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phorum - esthétique et autres discussions - ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet

Archives 2006-2009 esthétique et autres discussions
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 ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 15:33

Question simple, public de l'abstrait, jugez vous utile de reconnaître la nature initiale et véritable du sujet photographié ?

Est il possible d'avoir une lecture et une émotion de l'abstrait sans connaître l'origine de l'image ?

Exemple de photographie abstraites:

Bruno Bourel

Erika Blumenfeld

Moi-même soit Raphaël SCHOTT

encore Raphaêl SCHOTT et j’arrête je ne vais pas vous assener toute l’expo ;-))#




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Gabriel 
Date:   20-12-2009 15:56

Je ne crois pas que dans le cas de ces photographies on puisse parler d'abstrait. Je dirais plutôt "réalité photographique difficilement identifiable" . Déformation d'une réalité et non abstraction d'une réalité. La relation au sujet est donc présente dans tout les cas, quelle que soit la manipulation.

Gabriel


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: jehanon 
Date:   20-12-2009 16:03


non reconnaitre la nature initiale et véritable du sujet photographié ou encore l'origine de l'image ce n'est pas ce que je cherche dans l'abstrait

il faut que formes lignes couleurs évoque une autre réalité


De Vinci :
"
Si tu regardes des murs souillés de beaucoup de taches ou faits de pierres multicolores avec l’idée d’imaginer quelque scène, tu y trouveras par analogie des paysages au décor de montagnes, rivières, rochers, arbres, plaines et collines de toutes sortes. Tu pourrais y voir aussi des batailles et des figures aux gestes vifs et d’étranges visages et costumes et une infinité de choses. » Pareidolie dont il exploitait le principe en mouillant préalablement ses parchemins avant d’y dessiner.
"


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 16:24

Gabriel je ne dis pas qu'il n'y a pas de relation avec le sujet, c'est une évidence. La question que je pose c'est du point de vu du public doit on nécessairement identifier la nature du sujet pour apprécier l'effet d'une abstraction ?

Gabriel de votre point de vu quelles erait par exemple des photographies abstraites ou considérez vous que cette notion ne peut pas exister en photographie ?

En quoi les images proposées dans le sujet ne seraient elle pas du domaine de l'abstrait ?


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 16:28

Ce que propose Wiki comme introduction à l'art abstrait:

" Dans les arts plastiques, l'art abstrait est un « langage visuel » né au XXe siècle. Il n'essaie pas de représenter « les apparences visibles du monde extérieur [1] », mais tente de donner une contraction du réel ou encore d'en souligner les « déchirures »[2]. L'art abstrait peut se passer de modèle et s'affranchit de la fidélité à la réalité visuelle et ainsi des créations plastiques mimétiques. Il ne représente pas des sujets ou des objets du monde naturel, réel ou imaginaire, mais seulement des formes et des couleurs pour elles-mêmes. "


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: robert colognoli 
Date:   20-12-2009 16:38

Hans Hartung demandait à ses assistants si le tableau en cours leur évoquait quelque chose de concret; dans ce cas, il rejetait ou modifiait.
Mais il s'agissait de création pure à partir d'une toile blanche et non pas de récupération photographique d'un sujet existant.
On peut bien sûr photographier une toile de Hans Hartung, et demander: Est-ce que ça évoque quelque chose de concret pour vous? En théorie, la seule réponse possible devrait être:" Ca évoque une toile de Hans Hartung"
RC


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Gabriel 
Date:   20-12-2009 16:46

"Tromper" le spectateur ICI sans rien dissimuler, ou si peu....

Gabriel


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 16:56

Je fais une nouvelle proposition d’exemples qui sont d’après moi du domaine de l’abstrait :

voir ce site

voir ce site

voir ce site

voir ce site

voir ce site

Francis Jalain

Bernadette Labadie

Martin Becka

Jean-Pierre Sudre

Michel Jouve

Gabriel ce sujet m’intéresse profondément et j’aimerais savoir si vous y voyez dans le lot des images relevant de l’abstrait ? Ou celles qui le seraient et les autres non ? Cette question ne s'adresse pas uniquement à Gabriel bien sur, il est vrai qu'il faudrait d'abord cerner ce qui est du ressort de la photographie abstraite ou non et tous les avis à ce sujet importent.

Ceux qui ont des références vers des images photographiques abstraites sont invités à poster des liens.

Merci de votre participation et vos contributions à cette discussion.




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Gabriel 
Date:   20-12-2009 16:57

ICI nom d'une pipe!

Gabriel


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 16:57

Gabriel le lien ne fonctionne pas


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Gabriel 
Date:   20-12-2009 17:00

Encore une tentative et je retourne á mon crochet.

Gabriel


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 17:04

A propos de " tromper " ce n'est pas comme cela que je vois le rôle de l'abstrait ( il y a les trompe l'Å“il pour cela en peinture ), j'imagine plutôt le domaine de l'abstrait comme la possibilité d'offrir une lecture différente des choses d'où par exemple mon idée qu'il n'est pas nécessaire de reconnaître l'original en photographie abstraite pour qu'il se passe quelques chose dans l'esprit du lecteur, contemplateur.


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 17:05

Gabriel vous pouvez utilisez le mode aperçu pour contrôler avant de poster, comme ça vous êtes sur du lien.


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Gabriel 
Date:   20-12-2009 17:10

ICI bon sang de bonsoir!
Effectivement pour illustrer le propos de "tromper" le spectateur, ce qui n'á rien á voir avec l'abstrait.

Gabriel


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 17:13

ICI pas marche...damned ;-))#


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Henri Gaud 
Date:   20-12-2009 17:19

Cette conversation est amusante ;-)))

Un peu trop de mélange à mon goût, Abstrait est une chose, abstraction une autre, tromper le spectateur, le mystifier en est une autre, et toucher son inconscient une autre encore.

L'ambiguité de l'abstraction photographique fait que l'on ne peut pas empêcher notre cerveau de creuser la question sans pour autant que cela donne lieu à une expression.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Max 
Date:   20-12-2009 17:20


Bonjour,



Les détracteurs de l'art abstrait, dans les années 60 , disaient et prouvaient ( Lors d'une emission TV) que une vache était capable , avec un pinceau attachée à sa queue de faire de l'art abstrait

A cet argument de conservatisme de comptoir.
Demandez donc à cette vache de peindre Gernica ou La Joconde

CQFD



Je pense que l'on doit surtout reconnaitre la main de l'artiste
La signature de son talent et de son imaginaire
Sa vision sensible ( Sa sensibilité)



Michelle Morgan a également crue dans cette période des sixties qu'elle savait aussi faire de la peinture abstraite
Paris match en a beaucoup publié et photographié

Malheureusement
Cela sonne creux.....

Et quand cela sonne creux
C'est juste un imperméable
Même de bonne marque



Max




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Max 
Date:   20-12-2009 17:48


Un artiste me disait que PINAULT, grand collectionneur d'art contemporain et gros acheteur
d'oeuvres récentes avait....

..............................................surtout peur de passer à coté d'un futur Van Gogh ou Modigliani

En achetant la rumeur, comme en bourse
Il déjoue le risque statistique
Mais , ça finit par lui couter cher

Depuis qu'il à racheté BECOB , son principal concurrent , depuis le décès de Mr Levy
et que BHL ( Celui qui se porte au secours des causes lointaines) lui à vendu ses parts (Un petit milliard ..)


