Re: Aide sur traitement E6
Envoyé par:
philfrem14
Date: 08/07/2010, 16:20
Extrait du site: "The Bona's HomePage"
NOTE SUR LES FUJI??????
"Développement diapositives E-6
C'est le principal traitement pour les films diapositives hormis les Kodachromes qui ont leur traitement spécifique hors de portée du simple amateur.
Le procédé étant standardisé, toutes les pellicules E-6, quelle que soit leur marque, type ou sensibilité, peuvent être développées ensemble (voir remarque pour films Fuji plus bas).
Sommaire
Procédé
Équipement
Étalonnage équipement
Température
Agitation
Chimie
Préparation
Conservation
Temps de traitement
Procédé
Le développement d'une diapositive E-6 suit les étapes suivantes:
1er révélateur: similaire à un révélateur N/B, il produit une image négative composée d'argent métal.
lavage: stoppe l'action du 1er révélateur
inversion: elle inverse l'image et la rend positive. Dans le temps réalisée par exposition à la lumière, elle plus couramment effectuée de manière chimique.
révélateur chromogène: il produit les couleurs de la diapositive. La pellicule contient des coupleurs ajoutés lors de sa fabrication avec lesquels le révélateur couleur va réagir pour produire des colorants proportionnels à l'image.
pré blanchiment: il stabilise les colorants pour la suite du traitement
blanchiment: il convertit l'image argent métal en halogénures
fixage: il enlève tout l'argent de la pellicule, ne restent que les colorants
lavage: enlève toute trace de fixateur.
stabilisant ou rinçage final: stabilise les colorants, possède une action biocide et contient également un agent mouillant pour faciliter le séchage sans traces.
Selon les chimies, plusieurs étapes peuvent être combinées.
Équipement
Pour obtenir qualité maximale et constance de développement, il faut respecter plusieurs points:
température précise et constante
agitation régulière
temps de traitement réguliers
chimie fraîche
Même s'il est possible de se bricoler un bain-marie et agiter par retournement comme en N/B, je ne peux que conseiller un processeur.
Parmi les modèles amateur, les plus courants sont de marque Jobo, notamment les séries CPE-2, CPA-2 et CPP-2.
Ils assurent la précision et constance des température et agitation.
A l'opérateur de s'assurer de la précision des temps de développement (un chronomètre bon marché est amplement suffisant) et de la fraîcheur des chimies.
Ce dernier point est la cause de la plupart des échecs: jetez les produits trop vieux, c'est une mauvaise économie.
Il faut également:
des tambours adaptés au processeur, type et nombre de films que l'on souhaite développer.
un thermomètre de précision au 1/10 °C. Avec une *vraie* précision du 1/10ème de degré, beaucoup de modèles électroniques bon marché affichent les 1/10èmes mais n'ont pas du tout cette précision !
Il existe aussi de modèles électroniques de précision (Greisinger.de, etc ...) mais leur coût est assez élevé.
J'ai la chance d'avoir un vieux thermomètre à mercure de précision utilisé dans les laboratoires mais difficilement trouvable de nos jours. Le mercure représentant un risque pour l'environnement, je suggère de le remplacer par un modèle électronique de précision.
Le meilleur rapport qualité/prix est sans aucun doute le thermomètre médical traditionnel qui vise justement les mêmes températures que celles du procédé E-6, accessoirement, comme il maintient l'indication de la température en refroidissant, la lecture n'en est que plus aisée.
éprouvettes graduées adaptées aux quantités à mesurer: évitez les éprouvettes trop grandes.
Il vous faut donc plusieurs modèles, par exemple: 50, 150, 500 et 1000ml.
Ainsi que des pipettes pour ajuster les très faibles quantités.
Étalonnage équipement
Voici un exemple d'étalonnage d'un processeur Jobo CPA-2, tout à fait valable pour ses frères CPE et CPP.
