Bonjour,
Récemment venu à la pratique du grand format, petit bilan et interrogations après lecture des essentiels (Groulx, GP etc...), quelques PF exposés et quelques semaines de pratique.
Certains s'y retrouveront peut-être.
MATÉRIEL EMPLOYÉ.
Linhof Technikardan 45
Schneider Super Angulon 5,6/72mm XL 115°
Schneider Super Angulon 5,6/90mm XL 110°
Rodenstock Grandagon N 6,8/115mm
Rodenstock Sironar N 5,6/180mm
Rodenstock Sironar N 6,8/300mm
REMARQUE 1 :
Les dix premières minutes d'accoutumance passée, la vision inversée devient agréable et permet un détachement salutaire à l'égard du sujet vidé de toute psychologie et affect parasite (au moins au moment de la prise de vue). Pendule à l'heure don puisque on en revient somme toute au problème premier de la photo, une histoire de forme.
Même chose concernant la possibilité plus ou moins aléatoire d'appréhender l'image d'un coup dans sa totalité qui oblige à une recomposition mentale de l'image obligeant à un surcroit d'attention et de discipline. Je ne cours plus après la Fresnel que le premier contact avec la chambre m'avait fait croire indispensable.
SUR LE TERRAIN :
Mise en œuvre des règles et principes lus et essais pour comprendre concrètement les possibilités et limites des matériels employés. Globalement ça marche pas mal, peut-être aussi grâce à la simplicité des sujets abordés jusque là). Mais des interrogations surgissent.
Ces interrogations ont principalement trait à une difficulté plus ou moins aiguë, en fonction des sujets et des angles/points de vue, à « pré -visualiser » (mentalement j'entends) les mouvements nécessaires à la réalisation de l'image et de les faire coïncider avec le but à atteindre imaginé au préalable (netteté total sur tout le champs ou pas etc...).
QUESTIONS :
BASCULER-DECENTRER / REGLAGES-GENERALITE
Photographie d'un bâtiment par exemple en contre-plongé pour n'avoir que la partie haute (focale 300mm en gros) pour lequel on souhaite garder les verticales d'aplomb.
Dans la mesure où les 2 solutions suivantes n'amènent pas à dépasser les limites du matériel, mieux vaut-il laisser la chambre d'aplomb (rail horizontal, corps avant et arrière verticaux) et décentrer au maximum jusqu'à atteindre le cadrage souhaité ou basculer la chambre vers le haut (rail incliné vers le haut) puis basculer les corps avant et arrière pour retrouver les verticales et éventuellement décentrer (légèrement) pour retrouver le cadrage.?
Avantages et inconvénients des 2 méthodes? Supériorité de l'une sur l'autre? Aucune différence?
APPLICATION PRATIQUE DE LA LOI DE SCHEIMPFLUG.
Certains (Groulx) propose une mise au point sur un point A proche puis une bascule du plan de l'objectif pour faire le point sur un point B lointain...
D'autres (Kock etc...) propose le schéma inverse, mise au point sur un point A lointain puis bascule du plan de l'objectif sur un point B proche...
Avantages et inconvénients des 2 méthodes? Supériorité de l'une sur l'autre? Aucune différence?
SCHEIMPFLUG EN VRAI.
Lorsque j'ai l'impression d'avoir réalisé correctement mon Scheimpflug (point lointain et proche nets) j'ai cru comprendre (à tort peut-être) que même à pleine ouverture tout les points intermédiaires devaient être nets dans le dépoli. Bref, c'est pas toujours le cas et certains points intermédiaires sont flous.
Est-ce normal, est-ce l'histoire du « cône » (donc aberration de vouloir voir tout net sur dépoli sans diaphragmer), seuls les points intermédiaires qui sont sur le même axe que le plan de netteté peuvent-ils apparaître nets dans le dépoli? Scheimpflug approximatif?
SCHEIMPFLUG SUR L'AXE VERTICAL.
Dans les ouvrages (ou articles) sur le grand format, Scheimpflug est la plupart du temps abordé et illustré sur l'axe horizontal par le biais de l'exemple classique du rocher au premier plan, arbre au plan intermédiaire et montagne au plan lointain. C'est clair, on visualise et imagine facilement
Néanmoins, si le choix entre Scheimpflug sur axe horizontal ou sur axe vertical semble parfois évident, je trouve que ce n'est pas toujours le cas pour la bascule sur l'axe vertical en fonction de la configuration du sujet.
Y-a-t-il pour des règles évidentes et systématiques permettant d'identifier les sujets pour lesquels la bascule sur axe vertical s'impose d'office (Scheimpflug sur axe vertical)?
Y-a-t-il des sujets pour lesquels bascule horizontal ou vertical se valent et donnent des résultats finalement équivalent?
Y-a-t-il des sujets pour lesquels il faut faire un compromis?
Exemple, pour des photos comme celles-ci, Scheimpflug autour de l'axe vertical?