Il s'ennuie

L'abstrait
Fait encore rêver



Max




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Max 
Date:   20-12-2009 17:55



J'aimerais bien connaitre la définition de WAKA au lieu de WIKI sur l'art abstrait

Max


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 17:58

Et si vous donniez plutôt votre point de vue sur la photographie abstraite.


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Henri Gaud 
Date:   20-12-2009 18:07

<<Et si vous donniez plutôt votre point de vue sur la photographie abstraite.<<

J'aime bien la photographie abstraite,
J'aime sentir la matière transformée.
Comme les graffitis de Brassai, par exemple.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Gabriel 
Date:   20-12-2009 18:46

¿En quoi les graffitis de Brassai ont-ils quelque rapport avec l'abstrait? En suivant ce schéma on pourrait en dire de même pour les nus de Penn, les poivrons de W et ainsi de suite.
Photographie et abstrait sont contradictoires; il n'y a jamais la pensée d'une réalité dans une photographie mais bien une réalité, même si des manipulation successives la rendent irreconnaissable.
(C'est bien Henri qui a parlé de "tromperie" á propos de ses images qualifiées d'abstraite et a provoqué la confusion.)

Gabriel


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: pierreL 
Date:   20-12-2009 18:51

Aucune importance pour moi. J'aime bien les nuages en noir et blanc.

Mme Olympe Fraisse conte que, dans le bois de Bordezac (Gard), un faune fit subir de merveilleux outrages à ses 66 ans.


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Henri Gaud 
Date:   20-12-2009 19:22

<< (C'est bien Henri qui a parlé de "tromperie" á propos de ses images qualifiées d'abstraite et a provoqué la confusion.)<<

Pas de confusion,
La peinture abstraite est "sereine",
La photographe abstraite (celle qui part d'une réalité, pas les abstractions de laboratoire) est une sorte de tromperie, c'est qui fait son charme.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Max 
Date:   20-12-2009 19:39




Et bien , j'en ai pas ,Raphaël , de définition de la photographie abstraite
Pas encore

J'aimerais seulement connaitre la définition de Waka qui intervient sur ce forum sur sa définition de l'art abstrait
Je le devine fin connaisseur de l'art en général et de la photographie qu'il pratique.
Son point de vue , comme beaucoup de ses interventions, sont d'une grande finesse.

C'est tout

Max




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 20:05

Bien sur Max, mais ce n'est pas une définition que je vous demande, mais plutôt comme je l'ai écrit " votre point de vue " ou votre avis, opinion, ressentit...l'intérêt d'une discussion c'est d'échanger des choses personnelles.
Vous semblez intéressé par le sujet sinon pourquoi être là, donc c'est de vos propres idées sur le sujet qu'il serait intéressant de connaître.


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: SCHOTT Raphaël 
Date:   20-12-2009 20:13

Mais vous avez peut être raison, mieux vaut attendre l'avis de l'anonyme Waka avant de continuer à nous développer par nous même. Certainement un élément indispensable a la construction de notre propre pensée, qui sait ?

Mais ces deux simples questions:

Question simple, public de l'abstrait, jugez vous utile de reconnaître la nature initiale et véritable du sujet photographié ?

Est il possible d'avoir une lecture et une émotion de l'abstrait sans connaître l'origine de l'image ?

ne nécessitent pas forcément un savoir pour répondre, elle font appel au sentiments personnels, aux sensations du spectateur. Chacun est en mesure d'offrir quelque chose.

Ce n'est ni histoire de l'art, ni la théorie, ni le savoir académique qui permet d'exprimer vos émotions personnelles mais peut toute fois servir à étayer une démonstration ou servir d'exemple ou de référence.


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: thomas r. 
Date:   20-12-2009 20:30

Méfiez vous, Raphaël nous sonde, il est en trait de nous faire le coup du test de Rorschach, afin de compléter ses dossiers sur les intervenants de GP.

TR


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Gabriel 
Date:   21-12-2009 00:09

içi une tromperie photographique, un petit hommage aussi. (Je suis têtu).

Gabriel


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Max 
Date:   21-12-2009 10:20




Raphaël,


J'aime tout ce qui me transmet une formidable expression d'énergie
C'est cette force là qui m'interpelle ...ou son manque qui m'indiffère

Une force, au delà de l'apparence
Une force intérieure

Plus que l'émotion ressentie

Max




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Max 
Date:   21-12-2009 11:01


Donc, de manière abstraite
On doit pouvoir reconnaitre le sujet ( L'auteur)

C'est Lundi
Je fais de mon mieux


Max




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: jpweber 
Date:   21-12-2009 11:16

>>>SCHOTT Raphaël
« Question simple, public de l'abstrait, [...] Chacun est en mesure d'offrir quelque chose. »
>>> c'est bientôt noël...je vais essayer, à partir d'un exemple.

« jugez vous utile de reconnaître la nature initiale et véritable du sujet photographié ? »

Matière(s) et lumière peuvent suffire à mon bonheur, comme ici, avec l'ami Barillot (que je salue au passage, si d'aventure il lit ce forum) : http://www.art11.com/artistes/asuivre/artistes/B/barillot/

C'est toutefois pour moi un peu un retour en enfance – noël, sans doute -
Je veux dire que face à ces représentations, je me laisse entraîner dans un univers d'où la structure me semble absente. C'est un univers de sensations pures, mais non de sens ; une sorte d'univers magique. Mais la structure me manque, même si je peux essayer de me consoler un moment de l'informe qui nous est offert ici.

« Est il possible d'avoir une lecture et une émotion de l'abstrait sans connaître l'origine de l'image ? »

Une lecture, ou plutôt l'amorce d'une méditation, ces photos suscitant des questions simples (en ces temps de fête de noël) : où est la source de la lumière ? D'où vient que matière et lumière soient indissociablement liées...

Une émotion, sans doute, puisqu'il est ici question d'une sorte de ravissement, dans un monde de sensations, ravissement lié à la lumière; et non, comme cela pourrait être, lié à la suggestion d'une texture (ici non identifiée) ou d'un parfum...
Une émotion aussi liée à une absence : structure, géométrie, notion de corps, liées pour moi à la quête de sens; quête qui, je pense, rejoint l'impression de force ressentie dont parle max lorsque quelquechose est révélé dans ce que je vois.

Voilà


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Jean-Philippe Poli 
Date:   21-12-2009 11:26


J'ai un ami qui oeuvre dans ce sens, il s'appelle Jérôme Jouve.
Son travail est visible ici:
http://www.jeromejouve.com/

Ce sont des objets divers, carcasses rouillées, tables de bar, tôles diverses. on est quasi au-delà de la macro puisque ce sont de tout petits morceaux qui sont photographiés, pour leurs formes et couleurs particulières.
Cordialement


Jean-Philippe Poli


http://jeanphilippepoli.wordpress.com


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: guillaume_ 
Date:   21-12-2009 12:13

J'aurais tendance à dire que la photographie repose en elle-même sur un acte d'abstraction (abstrahere = considérer à part, ôter de) par le simple fait de ponctionner dans le réel.
D'ailleurs, sans trop tirer par les cheveux, on pourrait dire que bien souvent, devant une photographie, on ne reconnaît pas le sujet ! ; )


—
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Promotion sur la mise à jour gal-phot.info 4.0.
Plug'in au choix offert (filtre parental, anonymat, filre d'humeur, etc).


