Auteur: mougin
Date: 07-11-2007 12:22
A propos du forum esthétique /
Un forum et plus encore l’agora pour les grecs et le lieu du débat essentiellement politique au cours duquel s’affrontent les opinions en vue de déterminer ce qui pourrait être le vrai ou du moins ce qui s’en approche, l’opinion droite ou orthodoxie. La libre contradiction est le moyen d’y parvenir. La pratique de la contradiction peut s’accompagner d’une légitime lutte pour la reconnaissance de type agonistique qui fait que l’adversaire reste aussi un ami. Ceci pour rappeler avec Orwell que la sociabilité ne peut s’accompagner que d’une « commune décence ».
La relation agonistique à laquelle appartient l’affrontement du jeu autorise l’ironie, la plaisanterie fut elle ad hominem. Mais ce qui fait le partage entre les opinions contraires est le bien commun que nous les hommes partageons et que Descartes appelle le bon sens qui selon lui est si bien partagé (ce qui ne prouve pas que l’on s’en serve), et que nous appelons raison et que les grecs appelait logos. Le logos est le pouvoir que nous avons de discourir et de convaincre. Mais vouloir convaincre autrui c’est aussi prendre le risque d’être convaincu par lui, sinon ce n’est pas du jeu comme on dit dans les cours de récréation, ou c’est tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle comme on dit dans la cour des plus grands.
Sur ce forum on n’assiste que bien rarement à une véritable discussion ou à un véritable affrontement avec des arguments. Pour citer mon propre texte qui se prête facilement à la critique vu son caractère réducteur, n’a été l’objet que d’une seule question pertinente et argumentée qui puisse faire progresser le débat à savoir la question de JCR38. Mes prises de position anarcho-conservatrices n’ont été l’objet d’aucune polémique. A-t-il été lu ?. Pour le reste mon texte n’est jamais nommé si ce n’est par allusion « ce n’est pas de cet article là que je parle » ( DR ) celui de Gallaz, mais de l’autre avec allusion aux alpages, sans avoir compris que mon premier texte est une plaisanterie même si le concept de rumination existe bien en philosophie chez Nietzsche. Gilles Deleuze qui est notre dernier grand philosophe français connu y fait souvent référence.
Nous avons donc assiste dans un premier temps à une attaque en règles de la communication de Mr Gallaz, communication qui n’a pas été lue, et dont on n’a pas fait l’effort de saisir l’esprit. Elle s’adressait essentiellement à un public suisse et dénonçait avec courage les dérives populistes de ce pays. Mais je n’en dirais pas plus ayant déjà dit sur le forum ce que je pensais des diverses interventions, affirmation péremptoires, énoncés d’opinions à quatre sous, citations de grand auteurs non commentées. Propos parfois à la limite de la xénophie,telles ceux qui ont visé Stringa, alors que l’on ne voyait pas venir des fameuses Rencontres de Montreux. Elles ont pourtant bien eu lieu. Je rappelle que trente inscrits se sont décommandés au dernier moments, plaçant ce dernier dans une position financière vraisemblablement inconfortable. Tout cela n’est pas décent, et on peut réellement se poser des questions sur le pourquoi d’un tel acharnement contre ces rencontres qui ont en lieu en Suisse, alors que celles qui ont eu lieu en France n’ont pas suscité une telle mauvaise foi ? Doit-on en chercher la cause dans la désormais fameuse pulsion scopique, et l’immaturité qui l’accompagne.
A propos de la pulsion scopique.
Après Gallaz, c’est au tout du Groupe de Nîmes de faire les frais d’une attaque débile selon les mêmes procédés que ceux utilisés précédemment, les soi-disant contradicteurs dénonçant dans un texte tout à fait cohérent un énoncé dont par ailleurs sans s’en rendre compte ils sont la parfaite illustration.
