Bonjour,

On parle beaucoup de gommage des objectifs sur le forum.

Pour m'éclairer:

quel temps approximatif faut il pour qu'un objectif se gomme?

Est ce que le gommage est total ou partiel; il dérègle où il bloque ?

peux t-on éviter le gommage en faisant quelques déclenchements et à quelle fréquence ? comme le bon vin ou le fromage on le retourne dans la cave régulièrement

Cordialement

Je ne suis pas un technicien mais le gommage ne survient il pas pour la mécanique de l'obturateur ou du diaphragme ?
Auquel cas un tel incident peut subvenir en fonction de différents facteurs :

fréquence de l'usage
Hygromètrie (ayant vécu en Guyane à 100% d'humidité, les chaussures en cuir et les caméras souffraient beaucoup)
Température
Qualité du dispositif
etc

[www.flickr.com]


[www.flickr.com]

(°_°)

Pour éviter le gommage,
Faites des photos,
C'est le meilleur remède.

Et si vous avez beaucoup de machines, vous savez donc ce qui vous reste à faire, surtout pas de rester devant un écran.

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No Pasaran
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Le gommage concerne les obturateurs mécaniques en général.

Je ne connais que le gommage du compur donc je ne parlerai que de cet obturateur là.
Afin d'assurer la longévité de l'obturateur et la justesse de ses vitesses, les concepteurs ont prévu qu'une huile fine d'horlogerie soit présente sur certains pivots. Dans un compur il y a deux gammes de vitesses, les rapides et les lentes. Les vitesses lentes engrènent un train d'engrenages supplémentaire qui se termine par une petite palette oscillante analogue à ce qu'il y a dans un jouet mécanique à ressort (** note 1)

Le temporisation est effectuée par le temps mis par un levier à parcourir une certaine course. Ce levier pousse contre un truc à force de friction plus ou moins constante. De la lubrification dépend donc un peu le temps de parcours et donc le temps d'obturation.


En principe les huiles fines ne devraient pas quitter leur pivot. Après bien des années, il peut y même avoir migration indésirable de ces huiles sur les lamelles de l'obturateur qui se bloque totalement.
Sans en arriver là, le gommage se fait sentir aux vitesses lentes, la lubrification des derniers pivots au niveau de la palette oscillante est la plus critique.

Donc comme on le dit dans les cours d'horlogerie, on ne re-lubrifie jamais un mécanisme sale. On le dégraisse complètement, et on remet au pique-huile une micro-goutte d'huile spéciale sur chaque pivot qui en a besoin. Si on fait ça en versant de l'huile à alade, c'est la cata, la plupart des huiles « gomment » en s'oxydant à l'air, les pires étant évidemment les huiles siccatives des peintres. Et si on re-huile avec le petit arrosoir à huile d'olive présent sur toutes les tables des familles du pourtour méditerranéen, alors c'est l'arrosage assuré des lamelles... (horresco referens).

Mais si on agit suivant les règles de l'art, il n'y a pas d'usure du mécanisme et son fonctionnement reste correct pendant des décennies.

Concernant l'actionnement régulier du mécanisme pour retarder le gommage, je ne sais pas trop quoi en dire car j'ai des compurs qui peuvent rester des mois sans tourner et qui ne gomment pas... mais le mécanisme ne se dégraissera pas tout seul.

Parmi les mécanismes qui se gomment le plus facilement mais qui ne sont pas forcément très utiles, il y a le retardateur mécanique "V" du compur MVX ou XV. "V" comme Vorlaufwerk.
Sur le Rolleiflex, c'est parfois (selon les modèles) un petit module séparé qu'on peut réviser sans toucher à l'échappement principal. D'après le Prochnow, on le sort, on le trempe à l'essence, on le re-lubrifie... ou pas d'ailleurs, Prochnow dit qu'il vaut mieux ne rien remettre du tout (ce qui abrège évidemment la vie du mécanisme) que de re-huiler à la louche..