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Henri Gaud 
Date:   21-12-2009 12:19

Je suis plutôt d'accord avec Guillaume,
C'est la nature même de la photographie,
Se servir et transformer.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: jehanon 
Date:   21-12-2009 12:27

"on pourrait dire que bien souvent, devant une photographie, on ne reconnaît pas le sujet !"

je viens de finir un catalogue pour une petite industrie, non seulement ils reconnaissent très bien le sujet (sinon ils ne reconnaitraient pas la facture non plus) mais même ça le consoliderait dans sa nature d'objet, ou de sujet comme vous voudrez

l'abstrait c'est autre chose


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Zoran 
Date:   21-12-2009 13:18

A mon avis Il faut surtout bien distinguer objet et sujet et ne pas les confondre !


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: jehanon 
Date:   21-12-2009 13:21

c'est tout le charme du virtuel : la confusion


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Zoran 
Date:   21-12-2009 13:28

;-)


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Xavier R 
Date:   21-12-2009 14:20

Question 1: NON
Question 2: OUI


---------------------------------------------------------------------

Si je photographie quelque chose, tant pis pour elle.
mon site



 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: GERARD 
Date:   22-12-2009 13:57

Le Littré :

ABSTRAIT, AITE (ab-strè, trè-t').

    
1° Part. passé. Séparé. Ils [les grands hommes] ne sont pas suspendus en l'air, tout abstraits de notre société, PASC. P. div. 107. Les choses immortelles, universelles, abstraites de la matière, LA MOTHE LEVAY. 80.
    
2° Adj. Qui a le caractère d'une abstraction. La contemplation des choses abstraites. Les vérités abstraites des mathématiques. Les vérités ou les erreurs abstraites. La plus abstraite analyse.
    
3° Terme abstrait, terme qui exprime une qualité considérée indépendamment du sujet, comme la blancheur, la rondeur.
    
4° Nombre abstrait, nombre énoncé sans désignation d'aucun objet particulier, sept, neuf, etc. par opposition à nombre concret, sept pommes, neuf francs.
    
5° Idée abstraite, idée qui ne s'applique pas à un objet particulier. L'humanité, en tant qu'indiquant l'espèce humaine, est une idée abstraite. Tout édifice bâti sur des idées abstraites est un temple élevé à l'erreur, BUFF. Animaux, systèmes de génération.
    
6° S. m. L'abstrait, par opposition au concret. La rondeur est un abstrait, et le rond est un concret.
    
7° Science abstraite, celle qui s'applique aux lois des phénomènes, et non à un corps particulier. Les mathématiques sont une science abstraite, s'appliquant aux nombres, aux formes et aux mouvements. La chimie est une science abstraite, s'appliquant aux lois de composition et de décomposition de toutes les substances, tandis que la géologie, la minéralogie sont des sciences concrètes, s'appliquant à l'étude de corps particuliers, la terre, les minéraux. J'avais passé beaucoup de temps dans l'étude des sciences abstraites, BOUHOURS, Nouv. rem. N'étant point, dans leur état, à portée de ces sciences abstraites et trop relevées pour eux, BOURD. Pensées, t. II, p. 275. Le monde moderne lui doit tout [à la religion chrétienne] depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, CHATEAUB. Génie, I, 1.
    
8° Difficile à saisir, à pénétrer. Un esprit abstrait. Raisonnements abstraits. Discours abstraits. Écrivain abstrait. Kant est un philosophe abstrait. Argumentation trop abstraite.
    
9° Qui n'a d'attention que pour l'objet intérieur qui le préoccupe ; qui rêve. C'est un homme fort abstrait ; il est abstrait, rêveur. Un esprit trop abstrait se jetant loin du sujet de la conversation. Théocrine est abstrait, dédaigneux, et il semble toujours rire en lui-même de ceux qu'il croit ne le valoir pas, LA BRUY. 1.
    Abstrait se met d'ordinaire après son substantif.

SYNONYME :

    ABSTRAIT, DISTRAIT. Signification commune, défaut d'attention, avec cette différence que ce sont nos propres idées, nos méditations intérieures qui nous rendent abstraits, tandis que nous sommes distraits par les objets extérieurs, qui nous attirent et nous détournent, GUIZOT.

ÉTYMOLOGIE :

    Abstractus, de abstrahere, abstraire (voy. ABSTRAIRE) ; provenç. abstrayt ; catal. abstret ; espagn. abstracto ; ital. astratto. Dans le XVIIe siècle à côté d'abstrait on disait aussi abstract.


Voir aussi :
 - La Curne  
 - Furetière  
 - Dictionnaire des synonymes  


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Xavier R 
Date:   22-12-2009 14:07

Quel forum! sur un fil on a un prof qui nous sort c'est cours de philo a longueur de temps et ici on a droit au dictionnaire.


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Si je photographie quelque chose, tant pis pour elle.
mon site



 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Marc 
Date:   22-12-2009 16:38

Marrant ce photographe (jérôme jouve) qui éprouve le besoin d'intituler de façon très concrète ce à quoi sa photographie abstraite peut éventuellement évoquer... ça gâche le plaisir d'y trouver soi-même tout autre chose...
Ce n'est que mon avis....

http://marcdelon.darqroom.fr/


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Jean-Claude Launey 
Date:   22-12-2009 17:18