On ne fait pas l’effort de lire le texte, on ne comprend rien à l’originalité de la démarche. Naturellement on ne salue pas le travail fourni pour alimenter le forum et en hausser le niveau, mais comme pour Gallaz on extrait une phrase et en dehors de tout contexte, on ricane, on glose, on cite à tout va. Sentencieusement on énonce des opinions proprement dépourvue de sens mais d’une prétention inégalée et on cite par copié-collé un texte de Lacan tout en étalant sur la place publique sa parfaite ignorance, et son inculture crasse. Je veux parler de J L S.
Venons en à la phrase incriminée dans laquelle notre pétentieux lecteur veut voir une « lecture Tefal ». Qu’entend-t-il par là ? Et qui est la crêpe ? Que vient faire ici la résistivité qui est un terme qui ne concerne que les semi-conducteurs de type germanium. Serait-ce un concept heideggerien récemment dévouvert dans une hutte de la forêt noire ? Nos spirituels intervenants aiment les alpages et le reblochon. L’infantilisme demeuré, tout le monde le sait est le critère de sélection des centraliens, corps auquel je crois appartient Marc Genevrier. Quand au freudo-marxisme il est bien mort. Reste Badiou notre dernier maoïste déclaré et Mr Gendre à savoir JAM pour qui connaît et qui reste le gardien du temple lacanien. Qui a parlé dans les gazettes du dernier Séminaire de Lacan paru la semaine dernière. Il y a dix ans il aurait fait un tabac.
« La lenteur ne vient qu’avec une certaine maturité, quand on en a fini avec la pulsion scopique. Comment transmettre cette idée à des gens qui n’ont pas franchi ce cap ? »
JlS a raison de dire formulation mécaniste et perverse, mais il n’en connaît pas la raison, car manifestement il ne connaît pas et n’a pas lu le texte majeur de Freud « Pulsions et destin des pulsions » qui se trouve dans sa « Métapsychologie ». Il est légitime de se poser la question de savoir si la psychanalyse est une science. Karl Popper par exemple en doute. Elle n’est pas falsifiable, on ne peut pas montrer qu’elle est fausse. Mais Freud lui pensait bien qu’il en créait une. Et comme dans toute démarche scientifique, dans sa métapsychologie il crée des concepts et un modèle cohérent quitte ensuite si à le vérifier dans l’expérience, ici dans la clinique. Le Groupr de Nimes toutes proportions gardées suit une démarche semblable.
La notion de pulsion est un concept qui comme tout concept est opératoire, c’est à dire qu’il résulte d’une opération. Freud transporte et modifie dans le domaine de la psychologie le concept de force tel que l’énonce la mécanique classique et celui d’énergie tel que le développe la thermodynamique de son époque.
Pour Freud la pulsion est une force qui est un représentant psychique qui articule le psychologique et le physiologique.
Comme toute force, elle a une origine, une direction (ou une fin dans notre cas) et de plus elle a un objet soit étranger soit propre.
Il existe deux types de pulsions, les pulsions de conservation du moi et les pulsions sexuelles ( « l’enfant est un pervers polymorphe » mon cher JLS)
Les pulsions de conservation du moi ont une origine, le besoin : manger boire dormir, plus tard se reproduire.
Elles ont une intensité, cette intensité augmente par sa non satisfaction. Première perversion le masochisme primaire, je ne satisfais pas ma pulsion, j’ai de plus en plus faim, j’ai de plus en plus mal. J’aurai donc de plus en plus de plaisir à manger. Voilà que le plaisir est la cessation d’une douleur. Dramatique et délicieux.
Elles ont un but se satisfaire si possible par les voies les plus courtes, (même si comme je viens de le dire par masochisme ont peu rallonger les délais, mais pas trop) .Elles sont donc dominées par le principe de plaisir. Tout tout de suite.
