Bonjour !
Le décentrement vertical est le mouvement le plus facile à utiliser et celui que j'utilise le plus à la chambre sur le terrain avec une joie libératrice en pensant à toutes ces années où je penchais mon appareil dépourvu de mouvement vers le haut ou vers le bas ! ;-);-)
le décentrement permet, dans la limite du cercle image de l'optique, de réaliser une projection de la scène entre plans parallèles, tout en ayant un rayon moyen, celui qui arrive au centre de l'image, qui soit penché vers le haut ou vers le bas
Utilisations classiques :
- photo d'architecture, utilisé depuis le début même de la photographie, pour que les façades et les arêtes verticales des volumes des édifices classiques soient représentéés par des lignes verticales et parallèles sur l'image. Voir les photos du vieux Paris d'Atget, avec le liseré noir en haut, signature que le vieux maître avait atteint la limite du cercle image de son objectif, mais qu'il préférait ce liséré à des « verticales » qui convergent.
- photos d'objets à la chambre, dans la tradition, par exemple les meubles, des boîtes rectangulaires
(le parallélépipède rectangle du Certificat d'Études a cédé la place au « pavé » dans les cours de maths du collège en l'an 2011 ; ça doit être un acquis de mai '68 ;-) ),
classiquement les verticales des meubles, du moins quand les meubles ont des verticales : pour une table Louis XV à pieds galbés, difficile de trouver dans l'objet une ligne droite verticale ;-).
Pour les photos de boîtes, on prenait un point de vue élevé, mais on utilisait les mouvements pour que les verticales ne convergent pas. Voir les cours classiques de photo à la chambre.
- paysage : le rideau de sapins jurassien photographié avec l'apo grandagon de 55 supporte très mal que le dos de l'appareil ne soit pas vertical ; Mère Nature fait pousser les sapins bien verticaux !!
(et aussi les épicéas, mais malgré la performance optique extraordinaire de l'apo-grandagon de 55, il est très difficile de voir sur les photos de rideaux de sapins si les aiguilles des résineux sont agencées en peigne ou en manchon) Donc, vers chez nous, on place toujours la chambre de façon que le plan du film ou du silicium soit bien vertical, en s'aidant des petits niveaux à bulle incorporés dans les montants des chambres-de-précision, et on décentre éventuellement pour peaufiner le cadrage.
Pour un petit schéma explicatif je renvoie nos lecteurs à cet article
http://www.galerie-photo.com/decentrement-bascules-scheimpflug-petit-moyen-format.html
en particulier les figures 1, 2, 3 et 4 et leurs légendes.
Bonne lecture et bon décentrements
Le dicton du jour :
Sur GéPé, si tu décentres jamais, c'est que tu es vraiment un excentrique.
E.B.
Modifié 3 fois. Dernière modification le 30/11/2011, 10:35 par Emmanuel Bigler.