Le trésor de la langue française informatisé

ABSTRAIT, AITE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. Part. passé de abstraire*.
II. Adjectif
A. [En parlant de la pensée hum. ou de ses produits] Qui relève de l'abstraction.
1. [En parlant de la connaissance en tant qu'acte de pensée] Qui procède par abstraction :
1. Je ne suis plus bon, les hommes m'irritent. Je ne vois plus que des criminels ou des lâches; la pitié pour le malheur, le besoin d'être utile, de servir mes semblables, d'aller au-devant de toutes les infortunes pour les soulager, tous ces sentiments expansifs et généreux qui étaient jusqu'à présent mes principes d'action, s'éteignent chaque jour dans mon cÅ“ur dont la chaleur semble s'éteindre, pendant que mon esprit est exclusivement occupé de spéculations abstraites, étrangères à tous les intérêts de ce monde. Ces spéculations m'empêchent heureusement de penser beaucoup aux hommes, car je ne puis y penser que pour les haïr ou les mépriser.
MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p. 89.
2. Pour moi, dit Augustin, j'ai dû y venir d'un point de vue abstrait, presque méthodologique. C'est un défaut d'universitaire. Ils ne voient des choses que leur idée platonicienne.
J. MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, t. 2, 1933, p. 167.
2. [En parlant du produit de la pensée : concept, idée, thème, système, savoir, etc.] Qui a un haut degré de généralité :
3. ... je dois expliquer encore que, quand je dis de la première sensation que j'éprouve, ou plutôt de l'idée que j'en ai, que je la juge agréable, je ne prétends pas dire que je vois déjà cette idée comme une idée de mode, bien distincte, bien séparée et de l'être qu'elle affecte et de celui qui la cause; et que je vois qu'une autre idée (celle d'être agréable) abstraite, générale, tirée de plusieurs êtres, leur convenant à tous, convient aussi à cette première idée.
A.-L.-C. DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Logique, 1805, p. 262.
4. Toutes ces opinions sont justes, relativement au côté par lequel on considère l'idée de la liberté; mais dans aucune on ne la voit sous tous ses aspects, et on ne l'embrasse dans toute son étendue. Cherchons donc ce que toutes ces différentes espèces de liberté ont de commun, et sous quel point de vue elles se ressemblent toutes; car c'est cela seul qui peut entrer dans l'idée générale, abstraite de toutes les idées particulières, et qui les renferme toutes dans son extension.
A.-L.-C. DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, p. 141.
5. ... si on entend par positif tout ce qui n'est pas abstrait, tout ce qui est réel, tout ce qui tombe sous la prise immédiate et directe de quelqu'une de nos facultés, il faut accorder que l'idée d'infini, de temps et d'espace est aussi positive que celle de fini, de succession et de corps, puisqu'elle tombe sous la raison, faculté tout aussi réelle et tout aussi positive que les sens et la conscience, quoique ses objets propres ne soient pas des objets d'expérience.
V. COUSIN, Hist. de la philosophie du 18e siècle, 1829, p. 188.
6. ... Vient ensuite l'abstraction qui, s'ajoutant à ces données primitives, complexes, concrètes et particulières, sépare ce que la nature vous avait donné réuni et simultané, et considère isolément chacune des parties du tout. Cette partie isolée du tout, cette idée détachée du sein du tableau total des idées primitives, devient une idée abstraite et simple jusqu'à ce qu'une abstraction plus savante et plus profonde fasse sur cette prétendue idée simple ce qu'elle a déjà fait sur l'ensemble des idées antérieures, la décompose, en fasse sortir plusieurs autres idées qu'elle considère isolément, abstractivement les unes des autres; jusqu'à ce qu'enfin, de décomposition en décomposition, l'abstraction et l'analyse arrivent à des idées tellement simples, qu'on ne suppose plus qu'elles soient décomposables.
V. COUSIN, Hist. de la philosophie du 18e siècle, 1829 p. 290.
7. Plus une idée a de simplicité, plus elle a de généralité; plus une idée est abstraite, plus elle a d'étendue. Nous débutons par le concret, et nous allons à l'abstrait nous débutons par le déterminé et le particulier pour aller au simple et au général.
V. COUSIN, Hist. de la philosophie du 18e siècle, 1829 p. 290.
8. Il y a des idées abstraites qui correspondent à des faits généraux, à des lois supérieures auxquelles sont subordonnées toutes les propriétés particulières par lesquelles les objets extérieurs nous deviennent sensibles...
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 231.
9. Nous allons passer à cette autre catégorie d'idées abstraites auxquelles l'esprit s'élève par voie de synthèse, afin de relier dans une unité systématique les apparences variables des choses qui sont l'objet immédiat de ses intuitions. Ce sont là les idées ou les conceptions auxquelles nous attribuons le nom d'entités...
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851 p. 242.
10. La mort n'est pas seulement un thème stoïcien, ni seulement un phénomène biologique, mais elle est une chose qui arrive pour de bon. Ah! Si nous avions su... Mais nous savions de la chose tout ce qu'il y avait à en savoir et nous découvrons aujourd'hui ce que nous savions depuis toujours. Car voici le mot de tout : on peut apprendre ce que l'on sait déjà; comme on peut être surpris par la chose la plus attendue : et la dissipation du malentendu mesure toute la distance qui sépare le savoir abstrait, conceptuel, générique qu'on a de ces choses à vingt ans et l'intuition gnostique qu'on en prend à soixante quand on les découvre du dedans et que la mort devient notre affaire privée.
V. JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 145.
3. [En parlant du lang. en tant qu'expr. de la pensée] Qui traduit des idées abstr. :
11. ... Tout ce que nous venons de dire, est un peu abstrait, et a exigé beaucoup d'attention, parce qu'il est assez difficile de se bien transporter dans une situation dans laquelle on n'a jamais été; délassons-nous actuellement à voir les conséquences qui résultent de ces faits.
A.-L.-C. DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Grammaire, 1803, p. 293.
12. Les nominaux ne voyaient que les noms ou signes dans les idées générales ou abstraites ils ne tenaient même aucun compte des opérations intellectuelles dont les signes abstraits expriment le résultat. Les réalistes, au contraire, admettent les idées indépendamment des signes, antérieures et innées.
MAINE DE BIRAN, Journal, 1819, p. 237.
13. ... elle se jeta à des études qui auraient usé la puissance de travail d'un homme. Interprètes de l'ancien et du nouveau testament, apologistes, controversistes, elle parcourut des livres sans nombre, jusqu'aux plus secs, aux plus ardus, aux plus abstraits de la théologie, emplissant des extraits, des volumes de cahiers, tourmentée par la perplexité de sa destinée éternelle qui rejetait toujours son angoisse à la peine de nouvelles et plus studieuses recherches, où chaque jour pourtant elle s'approchait un peu plus de cette certitude qu'elle appelait, qu'elle implorait, qu'elle faisait naître, pour ainsi dire, de l'ardeur de son désir et de la secrète complaisance de ses efforts.