(Les pulsions sont dévorante, vite, vite. La vitesse comme tu le vois caractérise la première enfance et par conséquent l’immaturité)
Elles se satisfont par le moyen d’un objet, je tête le sein de ma mère, je mange une pomme. Elle s’incorpore l’objet le fait sien (le sein). Elle le dévore par la bouche, plus tard par les yeux.
La pulsion est plastique, elle a un destin elle peut donc être modifiée éduquée, comment ?
Tout d’abord toute pulsion est confrontée à la réalité. Pour X raisons elle ne peut être satisfaite immédiatement, sa satisfaction sera donc différée. (dressage alimentaire par exemple, on ne peut pas manger tout le temps, donc on nous apprend à manger trois fois par jour).
La pulsion peut se satisfaire également par déplacement d’objet, l’objet est absent le sein de ma mère je suce mon pouce. La pulsion devient alors autoérotique, elle est dit Freud sexuelle. Comme tu le vois JLS la sexualité n’est pas la génitalité. Tout organe utilisé comme instrument autonome de plaisir est sexuel. En réalité tout notre corps est sexualisé, nos oreilles, notre nez, notre cerveau si nous avons plaisir à faire des maths ou te faire un petit cours de psychanalyse afin que tu ne meures pas idiot. Même le gros orteil est une zone érogène comme l’a montré Georges Bataille dans un petit texte que peut être tu as lu sinon tente ta chance avec Google.
Elle pourra également se déplacer sur un objet à valeur culturelle. Rabelais préconisait le sport à Gargentua adolescent. Crevé il n’aura pas l’idée de se toucher la nuit.
Enfin il existe des pulsions qui ne peuvent pas être satisfaites, car elles rencontrent l’interdit qui fait de nous des hommes. On ne couche pas avec les femmes que l’on aime le plus notre mère et nos sœurs. Ces pulsions sont refoulées.
La vie psychique est ainsi dominée par deux principes contradictoires. L’un d’origine biologique, le principe de plaisir est dominé par l’urgence et l’immédiateté. L’autre le principe de réalité est dominé par l’apprentissage du temps et de la durée, il implique donc l’attente, la nécessité de prendre son temps. Ce qui n’est pas possible maintenant, le sera plus tard quand je serai plus grand.
Comment alors satisfaire ces deux principes contradictoires : seulement par des formations de compromis fantasmes, rêves symptômes , compromis qui valent ce que valent les compromis. Œdipe en grec désigne le boiteux, le gauche .Eh bien nous aussi nous boitons surtout si nous faisons semblant de marcher droit, car ses solutions de compromis sont imaginaires. Sans imaginaire, sans rêves, sans symptômes nous ne saurions pas vivre. Notre vie globalisée et parcellisée n’est tenable que par ce que nous sommes abreuvés d’images préfabriquées ou prédigérées. Mais nous pouvons aussi vivre d’un imaginaire qui nous élève quelque peu au-dessus d’un imaginaire de masse et de pacotille. C’est ce à quoi s’essaient ce me semble les créateurs et les participants de ce forum.
Des pulsions à la pulsion qui devient scopique.
La phrase qu’ici nous expliquons parle de cap. On peut trouver le terme inadéquat, mais peu importe le mot, Freud dirait plutôt stade. Tout le monde connaît ces moments de crises marquées par la fin de l’enfance, puis par l’adolescence, la quarantaine, l’acceptation de la vieillesse et puis la mort. Appelons cela des caps pour faire plaisiur aux nîmois.
