Ou bien une subtilité quelconque m'aurait-elle échappé ?
La subtilité c'est que René Bouillot s'est, en toute simplicité, trompé dans la définition du grandissement pupillaire. Du moins dans son ouvrage sur les moyens formats ; pouvez-vous donner la référence exacte avec la page, SVP, merci que nous soyions bien d'accord : pour moi la référence de l'endroit où est l'erreur est : René Bouillot "La Pratique du Moyen Format, editions VM, ISBN
2-86258-129-11, (Paris, 1993)" page 55.
La définition du facteur de soufflet est juste
F.S. = ((G+G_p)/G_p)^2 = (1+G/G_p)^2
mais l'énoncé définissant le grandissement pupillaire est inversée.
René Bouillot inverse (à tort) les deux pupilles et donc les conclusions en termes de corrections de facteur de soufflet entre les rétrofocus et les télés sont à inverser puisque c'est la bonne formule qui est utilisée... avec, en entrée, des valeurs de G_p qui sont inversées.
Je dois dire que c'est la seule erreur que j'aie jamais trouvée dans les livres de René Bouillot qui sont à la base de mon auto-formation photographique depuis 1975 !!
Nos félicitations à F. D. pour avoir déniché cette coquille connue de quelques coupeurs de cheveux en quatre ;-) Encore bravo !
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Donc le grandissement pupillaire doit être défini de façon cohérente vis à vis de la définition du grandissement objet/image habituel.
Grandissement = (dimension de l'image)/(dimension de l'objet)
Dans la terminologie française on parle de
grandissement lorsqu'il s'agit du rapport (sans dimension) entre deux longueurs, par exemple en photographie.
On parle de
grossissement également sans dimension, lorsqu'il s'agit du rapport entre deux angles (pour des jumelles, par exemple, instrument visuel où on regarde les images sans les former sur un dépoli)
En photo, pour un objet lointain : grandissement < 1 ; par exemple : objet à 11 fois la focale devant le plan principal H : le grandissement est de 1/10 = 0,1 = 1:10.
Le grandissement pupillaire se définit donc comme un grandissement ordinaire
G_p = a'/a
a = diamètre de pupille d'entrée
a' = diamètre de son image, la pupille de sortie
Valeurs typiques de grandissements pupillaire :
Pour un rétrofocus le G_p est > 1
valeur typique : pour le distagon 50mm ancien Zeiss à groupes fixes, G_p = (23/12,8) = 1,8
Il me semble que René Bouilot dans l'ouvrage sus-mentionné prend 1:1,8 = 0,55 pour le distagon, d'où une conclusion inversée, 0,55 c'est le G_p d'un télé-objectif.
Pour le 24 TSE de chez Canon le G_p c'est plutôt 2,4
Pour un télé-objectif le G_p est < 1
Valeur typique : pour le télé-arton Schneider de 360, G_p = 0,57.
Voir sur ce diagramme un petit résumé des facteurs de soufflet pour un rétrofocus, un symétrique et un télé.
Importance pratique d'appliquer les formules avec grandissement pupillaire plutôt que les formules simplifiées valables pour les systèmes symétriques ??
Très faible, tout simplement parce qu'on ne fait jamais de proxiphoto avec un télé... et qu'à la chambre, justement à cause de leur performance supérieure en piqué et distorsion extra-faible on ne fait de la proxi et de la macro qu'avec des optiques symétriques.
En revanche l'histoire des distagons Zeiss pour 6x6, avec le groupe flottant destiné à améliorer la performance en proxiphoto, montre que les photographes ont parfois envie de se rapprocher du rapport 1:1 avec un grand angulaire rétrofocus... mais avec un reflex, pas à la chambre évidememnt.
Dans ces conditions, la correction de facteur de soufflet doit être regardée d'un peu plus près.
Mais quand on ne connaît en matière de sensitométrie que la règle de seize par soleil brillant et la
matrice sensito RLZ avec son déca-diaphs de tolérance, on n'en est pas à 1/2 diaph près.. ;-);-)
E.B.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/07/2010, 12:54 par Emmanuel Bigler (modérateur).