E. et J. DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, p. 181.
14. Bergson observe (...) que langage et pensée sont de nature contraire : celle-ci fugitive, personnelle, unique; celui-là fixe, commun, abstrait. D'où vient que la pensée, obligée en tout cas de passer par le langage qui l'exprime, s'y altère et devienne à son tour, sous la contrainte, impersonnelle, inerte et toute décolorée.
J. PAULHAN, Les Fleurs de Tarbes, 1941, p. 78.
Péj. Synon. de vague :
15. J'ai écrit une longue lettre à G pour me soustraire à certaines idées. Repris et achevé la vie de Buffon par Condorcet. Pâteusement écrite, avec abus de mots vagues, abstraits, sans couleur.
J. BARBEY D'AUREVILLY, Premier Memorandum, 1838, p. 67.
16. ... La langue de la politique elle-même prit alors quelque chose de celle que parlaient les auteurs; elle se remplit d'expressions générales, de termes abstraits, de mots ambitieux, de tournures littéraires. Ce style, aidé par les passions politiques qui l'employaient, pénétra dans toutes les classes et descendit avec une singulière facilité jusqu'aux dernières.
A. DE TOCQUEVILLE, L'Ancien régime et la Révolution, 1856, p. 240.
4. P. anal. [En parlant d'obj., de milieu, etc.] Qu'on se représente par des concepts abstr. :
17. Tout problème peut être ramené par l'analyse au simple, sans qu'on ait besoin d'envisager pour elle-même l'organisation intrinsèque du composé. Ainsi se constitue le premier milieu tout abstrait et tout homogène où se déploieront, comme en une hiérarchie de formes de plus en plus organisées, les complications croissantes de la science; ainsi, par une élaboration originale, se dégagent de l'expérience les principes fondamentaux de la mécanique rationnelle.
M. BLONDEL, L'Action, 1893, p. 57.
18. Il allait jusqu'à (...) transformer, comme à Notre-Dame de Paris, la cathédrale vivante en cathédrale abstraite.
A. FRANCE, Pierre Nozière, 1899, p. 243.
5. Spécialement
a) B.-A. [En parlant d'un art ou d'une compos. plastique ou mus.] Qui évite la réf. dir. à un être identifiable du monde réel ou imaginaire.
ARTS PLAST.
P. oppos. à expressionniste :
19. Ses peintures (de Degas) ne disent rien de son âme, c'est un abstrait, un exact, on ne sait rien de lui, ni son plaisir, ni son émotion, ...
C. MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, p. 96.
P. oppos. à figuratif (et donc synon. de non-figuratif) :
20. ... l'impressionnisme montre qu'on peut jouer de la couleur pure, sans se soucier du rendu de la matière dont elle est solidaire, sans la contraindre à épouser un volume, donc un modelé, ni une ligne de contour : aussi la génération suivante, celle de Gauguin et des Nabis, en particulier, passera sans difficulté à un emploi de la couleur pour elle-même de la ligne pour elle-même, pour leur propre épanouissement, pour leur plaisir, pourrait-on presque dire. L'élan sera donné au cubisme, et, derrière lui, à l'art abstrait.
R. HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 161.
MUS. P. oppos. à concret (cf. abstraction II B).
b) ÉPISTÉMOLOGIE. Science abstraite. ,,[Science] qui s'applique aux lois des phénomènes et non à un corps particulier.`` (LITTRÉ) :
21. ... la durée ne peut pas être le sujet d'une science abstraite, totalement distincte de l'histoire des êtres auxquels appartient cette durée, et n'ayant pour objet que les propriétés de la durée elle-même.
A.-L.-C. DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Logique, 1805, p. 487.
22. Il y a des sciences, comme les sciences abstraites, dont l'objet n'a rien de commun avec l'ordre chronologique des événements, et qui n'ont, par conséquent, aucun emprunt à faire à l'histoire, aucune donnée historique à accepter. Les théorèmes de géométrie, les règles du syllogisme, sont de tous les temps et de tous les lieux...
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 455.
c) GRAMM. Terme abstrait :
23. ... on appelle termes concrets les adjectifs, tels que pur, bon, etc. qui expriment une qualité considérée comme unie à son sujet; tandis que l'on appelle termes abstraits, les mots pureté, bonté, etc., qui expriment ces qualités séparées de tout sujet.
A.-L.-C. DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Idéologie proprement dite, 1801, p. 88.
d) MATH. Nombre abstrait. ,,Se dit d'un nombre énoncé sans désignation d'aucun objet particulier.`` (LITTRÉ) :
24. ... trois mètres est un nombre concret, et (...) trois tout court est un nombre abstrait.
A.-L.-C. DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Idéologie proprement dite, 1801, p. 88
25. La théorie de Locke ne peut (...) donner ni Dieu, ni le corps, ni le moi, ni leurs attributs : à cela près, j'accorde, si l'on veut, qu'elle peut donner tout le reste. Elle donne les mathématiques, direz-vous. Oui, je l'ai dit moi-même, et je le répète; elle donne les mathématiques, la géométrie et l'arithmétique en tant que sciences des rapports des grandeurs et des nombres; elle les donne, mais à une condition, c'est que vous considériez ces nombres et ces grandeurs comme des grandeurs et des nombres abstraits, n'impliquant pas l'existence.
V. COUSIN, Hist. de la philosophie du 18e siècle, 1829, p. 428.
e) PHILOS. État abstrait. [Dans la philos. d'A. Comte] Âge de l'humanité où la pensée procède par abstraction. Synon. métaphysique :
26. Les variations quelconques des opinions humaines ne sauraient jamais devenir purement arbitraires, quoique je ne puisse démêler aucunement leur marche générale. (...) (Celle-ci) consiste (...) dans le passage nécessaire de toute conception théorique par trois états successifs : le premier théologique, ou fictif; le second métaphysique, ou abstrait; le troisième, positif, ou réel. Le premier est toujours provisoire, le second purement transitoire, et le troisième seul définitif. Ce dernier diffère surtout des deux autres par sa substitution caractéristique du relatif à l'absolu, quand l'étude des lois remplace enfin la recherche des causes.
A. COMTE, Catéchisme positiviste, 1852, p. 82.
Rem. Abstrait fonctionne le plus souvent en concurrence synon. ou anton. avec, et dans l'ordre des fréquences, général, simple, universel, intelligible, différent du sensible (cf. en partic. ex. 3 à 10, 17).
B. [En parlant d'une pers. ou de son air ou apparence habituelle]
1. [Avec correspondance à l'emploi actif du verbe abstraire]
a) Qui use d'abstractions dans son lang.
Avec nuance péj. :
27. Le grand abus des abstractions est de prendre, en métaphysique, les êtres de raison, tels que la pensée, pour des êtres réels, etc., et de traiter, en politique, les êtres réels, tels que le pouvoir exécutif, comme des êtres de raison.
Avant que l'abstraction soit devenue pour l'esprit une chose qu'il puisse se représenter, et même concevoir, que de temps il lui faut! Par combien de retouches il faut fortifier cette ombre!
Combien de gens se font abstraits pour paraître profonds!
J. JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 321.
P. ext. [En parlant de la pensée] :