La première grande crise que nous traversons est celle du complexe d’Oedipe et c’est vers 4 5 ans que naissant ces fameuses pulsions scopiques. Desir de voir, et de voir quoi, tout simplement ce qu’il y a sous les jupes des filles. C’est au moment ou sont réprimées les pulsions génitales (masturbation infantile) que le petit garçon se pose la question de la différence sexuelle et apparaît l’angoisse de castration et des comportement de voyeurisme exhibitionnisme (perversion JLS). C’est à ce moment qu’apparaît la figure terrible du Père qui proprement coupe le lien imaginaire qui lie l’enfant à la mère pour l’ introduire à la réalité de la loi dont il est le Symbole, le nom dirait Lacan. ( tout cela n’est que rapidement dit)
Ce « cap » dépassé, comme au temps de la marine à voile le petit garçon va pouvoir se socialiser et accéder à la réalité du désir qui devra porter non pas sur les femmes qui lui sont le plus proche mais sur les étrangères. Il devra attendre qu’il grandisse, et l’adolescence c’est long, c’est lent.
Enfin qui sont ces gens qui n’ont pas dépassé le cap ? Ce sont toi et moi. Bien sûr que nous avons atteint la maturité. La mienne commence même à être blette. Mais voyons nous le monde avec la lucidité et la lenteur requise par le principe de réalité à savoir que pour nous de toute façon c’est mal parti, ou bien alors précipitons avec avidité sur les images faites exprès par la société globalisée qui nous fabrique un petit paradis artificiel pour oublier. Ou bien alors renoncer à cette avidité de la pulsion dévorante pour apprendre la lenteur des images que nous fabriquons, que fabriquent les peintres, les photographes et qui nous interrogent comme le font les vraies images depuis Lascaux (l’image du puits par exemple) sur la condition des hommes confrontés à la réalité de leur destin de mortels.
Il est pas sûr que cette lenteur là qui n’en finit pas, nous ayons envie de la voir, pourtant elle nous regarde. Avons nous tellement envie de franchir le cap.
Ce qui est proposé ici est une interprétation non autorisée par le Groupe de Nimes. C’est une interprétation parmi d’autres. Si je me permets de l’infliger au lecteur, c’est uniquement pour montrer que les mots ont un sens pour qui veut se donner la peine de les comprendre, même si ce sens n’est pas celui que voulait donner leurs auteurs. Avant de ricaner il paraît plus intelligent de faire l’effort de la compréhension, même si l’on se trompe.
A propos du texte de Lacan
Le texte de Lacan proposé sur la pulsion scopique, par JLS dont on ne sait s’il l’approuve, le comprend, ou bien alors le cite pour faire bien, genre « m’as tu vu », est des plus faciles à trouver. Taper « pulsion scopique sur « Google » et vous le verrez apparaître dans une version non autorisée. Il apparaît ici que le copié-collé est le nouvel instrument de la pensée. Le procédé comme on le voit ne fait pas dans la lenteur, car rentrer dans les arcanes de la pensée de Maître Jacques comme l’appelle JLS (sans doute est-il ou a-t-il été l’un des proches) demande pour le moins le temps de la rumination.
Le texte autorisé a été publié par Jacques Alain Miller au Seuil en 2005 sous le titre des Noms-Du-Père. Ce texte, unique séance d’un séminaire interrompu par son exclusion de la Société Française de Psychanalyse, n’a jamais été publié du vivant car de Lacan car il s’y est toujours opposé. Il s’agit donc d’un texte fragmentaire. Pour qui voudrait en savoir plus sur la pulsion, l’objet a, et sur la notion d’Imaginaire qui concerne directement la photographie, il serait bon de lire « le Stade du Miroir » de 1949, page 93 des « Ecrits », ainsi que le Séminaire Livre XI « les Quatre Concepts Fondamentaux de la Psychanalyse » « Du regard comme objet a » p .65 à 108. C’est dans ce texte que Roland Barthes a piqué (il n’en dit rien) le concept de « punctum » qui est un autre mot pour dire l’objet a. Donc si vous voulez savoir ce qu’est l’objet a relisez Barthes et là on est dans le domaine du lisible. Cela évidemment vous demandera un peu plus de temps qu’un copié-collé vite fait bien fait. Mais allez y lentement car cela vaut le détour.
Mougin le vieux professeur comme m’appelle l’ami Henri Gaud
|
|