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> "Un parfait gentleman est quelqu'un qui sait jouer
> de la cornemuse et qui s'en abstient."
> J'adore cette phrase, qui est ici transcrite de
> façon très percutante, ce qui est souvent très
> difficile avec l'anglais ; l'une des versions
> d'origine (il y a de nombreuses variantes) est
> terriblement compacte comme peut l'être l'anglais
> :
> "A true gentleman is a man who can play the
> bagpipes -- but doesn't.

la forme originale pourrait être plus appropriée pourtant.
il y a certainement une allusion argotique.

Suis saxophoniste. J'ai enseigné cet instrument et formé pas mal de jeunes.
Formation en musicologie -ethnomusicologie / conservatoire national en classes de percussions (vibraphone - marimba) et musiques improvisées.
Je rêve encore de me mettre au violoncelle et la clarinette basse. ;-)
J'adore les quatuors à cordes. Le format carré est important.
J'adore l'opera, le classique, la musique ancienne et contemporaine.
Le jazz....ouiiiii
Et enfin je suis aux anges lorsque je peux jouer avec mes amis de la musique yiddish.
Aimez vous les musiques de l'Azerbaïdjan, de l'Iran, de l'Afghanistan et du rajastan ? Moi oui :-)
je pense donc être un musicien sur ce forum :-))

Aimez vous les musiques de l'Azerbaïdjan, de l'Iran, de l'Afghanistan et du rajastan ?

Les musiques "classiques", qu'elles soient européennes (et, pour des raisons historiques, plutôt envahissantes pour le reste du monde) ou non européennes, partagent la même exigence : les musiciens doivent y consacrer toute leur vie s'ils veulent avoir une chance d'être bons.
Ce qui ne veut pas dire que les musiciens "modernes" européens ou extra-européens ne soient pas bons ni virtuoses ni passionnés par leur art, bien entendu.
J'ai un souvenir d'un voyage en Turquie en 1989 ; à chaque coin de rue, des kiosques à journaux vendant des cassettes des musiciens locaux, avec une parité-homme femme parfaitement respectée si j'en juge d'après les photos des artistes sur les cassettes. Je n'aurais pas su dire de quel genre musical il s'agissait (je pencherais plutôt pour ce que nous appelons "variétés" en Europe, sauf qu'une grille d'appréciation hexagono-franchouillarde n'a évidemment pas de sens !!) : ah ! ça faisait vraiment du bien ne ne pas entendre la même "musique de supermarché de chez nous" ;-)

Et même si on ne comprend absolument pas les règles, codes et références de la musique de l'Azerbaïdjan, de l'Iran, de l'Afghanistan ou du Rajastan, dont le béotien que je suis ne sait même pas dire si c'est un genre classique ou moderne, cette maîtrise et ce dévouement des instrumentistes à leur art est une évidence universelle.

Je me rapelle une anecdote qui vient de l'époque soixante-huitarde, des jeunes gens venant d'Europe pour espérer apprendre à jouer des instruments de la musique indienne classique en quelques mois.
On ne les avait pas f... à la porte avec pertes et fracas, mais les bons maîtres leur disaient simplement :
« Venez et entrez, mais pour apprendre auprès de moi, vous devrez faire comme tous mes élèves, vivre dans ma maison au moins 10 ans, et partager l'ascèse qui est la règle de vie dans notre art ....»

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/06/2012, 09:33 par Emmanuel Bigler (modérateur).

Un des critères de distinction des musiques classiques, selon moi, est l'effort consacré à la construction intellectuelle de cette musique; composition plus qu'interprétation donc.
Cette distinction est moins présente pour les musiques traditionnelles non européennes souvent non écrites et laissant une part (variable mais bien codifiée pourtant) d'improvisation.
Ce qui rend l'implication du musicien encore plus grande. D'autre part, la proximité des musiques avec la tradition, la religion, les croyances, augmente l'engagement mystique du musicien, indépendamment du talent de l'artiste dont le statut est privilégié de façon universelle. Qui préfère travailler plutôt que "séduire" la société ?

Je n'écoute pas beaucoup de musiques non européennes, mais il y a quelques artistes qui donnent des choses profondes, mystérieuses, complexes, et mélodieuses.
Kudisi Erguner pour la musique turco indienne (ney).
Al Kindi et la légence de son fondateur (cythare).
[www.alkindi.org]
Alla (oud).
Mais il y a aussi Bach, qui devient exotique lorsqu'on écoute son oeuvre pour luth.
Ou Handel, avec ses suites pour clavecin, de préférence transposées au piano (je n'aime pas le clavecin). Mais certains passages au clavecin me font penser à une harpe d'inspiration orientale.

Bonjour à tous,
en ce qui concerne la musique extra européenne (une de mes grosses découvertes il y a 30 ans)
grâce à des sites comme "Diisert" on peux écouter des artistes dont ni les vinyles ni les cd n'était parvenus jusque dans l'hexagone !
c'est magique et facilement accessible,
j'avais en vain cherché les disques de Budhaditya Mukherjee (sitariste réputé)
au début des années 80' sans succés: maintenant il est accessible à l'écoute en quelques clics de souris !
un des effets bénéfiques de la mondialisation virtuelles de la musique,
cordialement,
Patrick JJ

Ce soir fête de la musique.

Y a -t-il des musiciens ici?
Hein?
Je dis: y a-t-il des musiciens ici?
Pardon j'entends pas.

JE DISAIS: Y A-T-IL DES MUSICIENS ICI?
Comment?

Y A-T-IL DES MUSICIENS ICI?

Quoi? parlez plus fort...

On n'est pas ici. On joue , NOUS !
J'y retourne

Et toi ????? Tu joues??? Et de quoi ???
Entre Sax Baryton (son grave version grand format)....et kronenbourg on est en forme.

Un métier d'avenir: audioprothésiste.
Mais au fond, je me demande s'il ne vaudrait pas mieux être sourd.

Bref t'es dans l'audio-visuel ;-)

Hier soir, 21/06/2012, fête de la musique pas loin de mon bureau.
Fête un peu douchée par les orages, mais chez nous rien de catastrophique comme dans d'autres communes où les autorites ont, à juste titre, eu peur des accidents graves (genre : arbres qui tombent sur le public pendant un concert en plein air ..)

J'entendais une solide musique aux accents turco-bosniaques.

Le marchand de kebabs du coin, Medin, un restaurateur sympa venu des Balkans, installé pas loin des résidences étudiantes, avait invité un de ses potes pour mettre de l'ambiance. Ça déménageait sérieusement.

Ça m'a rappelé que j'avais vu le même clavier électronique avec sa boîte à rythmes en action, d'une part, au Tyrol, et d'autre part, à Istanbul. C'est juste le menu-config de la machine qui avait changé entre la version des montagnes de l'Ötztal et celle du Bosphore.
De même qu'aujourd'hui, grâce au codage UTF-8, les ordinateurs parlent les 3000 langues du monde, de même, les claviers électroniques sont au service de toute la musique du monde.

Je m'demande même si les ingénieurs n'ont pas prévu une configuration « Leipzig 1739 », pour passer aux Chorals du Dogme après un pt'it apéro-kebab sur fond de musique des Balkans.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/06/2012, 09:05 par Emmanuel Bigler.