28. Il faut choisir dans les lettres entre deux mépris : celui que l'auteur a pour lui-même s'il écrit des vulgarités populaires et celui que le vulgaire a pour lui s'il enveloppe sa pensée d'une forme d'art qui la rend plus belle, plus abstraite et plus difficile à comprendre.
A. DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1851, p. 1288.
b) Dont la pensée se complaît dans l'abstraction :
29. « Orgueil et faiblesse, pensa-t-il. Et mauvaise foi. Un petit visage bourgeois bouleversé par un égarement abstrait des traits charmants, mais sans générosité. »
J.-P. SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 120.
30. Il avait eu comme condisciple à Stanislas Marcel Bouteron, grand spécialiste de Balzac; il en parlait avec commisération : il trouvait dérisoire qu'on consumât sa vie dans de poussiéreux travaux d'érudition. Il nourrissait contre les professeurs de plus sérieux griefs; ils appartenaient à la dangereuse secte qui avait soutenu Dreyfus : les intellectuels. Grisés par leur savoir livresque, butés dans leur orgueil abstrait et dans leurs vaines prétentions à l'universalisme, ceux-ci sacrifiaient les réalités concrètes pays, race, caste, famille, patrie aux billevesées dont la France et la civilisation étaient en train de mourir : les droits de l'homme, le pacifisme, l'internationalisme, le socialisme.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 177.
P. ext., rare :
31. ... quand je lui ai dit que j'aimerais visiter les nouvelles installations, il s'est étonné de voir un intellectuel abstrait et léger comme moi s'intéresser aux précisions viriles de la technique.
P. NIZAN, La Conspiration, 1938, p. 158.
2. [Avec correspondance à l'emploi pronom. du verbe abstraire] Qui par la pensée s'isole du monde environnant. Avec nuance péj., indifférent à ce qui se passe autour de lui. Vieilli, distrait :
32. J'étais né pour être bénédictin. La contemplation continue et non interrompue de toute chose est un bonheur, et l'état naturel pour moi est l'abstraction.
Je suis né abstrait, mon professeur de grec me répétait : vous êtes abstrait et distrait. L'action publique n'est que secondaire et je suis né désenchanté de la vie et n'y trouvant rien qui soit digne d'attention, si ce n'est la contemplation et la passion pour la beauté.
A. DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1850, p. 1275.
33. Il voulut s'arrêter devant une vitrine, mais elle se dit qu'elle serait tout de suite remarquée, surveillée; et elle continua à marcher vite, d'un pas égal, sans rien voir, l'air abstrait, fermé, fuyant l'interrogation furtive partout dardée sur elle.
J. CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, p. 239.
34. Nerveux, on le voyait sans cesse mâchonner sa moustache ou se mordre les doigts, ou remuer son râtelier. Débraillé, souvent sale, il faisait son cours en bras de chemise, le melon sur la tête, une main en arrière dans la ceinture de son pantalon, confirmant de l'autre, à grands gestes majestueux, la solennité des formules qu'il annonçait emphatiquement. Invraisemblablement abstrait, distrait et lunatique, négligent de sa personne au delà de toute idée, les mains rongées d'acide, les doigts bruns de nicotine, toujours sur le point de perdre son mouchoir ou son porte-mine, le nÅ“ud de cravate pendant, mal boutonné, mal ciré, mal brossé, rarement peigné et toujours en retard, il passait dans l'existence comme une espèce de grand gamin rêveur et puéril, ...
M. VAN DER MEERSCH, L'invasion 14, 1935, p. 71
35. Van Bergen savait que Maria aimait rire. Et il la plaisantait en néerlandais, lui faisait une cour pressante, qui soulevait de grands éclats de gaieté. Seul, Josef Van Oostland restait impassible dans son coin, entre le poêle de faïence et la petite fenêtre à rideaux blancs, et fumait, les yeux mi-clos, l'air abstrait et indifférent, une longue pipe de terre blanche, à la Brauwer.
M. VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 139.
3. [Avec correspondance à l'emploi passif du verbe abstraire] (êtres ou entités vivantes) dont on se fait une représentation vidée de contenu concr. :
36. Hommes pieux, qui parlez de Dieu avec tant de certitude et de confiance, veuillez nous dire ce qu'il est; faites-nous comprendre ce que sont ces êtres abstraits et métaphysiques que vous appelez Dieu et âme, substances sans matière, existence sans corps, vies sans organes ni sensations.
J.-F. DE VOLNEY, Les Ruines, 1791, p. 206.
37. L'homme, parce qu'il n'est qu'un effet, a voulu que le monde en fût aussi un, et dans le délire de sa métaphysique il a imaginé un être abstrait appelé Dieu, séparé du monde et cause du monde, placé au-dessus de la sphère immense qui circonscrit le système de l'univers, et lui seul s'est trouvé garant de l'existence de cette nouvelle cause; c'est ainsi que l'homme a créé Dieu.
C.-F. DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, préf., 1796, p. 10.
38. ... (les) passions nommées amour, amitié, haine, etc., ont leur siège et leur résidence en nous, existent subjectivement en nous, à tel point que si elles n'étaient pas en nous, bien qu'invisibles, nous ne serions pas. Ainsi d'abord ces passions bonnes ou mauvaises, c'est nous, ce sont des hommes, c'est l'homme. Et bien, il en est de même, sous ce premier rapport, de l'être abstrait ou universel appelé humanité. L'humanité, c'est la nature humaine en nous, c'est-à-dire la nature générique de l'homme contenue virtuellement en nous dans toute son infinité, et réalisée partiellement d'une certaine façon constituant à la fois notre particularité et notre vie présente.
P. LEROUX, De l'Humanité, 1, 1840, p. 254.
39. ... un ami c'est quelqu'un, et (...) le public ce n'est personne; (...) un ami a un visage, et (...) le public n'en a pas; (...) un ami est un être présent, écoutant, regardant, un être réel, et (...) le public est un être invisible, un être de raison, un être abstrait, (...) un ami a un nom et (...) le public est anonyme; (...) un ami est un confident et (...) le public est une fiction. Je rougis devant l'un parce que c'est un homme, je ne rougis pas devant l'autre parce que c'est une idée; ...
A. DE LAMARTINE, Nouvelles confidences, 1851, p. 30.
III. Emploi subst., PHILOS. Ce qui a les caractères de la pensée ou de l'expression abstraite :
40. La masse d'amour que le ciel lui avait donnée, il ne la jeta pas sur un être ou sur une chose, mais il l'éparpilla tout alentour de lui, en rayons sympathiques, animant la pierre, conversant avec les arbres, aspirant l'âme des fleurs, interrogeant les morts, communiant avec le monde. Il se retirait petit à petit du concret, du limité, du fini, pour demeurer dans l'abstrait, dans l'éternel, dans le beau. Il aimait moins de choses à force d'en aimer davantage, il n'avait plus d'opinions politiques à force de s'occuper d'histoire.
G. FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, p. 157.
41. Aller du connu à l'inconnu, c'est notre lot; autant dire du simple et abstrait vers le concret et l'individuel, que nous n'épuiserons pas.
ALAIN, Propos, 1922, p. 400.
42. ... je procède, dans ces confidences relatives, du concret vers l'abstrait, des impressions aux pensées, ...
P. VALÉRY, Variété 3, 1936, p. 239.
