René Bouillot dans
La pratique du moyen-format écrit à propos du 903 SWC :
« Le seul mais incomparable mérite de ce modèle très spécialisé est d'être équipé d'un superbe objectif super-grand-angulaire Biogon CF 38 mm f/4,5 offrant un angle de champ de 90° en diagonale (72° horizontal ou vertical) et pratiquement dépourvu de distorsion. Comme cet objectif à 8 lentilles n'est pas de formule rétrofocus, il est monté sur un boitier court non reflex, la visée étant le fait d'un viseur optique incorporant un niveau à bulle absolument indispensable pour le contrôle du parallélisme des lignes verticales. La distance minimale de mise au point étant de 0,30 m seulement, on a à f/22 une profondeur de champ s'étendant de 0,60 m à l'infini, ce qui permet de saisissants effets de perspective. Toute médaille ayant son revers, nous regrettons bien entendu l'absence de toute possibilité de décentrement, pourtant indispensable en photographie d'architecture, lorsqu'on ne peut placer en hauteur le point de vue au milieu du sujet, le cas le plus fréquent. L'Hasselblad 903 SWC (et les SWC antérieurs) est donc un ludique second appareil pour riche photographe, inutilisable pour la plupart des prises de vue : portrait, photomacrographie, nature morte, etc. »
Paul Salvaire consacre au SWC/M cinq pages dans
Les moyens formats tome I nouvelle édition (je n'ai pas d'édition précédente pour vérifier si l'article y est aussi) dont voici l'introduction, suivi du tableau pour/contre final :
« Avec son SWC/M Hasselblad s'offre son appareil à records : celui de l'une des plus courtes focales orthoscopiques disponibles en moyen-format, celui de la longévité d'un appareil professionnel, celui du nombre de tours en orbite terrestre (depuis qu'un astronaute) l'a satellisé en le laissant "tomber" vers le parquet le plus bas du monde) et quelques autres que nous allons détailler plus loin. Avant tout, le Hasselblad SWC/M est un objectif, le célèbre Zeiss Biogon f/4,5. Difficile de parler d'appareil complet, dans la mesure où ce qui tient lieu de boitier n'est qu'une sorte de bague intermédiaire permettant d'accrocher un dos magasin porte-film à cet objectif. Pour le reste, il peut se vanter de quelques performances plus douteuses, comme celle de l'appareil à la fois le plus simplifié et le plus cher du marché professionnel, avec un rapport prix/gadget tendant vers l'infini. Avec ses dimensions dignes d'un 24x36, son généreux angle de champ et son dépouillement spartiate, le SWC/M est simplement un objectif "tout court". Mais quel objectif ! Le Zeiss Biogon, après trente ans d'existence, reste à la hauteur de sa légende.
Pour :
Appareil compact, se maniant presque comme un 24x36,
Compatibilité des dos et accessoires avec les Hasselblad reflex,
Possibilité de visée précise sur dépoli, avec les viseurs (dont ceux à cellule TTL) de Hasselblad reflex,
Objectif de haute qualité, pleinement utilisable dès la pleine ouverture,
Appareil entièrement mécanique,
Mise au point rapprochée,
Niveau à bulle utilisable à main levée, avec l'entrainement.
Contre :
Pas de télémètre,
Viseur iconomètre désuet, sans cadre projeté, avec une forte distorsion en barillet,
Déclencheur dur, un peu bruyant,
Manivelle d'armement à rochet ne s'arrêtant pas toujours sur la même position (versions récentes SWC/M),
Pas de fixation standard pour filtres vissants.
Bien sûr ça n'en apprendra pas des masses à ceux qui connaissent ou qui se sont un poil renseignés sur cet appareil. Si certains souhaitent consulter l'article, me contacter…
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