Re: Panne de... poussette !
Envoyé par:
Laurent C
Date: 13/03/2010, 22:55
Ne me faites pas non plus de procès d'intention.
Bien entendu, la relation avec les gens rencontré lors d'une prise de vue est importante.
Puisque JG parle des Terres Sainville, qu'il semble connaître sans savoir l'orthographier, mes films Antillais sont une preuve que je sais établir une relation de confiance là où ça ne semble pas donné d'avance.
Les exemples que je cite, avec quelques raccourcis j'en conviens, sont des cas extrêmes.
Le vieux monsieur, je ne l'avais pas vu dans sa maison, qui n'était pas la seule dans mon cadre, et je ne vais pas sonner à toutes les portes d'un quartier pour demander l'autorisation de faire une photo. Si je vois quelqu'un, je dis bonjour et je préviens de ce que je fais. Si besoin, j'explique très gentiment que j'en ai le droit et qu'il n'existe pas de droit à l'image des biens. En présentant mon travail comme un travail de mémoire, ça passe toujours. Après m'avoir interpelé en m'interdisant (de quel droit ?) de faire ma photo (que j'ai faite et qui n'est pas terrible), le papi voulait me retenir à manger !
Les képis, ils sont venus alors que j'avais déjà terminé (ce n'est pas les tuniques bleues !). Et au final nous avons discuté photo et gendarmerie (j'ai été GA), avant de se dire à la prochaine.
Pour le type limite violent et virtuellement dangereux, venez vivre ici pour voir de quoi je parle. Il y a des gens VRAIMENT dangereux. Pour ce coup là, j'ai dégonflé la crise en parlant et en utilisant les mots adaptés, mais sa té cho.
Il y a heureusement des moments plus rigolos, comme le curé qui découvre en haut de l'échelle la vision sur le dépoli, l'utilité de ce voile qui l'intrigue dans les films et qui a même droit à une petite démo de l'usage des mouvements pour photographier son église (j'avais le temps, la dernière photo du jour était faite et le soleil venait de se coucher). Il y a aussi les photographes de tous tonneaux qui sont plus ou moins abasourdis de découvrir qu'on fait encore de la photo avec une chambre et de la pellicule. Ou encore le bonhomme qui fait la gueule (je ne photographie même pas ça maison mais celle d'en face), jusqu'au moment où j'invite son petit-fils à venir voir comme le curé de tout à l'heure et même à déclencher à ma place.
De toute façon, quel que soit l'outil, le photographe est un intrus.
L'avantage, avec la chambre, c'est qu'on ne peut pas lui reprocher d'être un voleur, un paparaso.
Et puis à un moment donné, ce que les gens pensent de moi n'est quand même pas la chose qui me préoccupe quand je fais des photos.
Je suis un grand égoïste et c'est mon plaisir qui prime, celui de voir, d'essayer, d'être incertain de l'image qui en sortira.
Je me moque assez allègrement d'être aimé par les passants.