Prononc. : [], fém. []. Enq. : / 1, D; 2t /.
Étymol. Corresp. rom. : prov. abstrayt; ital. astratto; esp. abstracto; cat. abstracte; port. abstracto.
I. 1. 1372 (1522) « (terme) qui exprime un concept indépendant de l'objet » terme de gramm. (J. CORBICHON, Propriété des choses, I, 7, éd. 1522 ds QUEM. t. 1 1959 et DG : noms... que les grammairiens appellent abstractz); 2. a) 1568 « séparé (de la matière) » terme philos. (LOUIS LE ROY, trad. des Politiques d'Aristote, I, 3, Commentaire ds HUG. : que les intellectz abstractz sont coëternelz avec Dieu); b) 1605 « séparé (des contingences terrestres) » (PH. DE MARNIX, Différ. de la Relig. II, 1, 2 ibid., : Dieu... ne peut en aucune façon estre cogneu ni apprehendé sinon d'une ame abstracte, et retirée de la contemplation de toutes choses terriennes).
II. 1400-3 « retiré, caché (d'une vie) » terme gén. (CHRISTINE DE PISAN, Mutation de fortune, éd. Solente 23 635-6 : Paix, solitude volumtaire, Vie astracte, solitaire).
Empr. au lat. abstractus, part. passé de abstrahere, attesté au sens I, emploi math. (dep. CASSIODORE, De arte grammat., VII, 214, 3 ds TLL s.v. : abstracta... quantitas dicitur, quam intellectu a materia separantes vel ab aliis accidentibus sola ratiocinatione tractamus); cf. avec emploi I 1, ALBERT LE GRAND, Comm. in sent. P. Lombardi, 1, 33, 1 ds Mittellat. W. s.v., 63, 5 : utrum liceat proprietates abstracto nomine significari; cf. avec I 2a, ID., Quaest. super lib. de animalibus, 1, 1, ibid. 62, 68 : illud quod est universalius, est a materia abstractus; cf. avec I 2 b, ID., De somno, 3, 1, 6, ibid. 4, 3 : quidam sortiuntur animas altiores... quanto fuerint abstractiores. II, terme gén., élargissement de sens à partir de I.
HIST. À l'orig. un seul mot avec 2 orth. : abstract / abstrait indifféremment empl. jusqu'à FUR. 1690; puis les 2 orth. donnent 2 mots, mais dont les sens sont assez mal définis : d'une part, l'adj. abstract, de l'autre, le part. passé adjectivé abstrait de abstraire. Ac. 1718 regroupe pour la 1re fois tous les sens sous une vedette unique abstrait, alors que FUR. 1690 et Trév. continuent à distinguer 2 vedettes jusqu'en 1771, tout en donnant abstract pour ,,un peu barbare``.
I. Sens disparus av. 1789. « Retiré, caché, isolé », extension du sens premier (cf. inf. II) : Les wantiers de ceste ville n'avoient lieu comode au marchié pour estaller (...) pour vendre leur (...) marchandises par ce qu'ilz estoient en lieu abstrat. (10 nov. 1552, Reg. aux Publicat., Arch. Tournai ds GDF.). Rem. Emploi particulier : « retiré, caché » (en parlant d'une vie), ca 1400, cf. étymol. II.
II. Hist. du sens et des emplois attestés apr. 1789. Un seul sens (cf. déf. par DUB.) et différents emplois. Le sens apparaît pour la 1re fois en 1372 (cf. étymol. I 1) dans la lang. techn. de la gramm. Attesté ensuite comme terme de philos. (FUR. 1690), dogmatique (Ac. 1694) ou didactique (Ac. 1762), il a multiplié ses emplois et reste bien vivant. A. Emplois se rapportant à l'inanimé. 1. Emploi gén. « qui s'attache à l'aspect purement intellectuel d'une chose en dehors de toute qualité sensible et individuelle. » 1re attestation au XVIIe s. : Ce discours quoique abstrait, me paraît assez bon. REGNARD, 1655-1709 ds JOURNET-PETIT t. 1 1966, ROB. RICH. t. 1 1680 lui donne une valeur péjorative : Qui est détaché des choses sensibles, malaisé à pénétrer, vague. Discours abstrait. Permanence de ce sens, mais avec une valeur péj. plus prononcée (cf. sém.). 2. Emplois partic. : ce sont des emplois techn. déf. par le cont. (l'adj. étant toujours associé à un mot qui détermine son champ d'application : terme pour la gramm., nombre, sciences, art, etc.). Ils sont énumérés ci-après dans l'ordre chronol. d'apparition : a) terme abstrait (gramm.) : 1re attest. au XIVe s. (cf. étymol. I 1); permanence de cet emploi : XVIIe s. : La blancheur est un terme abstrait (...) (FUR. 1690). XIXe et XXe s. cf. sém. A 5 c. b) sc. abstraites. Apparition au XVIIe s. : J'avais passé beaucoup de temps dans l'étude des sciences abstraites; mais le peu de gens avec qui on en peut communiquer m'en avait dégoûté. (PASCAL ds JOURNET-PETIT t. 1 1966, ROB.). RICH. t. 1 1680 lui donne un sens péj. « malaisé à pénétrer, vague ». Permanence de ce sens (cf. sém.). c) nombre abstrait. Apparaît ds Trév. 1771, subsiste. d) math. abstraites. Dès le XVIIIe s. : Les Mathématiques abstraites ou pures sont celles qui considèrent la grandeur ou la quantité absolument en général, sans se borner à aucune espèce particulière, comme la Géométrie et l'Arithmétique. Dans ce sens elles sont opposées aux Mathématiques mixtes. (Trév. 1771). Emploi attesté au XIXe s. (Ac. Compl. 1842), mais inusité au XXe. e) art abstrait. N'apparaît qu'au XXe s. (cf. sém.). B. Emploi se rapportant à l'animé : ,,se dit d'un homme qui est comme isolé, séparé du monde extérieur, absent, distrait, indifférent à ce qui se passe autour de lui, absorbé, renfermé en lui-même.`` (ROB.). Apparaît au XVIe s. d'abord dans le cont. partic. du supra-sensible, sans nuance péj. cf. étymol. I 2 et aussi : En tel personnaige studieux vous voirez suspendues toutes les facultez naturelles (...) vous le jugerez (...) estre hors soy abstraict par ecstase. (RABELAIS, Tiers Livre, 1546, 31 ds HUG., s.v. abstraire). Rem. 1. Au XVIIe s., Rich. t. 1 1680 note une nuance péj.; le mot se charge d'un contenu affectif, être abstrait est une disposition caractérielle : Phédon est abstrait, rêveur, et il a avec de l'esprit, l'air d'un stupide. (LA BRUYÈRE, Caractères, VI, 83 ds CAYROU 1948). 2. La confusion abstrait / distrait est dénoncée par Trév. 1771, mais la distinction devient nette ds Ac. 1798 : On est abstrait pour être appliqué à une seule chose. On est distrait par inapplication et légèreté. 3. Au XIXe s., dans le lang. cour., se dit d'une personne : « qui pense par idées abstraites, s'exprime dans un langage abstrait et par suite, est difficile à comprendre ». Kant est un philosophe abstrait. (LITTRÉ). C. Emploi comme adj. substantivé : l'abstrait ou les abstraits. Terme issu de la scolastique p. oppos. au concret. Il apparaît au XVIIe s. et subsiste : XVIIe s. : De la connoissance des abstracts on parvient à celle des concrets, qui est le terme opposé. (FUR. 1690). XVIIIe s. : La connaissance des concrets est toujours antérieure à celle des abstraits. (LEIBNIZ, Nouv. essais, II, 12 ds DG). XIXe et XXe s. : cf. sém.
STAT. Fréq. abs. litt. : 2 466. Fréq. rel. litt. : XIXe s. : a) 2 890, b) 1 952; XXe s. : a) 3 053, b) 5 139.
BBG. BAILLY (R.) 1969. BAR 1960. BÉL. 1957. BÉNAC 1956. BONNAIRE 1835. DAGN. 1965. DAM.-PICH. Gloss. 1949. FOULQ.-ST-JEAN 1962. GIRARD 1756. GOBLOT 1920. Gramm. t. 1 1789. GUIZOT 1864. JULIA 1964. KNAUER (K.). Beiträge zum Ausdruck vom Abstrakten im Französischen. Rom. Forsch. 1930, t. 44, pp. 185-254. KOLD. 1902. LAF. 1878. LAL. 1968. LAV. Diffic. 1846. LITTRÉ-ROBIN 1865. MAR. Lex. 1961 [1951]. MIQ. 1967. PIÉRON 1963. PRIVAT-FOC. 1870. REY-COTTEZ 1968, t. 36, no 2, p. 139. ROMEUF t. 1 1956. SARDOU 1877. SOMMER 1882. SPR. 1967. SPRINGH. 1962. Synon. 1818. Théol. cath. Table 1929. UV.-CHAPMAN 1956.