Température
Tout le processus s'effectue à 38°C mais l'étape la plus critique est le premier révélateur, viennent ensuite le premier lavage, inversion et révélateur chromogène également importants. Les autres étapes sont moins critiques.
Il faut s'assurer que la température à l'intérieur de la cuve de développement soit bien celle préconisée.
Pour ce faire, monter progressivement la température du processeur jusqu'à ce que la température dans le tambour soit de 38°C.
Du fait de l'inertie thermique assez importante de la masse d'eau, il faut attendre assez longtemps qu'elle se stabilise.
Une fois la bonne température dans le tambour, mesurer la température à plusieurs endroits du processeur et les noter. Choisir celui qui servira de référence.
Par la suite, lorsque la température atteindra cette valeur à l'emplacement de référence, on aura la certitude que celle du tambour sera juste.
Cet étalonnage n'étant à faire qu'une fois, n'hésitez pas à y perdre un après-midi pour qu'il soit correctement réalisé.
Agitation
La vitesse de rotation est de 75 tours/min (position "P").
Chimies
Il existe plusieurs kits chez divers fabricants (Kodak, Fuji, Tetenal, Agfa, ...), généralement en 3 ou 6 bains, parfois en 4 bains.
Ce nombre de bains n'inclut en général pas le bain stabilisant, ainsi le kit Kodak 6 bains en possède effectivement 7 ...
Kit en 3 ou 6 bains ?
J'utilise le kit 6 bains Kodak qui me donne une totale satisfaction mais les échos sur les 3 bains sont également très positifs.
Les kits 3 bains n'étant généralement pas moins chers, ils ne sont intéressants que parce qu'ils simplifient le traitement.
Ce qui est le plus important à mes yeux, ce n'est pas tellement le nombre de bains, mais plutôt, l'usage à bain perdu de la chimie qui permet de garantir la constance de celle-ci.
J'utilise le procédé 6 bains à bain perdu de Kodak en conditionnement 5 litres (réf. 525 6763 en Europe) qui permet de développer env. 40 films 135-36.
En complément de la documentation fournie avec le kit, voici quelques documents très utiles:
Kodak, Nécessaire de Traitement KODAK PROFESSIONAL E6 (copie locale)
Kodak, E6 Single-Use Chemistry Kit - General Information - (copie locale)
Kodak, E6 Single-Use Chemistry Kit - Technical Information - (copie locale)
A lire avec soin avant de commencer !
Préparation de la Chimie
La plupart de ces kits sont sous forme liquide et il est possible de ne diluer que ce qu'il nous faut pour les quelques films à développer à l'instant.
Il faut noter que plus les quantités à diluer sont faibles, plus il est difficile de les mesurer précisément et plus la marge d'erreur s'accroît.
Il faut donc être particulièrement minutieux et s'équiper d'éprouvettes graduées et pipettes adaptées à ces faibles quantités.
Je ne dilue que la quantité nécessaire, les concentrés restant dans leur flacon d'origine.
Voici les quantités pour diverses combinaisons de cuves Jobo de la série 1500 en traitement rotatif avec mon CPA-2:
Quantité de chimie par nombre de films
Nombre de 135-36 Cuve Jobo série 1500 Quantité minimale chimie
1 1510 140ml
2 1520 250ml
3-4 1510+1530 (=1540) 470ml
3-4 1520+1530 570ml
5 1520+1530 625ml
6-7 1510+2x1530 800ml
6-7 1520+2x1530 900ml
8 1520+2x1530 1000ml
Quantité de concentrés pour obtenir les divers volumes finals:
Étape 140 250 470 570 625 800 900 1000
1er Révélateur 28 50 94 114 125 160 180 200
Inversion 3.5 6.25 11.75 14.25 15.625 20 22.5 25
Révélateur chromogène A: 28
B: 7 A: 50
B: 12.5 A: 94
B: 23.5 A: 114
B: 28.5 A: 125
B: 31.25 A: 160
B: 40 A: 180
B: 45 A: 200
B: 50
Pré blanchiment 14 25 47 57 62.5 80 90 100
Blanchiment 56 100 188 228 250 320 360 400
Fixage 9.8 17.5 32.9 39.9 43.75 56 63 70
Rinçage final 2.8 5 9.4 11.4 12.5 16 18 20
Toutes les quantités en millilitres.
