L. écrivait:
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> Pour répondre à L. Martelli, n’étant ni
> terminologue ni lexicographe, je n’ai pas « ma »
> définition du mot photographie et me contente,
> comme nous tous, de celle de nos dictionnaires.
Je ne le suis pas plus, mais on utilise souvent les mots avec des sens légèrement différents, quand ce n'est pas opposé.
Évidement, si on regarde dans le dictionnaire on regarde dans un Larousse de 1993, on va trouver : "Technique permettant de fixer l'image des objets sur une surface rendues sensible à la lumière par des procédés chimiques". Mais je suis quasi sûr que si on regarde dans "la Nouvelle histoire de la Photographie" de M. Frizot, on va trouver une définition plus généraliste qui permet d'englober les techniques numériques actuelles.
> Simplement, le « numérique » n’a rien à voir avec
> la photographie. (Nota bene : je ne dénigre pas
> ici le « numérique ».) Avec le « numérique »,
> d’une part, nous sommes en présence d’une image
> qui n’existe pas vraiment, qui est virtuelle (avec
> qualités et défauts).
Qu'est qu'une image numérique aurait de plus virtuelle qu'une image argentique ? Quand on la regarde sur un écran, ou sur du papier, elle existe bel et bien à ce moment là. Un film non développé contient des images tout aussi virtuelles qu'une fichier numérique.
> D’autre part, nous la
> retouchons bien volontiers et avec grande aise, à
> un tel point que le « ça a été », justement,
> disparait. La moindre petite difformité est gommée
> sans raison, le mégot d’un sol est éclipsé, les
> fumées d’une ville en feu augmentent, les
> vignettages disparaissent, l’oiseau, le fil
> électrique, etc. ce monde n’appartient plus au «
> vraiment vrai » de l’abstraction photographique
> (dans le sens de « découper une partie d’un tout
> », ce « tout » étant le vrai). Bien sûr, c’est
> aussi possible en « photographie » mais comme les
> opérations sont plus contraignantes, les objets
> indésirables quittent la scène avant la prise de
> vue.
La retouche argentique existe depuis au moins 50 ans. Demandez à Staline. Il savait très bien faire disparaître les opposants des photos après les avoir fait éliminer physiquement.
Il doit exister des milliards de photos numériques non retouchées, car bien que l'opération est plus facile qu'en argentique, ça reste compliqué pour beaucoup d'amateurs, et il n'y en a pas toujours un besoin. Où est le "vraiment vrai" (???) d'une image photographique si la scène a été créée de toute pièce pour la photo ?
> Vous conviendrez aussi que la rapidité
> nouvelle de cette production ne fait pas forcément
> bon ménage avec la réflexion.
Ce n'est pas la question. Et ce n'est pas parce qu'une action est exécutée rapidement qu'il est interdit de réfléchir avant de la faire. Et si on ne fait pas, ce n'est pas la faute de la technique mise en œuvre. Si un meurtre est commis, ce n'est pas la faute du fabricant du couteau. Donc je ne conviens de rien tu tout :-)
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