Avoir du plaisir n'est pas etre satisfait.


Oui, parfaitement.
Il y a aussi le désir qui se définit par une insatisfaction permanente, sujet sur lequel P. Quignard a écrit de très belles lignes in "Vie secrète" par exemple.

Personnellement, la photographie me procure de moins en moins de plaisir, et de plus en plus d'interrogations voire de la peur/incertitiude.
Je suis satisfait souvent en allumant la lumière jour du labo et découvrant le tirage qui vient d'être fait...

_._
tumblr.
peintures de J.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 29/03/2012, 21:18 par murnau.

Je trouve que les participants de ce fil mélangent un peu trop,
Le fait d'avoir une satisfaction, sensation ponctuelle, et le fait d'être satisfait, sorte d'état permanent.

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No Pasaran
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je part du principe que quand je suis satisfait je suis dans un état de satisfaction, ce qui n'est peut-être pas reversible.
je crois que les criteres de jugement et de satisfaction de son propre travail peuvent évoluer au cours d'une vie, et rien n'empêche de faire des aller-retours dans l'estime et la satisfaction du travail que l'on a accompli sur des decennies ou sur un travail particulier. Rien n'empêche non plus que cette satisfaction se consolide au fur et à mesure de l'évolution des ses critères d'apreciations.

Le distingo état ponctuel / état permanent me semble un peu simple, les lois de la satisfaction sont-elles écrites dans le marbre ? Si je suis satisfait c'est forcement permanent ?
Autant l'état ponctuel je vois ce que c'est, autant l'état permanent je ne trouve pas d'exemple. Mais je n'ai pas fait mon catéchisme, et si je connaissais Benoit il m'en apprendrait de biens bonnes.

"Le fait d'avoir une satisfaction, sensation ponctuelle, et le fait d'être satisfait, sorte d'état permanent."

Mais la satisfaction ne saurait-elle pas être autre que ponctuelle ? Ce côté ponctuel pouvant durer... un certain temps.

Mais elle ne se nourrit qu'au sein de l'insatisfaction. L'une ne peut aller sans l'autre. La frustration de n'avoir pas réussi l'image rêvée permet de mieux ressentir la joie de l'avoir fait.

Il faut bien une échelle pour se faire une idée objective. Dès lors, nous ne pouvons être des satisfaits béats permanents. Il nous faut remettre chaque fois notre ouvrage sur le bâti et recommencer.

Dans un cycle permanent où, parfois, pour les plus chanceux, les plus travailleurs, les plus doués ou les plus tout ce que l'on voudra ; parfois la satisfaction revient de façon régulière, constante, et quasi prévisible.

Mais ne perd-t-elle pas de son sel alors ? "Ah oui, j'ai fais une belle image qui plait à tout le monde. C'est bien. Comme j'en ai fait moult autres !"

Un peu de frustration ne nuit pas à la satisfaction...

Jérôme.

ventdesable écrivait:
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> "Le fait d'avoir une satisfaction, sensation
> ponctuelle, et le fait d'être satisfait, sorte
> d'état permanent."
>
> Mais la satisfaction ne saurait-elle pas être
> autre que ponctuelle ? Ce côté ponctuel pouvant
> durer... un certain temps.
>
> Mais elle ne se nourrit qu'au sein de
> l'insatisfaction. L'une ne peut aller sans
> l'autre. La frustration de n'avoir pas réussi
> l'image rêvée permet de mieux ressentir la joie de
> l'avoir fait.
>
> Il faut bien une échelle pour se faire une idée
> objective. Dès lors, nous ne pouvons être des
> satisfaits béats permanents. Il nous faut remettre
> chaque fois notre ouvrage sur le bâti et
> recommencer.
>
> Dans un cycle permanent où, parfois, pour les plus
> chanceux, les plus travailleurs, les plus doués ou
> les plus tout ce que l'on voudra ; parfois la
> satisfaction revient de façon régulière,
> constante, et quasi prévisible.
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> Mais ne perd-t-elle pas de son sel alors ? "Ah
> oui, j'ai fais une belle image qui plait à tout le
> monde. C'est bien. Comme j'en ai fait moult autres
> !"
>
> Un peu de frustration ne nuit pas à la
> satisfaction...
>
> Jérôme.


Je suis tout à fait d'accord avec ce qui est dit là..
Presque, il faudrait ne faire une série que parce qu'on ne peut rien trouver d'autre qui puisse nous définir plus justement... et à cette seule condition on est honnête.
La série (on pourrait dire le style aussi) serait alors la marque de notre limite, si on est réellement honnête ; bien sûr on peut préciser : de notre limite absolue à ce moment-là...
Mais il découle aussi alors de l'élaboration de la série sur le moment non la satisfaction, mais, peut-être une sorte de désespoir : ainsi, je ne peux dire que cela !
La satisfaction ne viendrait qu'aux mauvais jours. J'ai une bonne grippe (tiens, comme la semaine dernière), je descends au 36ème dessous... dans mon état de faiblesse, les yeux vides, mon regard accroche au mur une photographie qui a représenté, un jour, ce que j'ai fait de mieux. Alors là oui, un peu de satisfaction : je vois ce que j'ai été au meilleur jour et je peux m'en réjouir un peu ; une sorte de vitalité me revient de ce moment où elle a été la plus intense...

La meilleure chose qui puisse arriver à un ivrogne, c'est d'avoir soif. (proverbe limousin).