Si j'avais ce beau tour
(il s'agit sur l'image du célèbre Schaublin N° 102, toujours au catalogue dans une belle version modernisée à peine moins austère) pour commencer, je serais comme un poule qui a trouvé un couteau. Parce que je ne sais pas me servir d'un tour.
Mais si je savais, rêvons, je me tournerais toutes les bagues filetées dont on a besoin pour monter tout-sur-tout, ce
que Dan Fromm appelle les « cup-shaped adapters », adaptateurs en forme de bol ou de coupe pour monter une optique sans obturateur devant un obturateur N°1 ou N°3.
Je ne serais plus à la peine lorsqu'une bague de serrage d'oburateur manque sur un vieux compound récupéré dans un vide-grenier Internet.
Muni de
la table des filetages exotiques des coupounds fournie par Ole Tjungen, j'aurais plaisir à réussir les filetages les plus rebelles, les plus absurdes, sans oublier le célébre M39x26-filets-au-pouce des optiques d'agrandisseurs (et autres petits appareils dont on ne doit pas parler ici ;-))... car évidemment avec un Schaublin N°102, toutes les platines porte-objectifs d'agrandisseur pour ces belles machines de labo (qui passent trop souvent à le benne), ce serait un jeu d'enfant de les tourner. Par exemple pour une platine simple comme celle de chez Ahel, nul besoin d'un Schaublin-de-précision, mais qui peut le plus peut le moins.
(C'est le raisonnement classique du collectionneur d'outils qui justifie toujours l'achat d'une machine surpuissante par rapport à ses besoins : le vrai collectionneur d'outils justife toujours candidement à son épouse ses achats de la façon suivante. Pour commener, achat d'une pierre diamantée à 20 euros pour réaffûter un épluche-légumes à 1 euro ou un Opinel(TM) inox à 9,95 euros qui ne se réaffûte pas facilement avec la pierre-à-faux du grand père ; achat d'un tour Schaublin sur le budget du ménage, au prétexte d'économiser le prix de fabrication d'une bague adaptatrice M40x0,75 vers M39x1/26")
Hélas : c'est un rêve : au moins avec une chambre monorail professionnelle, même si je sais que je ne serai jamais un photographe pro, je crois arriver à faire quelques images nettes, cadrées et exposées correctement ... de plus, à part de se pincer les doigts derrière le dépoli à ressort ou de se laisser tomber un SA-f8-de-165 ou un apo ronar 6 lentilles f=800mm sur le pied, la chambre monorail est une machine vraiment sans danger.
Et, deux fois hélas pour le tourneur virtuel qui ne manipule la machine qu'en rêve, les bagues filetées à usage photo sont des objets qui demandent un très grand métier sur un tour classique manuel. Il est quasi-impossible de retoucher ces bagues lorsqu'elles sont fines comme une bague de conversion de diamètre pour un filtre, on ne peut pas les pincer dans un mandrin : elles se mettraient en huit !! L'adapateur en forme de coupe à la manière de Dan Fromm, en revanche, peut être suffisamment épais et costaud pour être repris sur mandrin.
Donc pour une bague filetée fine, il faut que toute la pièce soit réalisée sur son bloc-ébauche, les filetages fins sur grands diamètres sont des opérations très délicates pour quelqu'un qui ne sait pas faire (on risque de casser une demi-douzaine d'outils à fileter avant de sortir un bon filetage qui soit à la bonne cote) ; la dernière opération doit être le tronçonnage de la bague : la pièce tombe, elle doit être parfaite. On ne peut éventuellement la reprendre qu'en fabriquant une contre-pièce au même filetage, servant de support pour tenri la bague sur le mandrin, donc triple travail...
Voilà quelques pistes ...
E.B.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/09/2011, 09:52 par Emmanuel Bigler.