Alors mythe ou réalité ?
Luc.
Restons sur Terre.
J'ai dans mes archives un document allemand des années nonante du siècle dernier qui est un inventaire, pour le monde alémanique antérieur au grand marché européen, de ce qui était disponible en matériel photo pro en Allemagne.
À quelques pages d'intervalle dans ce document (imprimé à l'ancienne, sur papier glacé, pas de web à l'époque !!) j'ai la liste des optiques de chambre Rodenstock(TM) et la liste des optiques Sinaron(TM).
Avec le résumé des caractéristiques techniques.
Je ne vais pas dire que 100% des optiques « Sinar » des années nonante sont des Ro'stock, mais je dirai simplement : lorsqu'on est assez précis dans la description des caractéristiques techniques principales des optiques de chambre de l'époque, il est assez difficile d'en cacher l'origine.
Donc, certes, il y des Sinaron "digitaux" de cette époque-là qui sont à peine plus difficiles à identifier, mais restons sérieux, pour proposer à la clientèle photo professionnelle des années nonante des optiques de chambre qui tiennent la route, il faut, effectivement, aller un peu plus loin que le savoir-faire mécanique de chez Sinar.
Donc ne mélangeons pas ce qui est du ressort de la distribution commerciale, Sinar ayant à l'époque une force de vente incontestable (surtout en Amérique du Nord), avec le savoir faire en conception et fabrication d'optiques de chambre professionnelles haut de gamme. C'est un autre métier.
Désolé, mais aujourd'hui, on se doit de regarder cela la tête froide... avec le sérieux de l'historien, ce qui ne diminue en rien les mérites de l'entreprise Sinar à l'époque, mais : à chacun son métier et les vaches du monde alémanique seront bien gardées.
En d'autres termes : le fait de coller des étiquettes commerciales sur des produits qu'on n'a pas conçus et dont on n'a pas le moindre savoir-faire, aujourd'hui, en ce qui me concerne, je ne marche plus... surtout pour des outils professionnels de haut de gamme !!
Lorsque je vois une entreprise de l'autre bout de la planète, qui détient les droits de la marque Rollei, coller cette étiquette historique prestigieuse sur des contrefaçons de rotules européennes bien connues, je ne suis pas d'accord.
Au moins Sinar au siècle dernier collait-il son étiquette sur des produits européens de haut de gamme !
Mais Polichinelle appartient désormais à la culture européenne commune : donc en tant qu'Euro-Patriote militant, on est fier qu'à Schaffhouse on n'ait pas peur des secrets de Polichinelle !
Rollei à la grande époque du flex-bi testait effectivement
chaque objectif fourni par chez Carl Zeiss ou chez Schneider-Kreuznach, en mettant en concurrence les deux fournisseurs, mais dans les Rollei classiques on sait qui a fabriqué l'optique, ce n'est pas Rollei : c'est Carl Zeiss ou Schneider-Kreuznach, c'est écrit desssus !!
Appelons donc un chat un chat et une étiquette collée après coup.. une simple étiquette.
E.B.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/02/2010, 17:45 par Emmanuel Bigler.