Auteur: Aspix
Date: 13-10-2007 14:09
Henri,
D'abord merci de vos réponses
« pas de création qui ne soit pas politique »
Ce n'est pas ma conception, c'était une citation de Pablo Neruda.
(Et puis en passant, politique n'est pas nécessairement pouvoir).
De mon côté, je suis assez d'accord avec vous sur la pensée, si ce n'est que pour moi il n'y a là qu'un départ, je ne crois pas à une pensée autonome, dégagée de toute préoccupation sur son temps et son espace (préoccupation politique, si l'on veut, mystique, religieuse, mercantile, égotique ou que sais-je encore). De deux, je crois que la pensée n'est pas grand chose (même si tellement essentielle), si elle ne se concrétise en acte ou en objet, et si elle ne se tourne pas vers les autres.
Le point de vue que vs semblez avancer a l'air drôlement dégagé de qque ancrage sur l'extérieur, une sorte d'hédonisme autarcique, et qui n'aurait rien d'autre à transmettre que sa seule expérience en circuit fermé. (Bien sûr je force le trait, c'est pour souligner mon incompréhension de ce dégagement déclaré).
Après, je ne suis franchement pas d'accord avec votre appréciation du surréalisme, au-delà des gesticulations anecdotiques de leurs coups d'éclats, qui à mon sens a tout de même introduit et rendu intelligible bien des beautés nouvelles et dérangeantes (déjà en germe chez Rimbaud ou Baudelaire).
Ensuite, mettre également sur Heartfield l'étiquette des « vainqueurs » (de l'histoire de l'art si je vs suis bien — et d'accord avec cette notion que l'histoire s'écrit tjrs après et sans rapport avec les acteurs), et bien c'est tout de même aller un peu fort en besogne, non ? Heartfield !
Et puis je ne pense pas que « l'art soit en danger », pas bcp de sens pour moi ; par contre que le fascisme se soit mine de rien dilué dans nos sociétés et ses concensus mous ne fait aucun doute, « la religion de consommation », « nos démocraties ombres projetées de tyrannies privées », etc. etc. (sachant bien c'est une idée pas très originale, et que d'aucuns la jugent paranoïaque…). Debord n'est pas très loin. Et c'est l'idée même de l'utopie (collective) qui se trouve plus qu'en danger, carrément niée et refoulée.
C'est pour cela que ce « flirt avec cette démagogie populiste casseuse d'artistes » (que j'attaquais un peu plus haut) me déplait épidermiquement. (Dans cette même « paranoïa », je dénonçais peut-être un poil excessivement le tristre spectre de « l'art dégénéré »).
Mais bon, d'une ce sont des préoccupations peut-être toutes personnelles (bien que vous parliez de « catéchisme historique », formule que je ne comprends pas très bien — il y a d'ailleurs Pierre Guyotat qui sort un livre sur le sujet) ; et de deux, faudrait que j'arrête de prendre tellement à cœur et manifestement maladroitement d'intervenir sur ce forum « esthétique », tellement bouffeur de temps, et vraisemblablement pas le meilleur lieu de la précision…
Pour finir, dans les posts précédents, ce sont surtout des questions que je voulais poser, et celles-ci sans la moindre ironie. Et « Ministère de la Culture », je me verrais mal défendre ne serait-ce que l'intitulé. (Ah ce que j'envierais le laconisme de Guillaume, qui se contentait de proposer le rappel du nouveau « Ministère de l'Identité »…).
Et pour finir je vous rejoindrais avec plaisir sur « la mauvaise herbe », mais pas sûr que ns en fassions la même acceptation…
(Oserais-je quand même une dernière question, et pas des moindres : quelles « autres utilités » de votre côté verriez-vs à l'esthétique ?)
Sincèrement
Bonnes soirées.
(Et grand merci encore pour la création et la tenue de Galerie Photo !)
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