JCL


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: GERARD 
Date:   22-12-2009 20:19

Point de vue purement personnel : les définitions qui en sont ici et là données , conduisent à y voir un mot passe partout non précisément qualifiant .
La question posée est de vouloir ou non deviner ce qui a inspiré le tableau ou ce qu'il inspire . Tout et n'importe quoi .
Au mieux quelques impressions catégoriques , impossibles à analyser , à décrire .
JG


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   22-12-2009 21:01

ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet

de la série d'images ci dessous,
je vous propose de déterminer
1) pour lesquelles le sujet est reconnaissable
2) lesquelles sont abstraites

6.0mm%20lens070727124124.jpg

6mm-fixed-lens-57590lar.jpg

abstrait.jpg

3d_abstrait_17.jpg

1689-abstrait-WallFizz.jpg

3d-abstrait-0005.jpg




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Henri Peyre 
Date:   22-12-2009 21:03

SCHOTT Raphaël a écrit:

> Question simple, public de l'abstrait, jugez vous utile de
> reconnaître la nature initiale et véritable du sujet
> photographié ?
>
> Est il possible d'avoir une lecture et une émotion de
> l'abstrait sans connaître l'origine de l'image ?

Personnellement je viens de la peinture. Le mot abstrait y est très lourd et je traîne son histoire avec la mienne.
En fait il s'est passé qu'avec l'invention de la photographie, le dessin a d'abord été volé à la peinture. La réaction a été un entrain nouveau des peintres pour l'exploration de la couleur (années des impressionnistes, puis des pointillistes, des post-impressionnistes en général) : la couleur restait une qualité non partagée par la peinture. On s'y spécialisait.
Dans un deuxième temps, quand il est apparu que la photographie s'emparait aussi de la couleur, les peintres ont senti qu'ils allaient perdre définitivement le monopole de la représentation. Que leur restait-il ? Privés d'images, ils étaient obligés de se replier sur l'exaltation du matériau "en soi". L'abstraction pouvait commencer.

Autrement dit, quand on vient de la peinture, on a tendance à considérer que l'abstraction est avant tout la mise en valeur du medium lui-même. Tout un tas de peintres se sont proclamés abstraits. Ils ont identifié l'oeuvre à la sensualité qu'ils éprouvaient à travailler la peinture et à la voir en place sur la toile. De ce temps m'est resté aussi un immense amour pour la "pâte" des oeuvres et quand une oeuvre me plaît je ne manque pas de venir à la distance du peintre et plus près encore, pour mieux en jouir.

Du coup et pour répondre aux questions de Raphaël :
Non, je ne juge pas utile de reconnaître la nature initiale et véritable du sujet de l'oeuvre, puisque dans l'abstraction je considère que le sujet est le medium lui-même.
Oui il est a priori possible d'avoir une lecture et une émotion de l'abstrait sans connaître l'origine de l'image.
Le problème de l'abstrait en photographie me semble tenir à la faiblesse de la photographie en tant que medium. L'abstrait est pour moi la mise en valeur du medium lui-même, or le medium est pauvre. C'est d'ailleurs pourquoi le grand public peut faire encore autant la confusion entre photographie et image (après tant d'années).
Cette confusion me semble moins possible avec certaines techniques anciennes (platine, ziatype, palladium) ou avec les clichés 6x13 en 3D.
Les premiers ont une vraie beauté classique, une texture et une "densité" qui peut rappeler certaines impressions données par des oeuvres peintes. Les seconds jouent dans une cour plus contemporaine : il reconstituent le choc de la "révélation" de l'image à cause du dispositif nécessaire à leur examen.
Dans les deux cas, il y a quelque chose qui se produit plutôt dans le medium que dans l'image elle-même.
Le sujet vient alors de surcroît ; l'émotion est abstraite, en ce sens qu'elle vient d'abord et surtout du medium. Si on veut c'est comme un petit Vermeer. D'accord l'image est déjà belle et les couleurs somptueuses, mais l'émerveillement grandit encore quand on s'approche et qu'on ne voit plus l'image... mais que la sensualité de la peinture !




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   22-12-2009 21:18

3) lesquelles sont des photographies
4) lesquells sont des images




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   22-12-2009 21:27

reconnaît on le sujet ?

rvb-install.jpg

hlm-rvb.jpg


est ce encore de la photographie ?

a t on photographié quelque chose ?

une photographie est elle l'image de quelque chose qui a été photographié ?




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   22-12-2009 21:40



RVB.jpg




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   22-12-2009 21:43

RVB
Collection [Urbanicle]
Acrylique à la spatule sur toile
Tryptique Dims 3 fois 70x50
2 400 €

voir ce site




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   22-12-2009 21:56

encore une,
j'adore l'artichromie

stephana_shan_-_colonne_RVB_01.jpg




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: colombe lévi 
Date:   22-12-2009 23:35

Sans oublier le portrait en 3 couleurs de Mingus ...

A ce propos le free jazz propose une sorte d'abstraction du thème. Pourtant le thème est là et à de rares éxeptions, on l'entend.
l'abstraction est une ouverture différente au sujet de référence. Un simple point de vue.





 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: GERARD 
Date:   23-12-2009 11:29

Convaincu par le commentaire de H.PEYRE ... qui je pense propose le moyen sans objet sensible visé . Cela rejoint la nature des mathématiques comparée au calcul numérique géodésique par exemple . JG


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Henri Gaud 
Date:   23-12-2009 16:53

<<Non, je ne juge pas utile de reconnaître la nature initiale et véritable du sujet de l'oeuvre, puisque dans l'abstraction je considère que le sujet est le medium lui-même.<<

Qui est un autre niveau d'une nature initiale.

Difficile de s'en défaire dès que l'on a un contact avec la matière.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Caro 
Date:   23-12-2009 17:18

Bonsoir,

Le plaisir de faire des photos abstraites.
Dans certaines séries photos , les personnes interprêtent parfois de façon surprenante l'image, dans le cas de photo abstraite la liberté d'interprétation ne me gêne pas au contraire elle laisse à chacun le soin de transposer ses émotions et même d'ajouter un nouveau regard sur l'image.

bonne soirée
Caro

www.carolinemichaud.com


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Zoran 
Date:   23-12-2009 19:38

"Ceux qui ont des références vers des images photographiques abstraites sont invités à poster des liens."

La très belle série substrat de T Ruff relève pour moi totalement de l'abstrait.




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: GERARD 
Date:   24-12-2009 10:49

Est ce une photographie ? Ou une aquarelle sur transpparent . JG


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Zoran 
Date:   24-12-2009 11:33

C'est une photographie, le tirage est un jet d'encre sous diasec.


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   24-12-2009 14:50

<<La très belle série substrat de T Ruff relève pour moi totalement de l'abstrait.>>
Quel rapport entre http://www.davidzwirner.com/artists/18/work_1226.htm et la photographie ?

<<Est ce une photographie ? Ou une aquarelle sur transpparent . JG>>
;-)

<<C'est une photographie, le tirage est un jet d'encre sous diasec.>>
Pour vous le jet d'encre c'est de la photographie ?




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: lorac2402 
Date:   24-12-2009 14:52

;-)




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: colombe lévi 
Date:   24-12-2009 15:00

"Pour vous le jet d'encre c'est de la photographie ?"
Non, c'est un tirage !

;-)





 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Zoran 
Date:   24-12-2009 16:46

lorac2402 a écrit:


Quel rapport entre
http://www.davidzwirner.com/artists/18/work_1226.htm
et la photographie ?


Pour vous le jet d'encre c'est de la photographie ?

Je suppose que pour les tenants de la photographie "pure", ce n'est plus de la "photographie". Mais bon, en matière d'orthodoxie je suis assez nul, le sujet ne me semble pas très intéressant.
Un peu de lecture sur ce travail.




 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: Henri Gaud 
Date:   24-12-2009 17:11

<<Je suppose que pour les tenants de la photographie "pure"<<

Heureusement la photographie pure, comme les races pures, n'existent pas.
La photographie n'est qu'une suite d'opportunismes de toute nature,
Tant qu'il y a des photons et qu'ils laissent une trace plus ou moins durable,
C'est de la photographie.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: ABSTRAIT doit on reconnaître le sujet
Auteur: philfrem14 
Date:   25-12-2009 10:15

Le fait de reproduire une réalité par un unique oeil avec un temps T,n'est il pas une représentation abstraite du monde? Si on ajoute une représentation en NB...
Plus haut ds le fil une remarque su Pinault, fait resortir une notion qui est importante si on prend le point de vue de dire que l'abstraction est une "non reconnaissance" de la forme, c'est le fait d'associer Abstrait et Contemporain.
En toute circonstance n'oubions pas que l'acte de photographier c'est de dessiner avec la lumière.
Bonne fetes

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