Problème que j'ai déjà rencontré avec des optiques sur planchettes Sinar. En particulier les planchettes N°1 pour une raison mystérieuses doivent être amincies.
Chez [CENSURÉ] ménagent pour leurs planchettes N°1 une large & généreuse zône amincie qui permet d'atteindre les encoches de la bague de serrage de façon confortable avec tous les outils possibles.
Mais chez Sinar, on est radin et on a ménagé un fraisage juste à peine plus large que la bague de serrage, la rendant très difficile d'accès, en particulier inaccessible à la plaque à griffes Rodenstock qui est en principe exactement faite pour cela et qui du coup ne peut pas agripper correctement les encoches.
Si l'outil à dévisser les bagues à encoches a des becs trop fins, on va riper, c'est un problème bien connu des tournevis à fente : on doit toujours prendre le tournevis dont la lame s'ajuste exactement à la tête de vis, d'où la tourelle multi-tournevis des horlogers.
Que faire ?
(comme disait Lénine en 1902)
Vivons dangereusement.
On va faire l'hypothèse que par devant, il n'y a pas de méchant téton anti-rotation caché qui soit solidemnt ancré dans un petit trou borgne de la planchette parfaitemebt invisible sous l'obturateur.
On se munit alors de l'une des ces sangles de caoutchouc dont même les hommes forts ont besoin pour ouvrir les bocaux de conserves ou de confitures, selon le système de couvercle vissé avec joint caoutchouté qu'on appelat « twist-off(TM) » à l'époque yé-yé, appellation dont personne ne parle plus aujourd'hui. Doit y'avoir un brevet qui est tombé dans le domaine public.
Le plus délicat sera de faire porter la sange sur le pourtour de l'obturateur sans faire souffrir les petites pièces qui peuvent dépasser. Par exemple sur un compur ancien, il y a la toute petite prise de synchro proéminente qui est extrêmement fragile. Sur un copal la prise synchro est solidement protégée, on peut faire porter la sange dessus.
Une fois qu'on a une bonne prise avec la sangle en en supposant qu'il n' y ait pas de méchant petit téton caché, on pèse fortement pour dévisser l'ensemble de l'obturateur par rapport à la planchette. Il peut être nécessaire de fabriquer un posage carré en bois pour tenir la planchette dans un étau de façon à pouvoir appliquer la force (ou plutôt : le couple) de façon confortable et bien maîtrisée, plutôt qu'à main levée, en l'air. Dès que ça a commencé à céder, la bague arrière devient aors accessible au dévissage avec l'outil à bagues même mal adapté, le plus dur est de décoincer.
En procédant de cette façon et par chance sans avoir besoin d'un posage spècial sur étau, j'ai réussi à dévisser un symmar-S de 180 sur compur N°1 et sur planchette-Sinar-fraisée-radin. J'avais très vite renoncé à essayer de dévisser la bague arrière qui a 4 encoches, j'ai préféré ne pas insister de peur de foirer les encoches. J'étais en train d'imaginer fabriquer un outil spècial à 4 lames pour bien porter sur les 4 encoches en même temps pour doubler la force de prise.
Heureusement la sangle à bocaux m'a tiré d'affaire, mais j'étais un petit inquiet de la présence d'un éventuel petit téton anti-rotation.
Donc, amies lectrices, amis lecteurs, si vous récupérez un obturateur muni de ce petit téton, de fait c'est une vis sans tête avec une petite fente, dévissez-le immédiatement, rangez le dans un coin pour la forme, mais ne vous en servez plus jamais, comme cela vous pourrez toujours dévisser vos optiques à la main si elles n'ont pas été serrées trop fort, et la clé à sangle vous tirera d'affaire éventuellement.
Voilo voilà, bonne chance !
P.S. des clés à sangle de caoutchouc, il en faut deux car parfois il faut pouvoir appliquer une force et une contre-force avec deux sangles. On trouve ces instruments au rayon des articles de ménage dans les commerces courants. En plus du modèle ménager, j'ai une version de chez Micro Tools avec une sangle plus fine, plus pratique pour tenir sur un compur étroit par exemple, mais elle n'est plus commercialisée.
Essayer de rogner la sangle à bocaux pour la rendre plus étroite serait un travail de titan, je préfère ne pas y penser. C'est une espèce de caoutchouc armé qui rappelle les courroies utilisées sur les perceuses à colonne ou dans l'automobile. Ces sangles ne sont pas éternelles, on finit par les abîmer, mais là encore vu le faible coût du modèle ménager, y faut pas hésiter à en avoir deux belles neuves propres-en-ordre.
E.B.