Eh bien puisque c'est Barthes qui parle de « mythe » à propos de la DS & autres objets cités par J.C.M, je ne suis pas du tout d'accord avec ce glissement de sens. Tant pis pour moi et tant pis pour Barthes.
Et qu'on ne compte pas sur moi pour lire « Mythologies ».
Et pour commencer, on oppose toujours, me semble-t-il, le mythe à la réalité.
En ce sens la Weston est bien réelle et en rien mythologique. La Porsche est bien réelle mais inaccessible au commun des mortels, Je lui concède donc bien volontiers un statut de mythe.
Sa silhouette, comme celle de Marilyn, est probablement plus connue dans le monde entier que celle du posemètre Weston, qui ne me semble jamais être sorti du microcosme photographique.
L'idée que je me fais du posemètre Weston est la même que celle que je me fais du Rolleiflex, ou pour les connaisseurs de machines-outils classiques, l'idée que je me fais du
tour Schaublin N°102 qui, lui aussi, est toujours fabriqué.
Évidemment, Barthes n'y connaissait rien en machines suisses-de-précision, sinon il aurait peut-être rajouté le Schaublin N°102 dans sa liste à côté de la DS Citroën.
Mais c'est vrai que le monde journalistique, repris à l'envi par Internet, où le copiez-coller l'emporte sur l'élaboration d'idées originales, nous bombarde de glissements de sens qui affaiblissent la force et la signification des mots. Sur Internet, dès qu'on évoque quoi que ce soit
d'ancien et accepté, comme on dit chez les Frères ..., tout devient mythique... et bien entendu les enregistrements sur disque vinyle n'échappent pas à la règle.
De grâce Jean-Claude, parle-nous plutôt du mythe de la Caverne, ou d'autres mythes qui élèveront nos propos sur galerie-photo, et laisse donc la Weston à côté du Rolleiflex et du tour Schaublin, dans le monde modeste et un peu austère des machines-outils professionnelles.
E.B.