(** note 1) Les jouets mécaniques à ressort, en tôle pliée, tels qu'on les fabriquait jusque dans les années 1970 ne sont plus conformes aux normes de sécurité. Mais si vous passez à B'zançon au musée du temps, à la boutique vous trouverez un bon choix de ces jouets qui sont aujourd'hui « objets de collection pour adultes, ne convienennt pas aux enfants.»
Vous aurez donc tout loisir après les avoir achetés, d'expérimenter le gommage de l'échappement du moteur à ressort & autres dysfonctionnements de ces petits « jouets » irrésistibles ;-);-)

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/01/2011, 17:34 par Emmanuel Bigler.

Pour Emmanuel

Merci de cette réponse qui me laisse finalement à penser que le gommage arrive parfois mais pas toujours, au bout d'un certain temps.

J'aurais préféré que l'on me rassure en me proposant 3 clics mensuels pour dégommer ce qui est une fréquence honorable à l'âge de la retraite.

Je vois qu'il s'agit donc, comme en matière de santé: tout non abus est dangereux.

Pour Henri

"Et si vous avez beaucoup de machines, vous savez donc ce qui vous reste à faire, surtout pas de rester devant un écran."

Je dois remonter mon labo d'ici quelques mois; je l'espère du moins;


Amitiés photographiques

PS cela n'intéresse que moi, mais c'est amusant, je vais Dimanche soir retrouver un ami d'enfance qui m'a initié à la photographie quand on avait 15-16 ans et que je n'ai jamais revu après nos Etudes; je sais qu'il a pris sa retraite pour faire des photos;

M.Bigler : pas de paliers autolubrifiants dans les obturateurs ?

pas de paliers autolubrifiants dans les obturateurs ?

Je n'en ai aucune idée.
Sur un Compur-de-chez-Deckel (donc avant la fermeture de l'usine en 1976) j'en doute fortement.
En particulier il ne me semble pas qu'il y ait des paliers en rubis comme dans un montre.
Digression : les paliers en rubis d'horlogerie ont une double fonction : outre le contact acier-rubis qui est très favorable en termes de frottement et d'usure, le rubis a, du côté opposé à l'axe du pignon, une petite cuvette qui retient la goutte d'huile. Il ne me semble pas qu'il y ait quelque chose d'équivalent dans un compur.

Dans le dernier bouquin en anglais sur les rolleiflex, il y a une notice très intéressante sur les différents compurs qui ont équipé les flex-bi classiques, avec un certain nombre de photos qui montrent le mécanisme.
Pour le démontage & révision de l'échappement séparé du Vorlaufwerk, voir le Rollei Technical Report de Claus Prochnow. Cet ouvrage est bilingue allemand-anglais.

Sur les obturateurs mécaniques plus récents, par exemple le Copal... ???? je n'en sais rien.
Le Copal a la réputation de moins gommer que le Compur...

Donc c'est une question pour ceux qui réparent ! Je passe mon tour !

E.B.

Les rubis sont aussi maintenus en place par un ressort. En cas de choc, cela permet aux pivots de ne pas se briser .... système "incabloc" des montres et similaires

Les rubis sont aussi maintenus en place par un ressort.

À ma connaissance, c'est uniquement au niveau du balancier équipé d'un pare-chocs. Donc pas plus d'un par montre.. sauf montre spéciale.
Les autres rubis sont sertis ... mais rien de tout cela dans un obturateur mécanique qui ne possède pas de balancier-spiral ; la palette oscillante est plus proche de l'échappement à roue de rencontre des horloges du Moyen-Âge que du génial système de M. Oeil-Rince.
Mais on ne cherche une précision de temporisation qu'à 10% près...
Même à 5 minutes par jour de dérive un oscillateur balancier-spiral de l'époque de M. Oeil-Rince est précis à trois millièmes...

Ce cahier des charges fort différent explique les solutions techniques différentes.

E.B.



Modifié 3 fois. Dernière modification le 22/01/2011, 11:42 par Emmanuel Bigler.