PHOTO 1 > [
www.tomas-riehle.de]
PHOTO 2 > [
www.gilles-aymard-photographe.com]
PHOTO 3 > [
www.gilles-aymard-photographe.com]
Et j'en viens logiquement à la question suivante :
LE « DOUBLE SCHEIMPFLUG » ou bascule sur l'axe horizontal et vertical à la fois.
Dans quels cas ? Exemple de sujet ou ce « double Scheimpflug » s'impose. Procédure ? > commencer par l'axe horizontal et ensuite seulement par l'axe vertical? Peu importe ? Problèmes engendrés ? (> la bascule sur l'axe vertical effectuée dans un 2ème temps modifie-elle la bascule horizontale effectuée initialement ? > la re-corriger ? ) Etc...
Exemple, pour des photos comme celles-ci, « double Scheimpflug »?
(Les exemple ne sont peut-être pas assez parlant, l'idée c'est par exemple un plan qui fil de gauche (depuis le photographe) à droite latéralement (point de fuite) et un plan qui part de bas en haut).
PHOTO 1 > [
www.tomas-riehle.de]
PHOTO 2 > [
www.gilles-aymard-photographe.com]
SCHEIMPFLUG « INVERSÉ ».
Scheimpflug est souvent illustré avec l'exemple qui prend un plan de mise au point partant du haut et du lointain (haut d'un bâtiment par exemple) et se rapproche l'opérateur/appareil tout en s'inclinant vers le sol. Les 3 plans/Scheimpflug se croisent donc en gros au niveau du sol à l'aplomb de plan du film.
Dans le cas inverse, où le plan de mise au point part d'un lointain au bas de l'image et se rapproche de l'opérateur/appareil tout en s'inclinant vers le ciel (ex. le chœur d'une église avec au fond mur et « plafond/coupole » qui revient vers l'opérateur ou plus simple une pièce, mur au fond et plafond qui revient vers opérateur)
> Question : les 3 plans/Scheimpflug se croisent en gros à l'aplomb de l'opérateur mais en direction du ciel?
On pourrait aussi prendre comme exemple une prise de vue de bâtiment en plongée depuis le haut un autre bâtiment.
Exemple, pour des photos comme celles-ci, Scheimpflug « inversé ».
PHOTO 1 > [
www.tomas-riehle.de]
PHOTO 2 > [
www.tomas-riehle.de]
2 PLANS DU SUJET ET DONC 2 PLANS DE MISE AU POINT ?
Et pour finir sur ce point, peut-on dire que pour certains sujets, certaines images, 2 plans du sujet et donc 2 plans de mise au point se rencontrent s'opposent et se croisent. Si c'est le cas, comment aborder ce type de sujet, déterminer aux mieux les choix à faire?
Exemple, sur des photos comme celles-ci, 2 plans du sujet et donc 2 plans de mise au point se croisent-ils?
PHOTO 1 > [
www.tomas-riehle.de]
PHOTO 2 > [
www.tomas-riehle.de]
PHOTO 3 > [
www.tomas-riehle.de]
PHOTO 4 > [
www.tomas-riehle.de]
PHOTO 5 > [
www.tomas-riehle.de]
DÉCENTRER APRÈS RÉGLAGE SCHEIMPFLUG MODIFIE-T-IL LE RÉGLAGE INITIAL?
L'alignement de l'appareil et du sujet dans le plan horizontal ne paraît pas toujours évident. La méthode Groulx n'est pas toujours applicable. En général je m'en sors mais de manière un peu empirique.
Existe-t-il une méthode plus rationnelle? Des conseils...?
CONCLUSION
Il semblerait que je sois un peu obsédé par Scheimpflug et certains points, certaines questions sembleront sûrement évidentes à nombre d'entre vous mais bon... Il y a aussi, je suppose, quelques incohérences (absurdités ?) dans les problèmes posés.
Merci à Henri Peyre, Henri Gaud, Emmanuel Bigler, André Mouton et à tous les autres rédacteurs d'articles précieux sur GP.
Cordialement.
Vincent.
P.S – UNE COQUILLE DANS LE « GROULX » ?
Je m'avance peut-être mais y-aurait-il une petite coquille typographique dans le Groulx?
Page 99, Ch.7, 7.7.2, LES QUATRE ÉTAPES DE LA CORRECTION DE PERSPECTIVE EN PLONGÉE.
4.[i]« Finalement, il faut déterminer la position du plan de mise au point. Il n'y a que deux possibilités. Ou bien les plans du film et [b]de l'objectif[b/] sont parallèles et, dans ce cas, on place le plan de l'objectif parallèlement aux deux autres. Ou bien ils ne sont pas parallèles et on applique la loi de Scheimpflug. Il 'agit alors de faire basculer le plan de l('objectif vers l'avant ou vers l'arrière jusqu'à ce qu'il y ait convergence des trois plans en un même ligne (figure 7,17). »[i}
Ne serait-ce pas plutôt ... [i]« ... Ou bien les plans du film et [b]du sujet[b/] sont parallèles et, dans ce cas on place le plan de l'objectif parallèlement aux deux autres. ... ».[i]