Bonjour à tous.
Cette discussion me rappelle mes lectures d'étudiant dans les anées 1980.
À l'époque, l'alignement automatique entre images était un sujet de recherches intense pour le raccordement d'images de télédétection, et on peut parier qu'en imagerie militaire on travaillait là-dessus depuis que l'ordinateur s'est mis à traiter les images donc probablement les années 1960.
J'imagine qu'en trente années, des progrès considérables sont été faits dans le domaine, l'un des progrès les plus délectables de notre point de vue de galerie-photoïste étant la mise à disposition des photographes de tout ce travail de recherche sous la forme de logiciels faciles à utiliser, mais hélas bouffeurs du temps du photographe comme c'est pas possible ;-)
De mes lectures d'autrefois, j'avais conclu que la méthode la plus efficace, capable de traiter à la fois d'un alignement par translation / rotation / plus correction de distorsion et de mise à l'échelle entre images, c'est la méthode de la
désignation de points homologues (control points en anglais) qui m'avait semblé la plus efficace.
C'est une méthode semi automatique dans laquelle l'opérateur désigne d'abord manuellement sur chaque image des points caractéristiques ; on demande ensuite au logiciel de faire coïncider les points caractéristiques homologues d'une image sur l'autre, moyennant éventuellement une ré-interpolation de l'une des images pour qu'il soit possible de faire coïncider tous les points.
Si les deux images ne diffèrent que par une simple translation avec zéro rotation et zéro distorsion, zéro changement d'échalle, un seul point par image suffit ! Mais il faudra éventuellement interpoler l'une des images, si le décalage correspond à un nombre fractionnaire de pas de grille.
Si les deux images ne diffèrent que par une simple translation et une petite rotation mais toujours avec zéro distorsion ni changement d'échelle, deux points par image suffisent !
Dans le raccordement d'images de télédétection il faut corriger, en plus, les effets de la projection due à l'angle de visée du satellite et à la courbure de la Terre.
Donc il faut nettement plus de points homologues, et si le nombre de points dépasse ce que les mathématiques exigent pour que le nombre d'inconnues corresponde au nombre d'équations, on ajoute un peu de flou en acceptant que la coincidence ne soit pas parfaite, mais qu'elle se fasse au mieux selon un critère, par exemple dit de « moindres carrés ».
Qu'en est-il de notre trichromie sur film ?
Avec un appareil solidement fixé, la probabilite d'un changement d'échelle est infime si ni l'appareil ni l'objectif ne bougent d'une pose à l'autre. Pour la distorsion, elle est la même pour toutes les images, la distorsion optique est indépendante de la fermeture du diaph, donc même si les 3 images sont prises à des diaphs différents, bien qu'elles portent une certaine dose de distorsion vie à vis de l'objet photographié, on s'en contre-tamponne, on alignera donc des images distordues, mais elles doivent se superposer moyennant une translation et une rotation.
Ouf ! ça réduit déjà le nombre de points homologues à 2.
Avec un dos ou un châssis rollfilm, la probabilité d'une petite rotation est faible, d'où la méthode préconisée par
Michel Guigue (que je salue au passage) qui consiste à scanner les trois images d'un coup. On fait l'hypothèse qu'il n'y a pas de rotation parasite dans le dos rollfilm d'eun image à l'autre.
Ne reste qu'une toute petite translation éventuelle .... mais en achetant ses dos rollfilm dans les bonnes maisons, la translation résiduelle doit être négligeable, ne reste que le posage précis du film au moment du scan !! Par exemple, si la bande est légèrement tournée par rapport à l'axe de translation du scanner, ça va se traduire par un petit décalage en translation, les 3 images sont évidemment tournées mais tournées pareil, il n'y a pas, en principe, de rotation à appliquer
individuellement sur 2 images, la première étant prise comme référence. Donc, sauf erreur de ma part, dans ces conditions, un seul point homologue à traiter dans ce cas, c'est une petite translation parasite à corriger pour 2 images, sans rotation à corriger.
Avec un châssis plan film, c'est la liberté et la fantaisie dans la tenue du film, on peut donc avoir translation
et rotation.
Mais s'il était impossible d'aligner des trichromies en plan film, ça se saurait ;-)
E.B.