Commentaires:
Pour prévenir des problèmes de qualité d'eau, j'utilise de l'eau déminéralisée pour:
- 1er révélateur
- Inversion
- Révélateur chromogène
De l'eau déminéralisée peut également être utilisée pour le premier lavage. Pour maintenir l'eau de lavage à la bonne température, deux bouteilles plastiques d'1 litre sont placées dans le bassin à côté de la cuve.
Les révélateurs sont très sensibles à la contamination par les autres produits, veillez à bien laver les ustensiles entre chaque mélange, voir à utiliser des ustensiles différents pour les révélateurs et les autres produits.
Le rinçage final est difficile à nettoyer et peut influencer le développement suivant (même remarque pour les agents mouillants comme le Photo-Flo). De ce fait, utilisez une autre cuve pour ce rinçage final et n'immergez pas la spire, ouvrez-là simplement et laissez tomber le film dans le produit. L'agitation doit être légère pour éviter la formation de mousse.
Conservation
Le premier révélateur est le plus sensible au vieillissement. La conservation du concentré peut être étendue en réduisant le contact avec l'air.
Voici deux méthodes:
En introduisant un gaz lourd et inerte dans les flacons.
Il va former une couche stagnant à la surface du liquide et le séparer de l'air.
On trouve des gaz de ce type dans le commerce, comme le Tetenal Protectan. Mais depuis que j'ai eu connaissance de sa composition, un mélange de butane et propane, je l'ai remplacé par du gaz à briquets, très courant en Suisse car également utilisé dans les réchauds à fondue ...
La durée de vie du kit Kodak ouvert est alors d'une dizaine de mois.
Le concentré est transvasé dans des bouteilles de verre brun, le genre que l'on trouve dans les pharmacies, et conservé à l'abri de la lumière.
J'ai opté pour des bouteilles de 200ml parce que cette quantité de concentré permet d'obtenir un litre de solution finale et de développer 8 rouleaux 135-36 en un seul lot.
Chaque bouteille est remplie de 200ml de concentré complétée par un peu d'eau déminéralisée/distillée pour la remplir complètement jusqu'au bouchon.
Lorsqu'on j'en ai besoin, la bouteille est diluée pour obtenir le litre de solution finale.
Je ne peux encore vous donner une indication précise sur la durée de vie car je n'utilise cette méthode que depuis récemment avec ce kit E-6 mais comme je l'utilise avec succès depuis longtemps avec des révélateurs N/B (un test avec l'Xtol a dépassé les 4 ans de durée de vie), je suis très confiant qu'elle donnera des résultats bien meilleurs que la méthode du gaz.
Temps de traitement
Le temps de traitement pour le premier révélateur est également critique, les autres produits sont utilisés "à fond", dans le doute il vaut mieux allonger que réduire ce temps.
Etape Temps Remarques
Préchauffage 5' Sans eau
1er Révélateur 6'30" Fuji Astia, Provia F: 7'
Fuji autres: 7'30"
Lavage 4x30"
Inversion 2'
Révélateur chromogène 4'
Pré-blanchiment 2'
Blanchiment 6'
Fixage 4'
Lavage 4x30"
+ 5' eau courante La température peut baisser graduellement
Rinçage final 1' température ambiante et agitation très légère pour éviter la formation de mousse dans une cuve séparée
Séchage ~90' @ 20°C
~30' @ 40°C Un séchage à air chaud permet une meilleure permanence des couleurs mais ne doit pas excéder 60°C
Traitement poussé/retenu:
Exposition Temps
1er révélateur
- 3 IL + 10'
- 2 IL + 5'
- 1 IL + 2'
+ 1 IL - 2'
+ 2 IL - 3'