Pour rajouter quelques notes historiques.
Au moment de la réunification de l'Allemagne (1990) toutes les fabrications ds Länder de l'est furent dans une situation très délicate.
Dans le domaine de la foto, par exemple, on sait que les appareils d'amateur Praktika qu'on trouvait à l'ouest étaient vendus avec un prix en magasin de l'ouest sans lien réel avec le prix de revient à l'usine (ou plutôt : au
Kombinat, pour employer la terminologie en vigueur à l'époque du Père Ulbricht), lequel prix de revient était fort difficile à estimer, puisque le taux de change "communiste officiel" était : un mark de l'est = un mark de l'ouest.
Bien entendu ceux qui sont allés en Allemagne de l'Est entre 1949 et 1990 savent que le taux de change "au noir" était fort différent, mais encore fallait-il trouver des produits à acheter et à rapporter de ce côté-ci du Rideau de Fer. Ce qui était encore le moins risqué c'était Goethe, Schiller ou Marx & Engels en bouquins ; plus bien entendu les symphonies de Beethoven et cantates de Bach en disques 33 tours ; mais même au taux de change au noir de 1 pour 10, on était assez vite limité par le poids et le volume des bouquins (déjà « La Capital » en texte intégral c'est bien assez lourd) ou des 33 tours qu'on pouvait raisonnablement rapporter bien cachés dans le double fond de ses valises. C'est pas que les VoPos auraient objecté qu'on exportât les oeuvres complètes de Marx et Engels, mais disons qu'on préférait éviter d'avoir à leur expliquer pourquoi on ne pouvait pas montrer les factures des biens qu'on exportait.
D'autre part, il y avait de ce côté-ci du Rideau de Fer un doute sur la qualité des produits de Dresde et de Iéna, pour des raisons diverses qu'on ne va pas analyser ici. Disons simplement que les temps ont changé, si vous avez l'occasion de voir dans une vitrine une montre fabriquée à Glasshütte en Saxe, vous verrez
effectivement que le monde a changé et vous regretterez l'époque d'avant 1990 où vous auriez pu vous payer facilement plusieurs montres de Glasshütte lors d'un p'tit voyage d'agrément du côté de Mulda ;-);-)
Pour trouver son chemin vers le marché, Berlebach a donc fourni à Rollei des pieds de sa fabrication, vendus sous la marque Rollei, pendant quelques années. Quand on regarde le catalogue Rollei au maximum de son extension, cela évoque un peu ce qu'était le catalogue Peugeot dans les années 1960, où des lave-vaisselle figurèrent même sous le fameux emblème du lion de Sochaux (pendant un temps restreint, je le concède).
Donc les fabrication des Länder de l'est durent trouver leur chemin jusqu'au consommateur au fin fond du Kansas.
Berlebach y est très bien arrivé, jusqu'au fin-fond du Mid West.
Mais je pense que culturellement, les É-U aiment bien les pieds en bois, ça aide ; alors que la vieille France préférait les pieds photo en métal. Ça ne se discute pas, même sans évoquer la cage de Faraday ;-)
Les pieds de chez Wolf ont été référencés pendant un temps chez Foto Brenner, le catalogue de Manufrance de la Foto qu'on trouve dans tous les kiosques de gare outre-Rhin.
Aujourd'hui chez Brenner référencent Berlebach, mais les relations entre fournisseurs et grande distribution sont une affaire complexe et très secrète, que ce soit pour les
spätzle d'Alsace ou pour les
Fotostative aus Eschenholz ;-)
E.B.