Vers le forum actuel de galerie photo : http://www.galerie-photo.info/forum

Retour à l'index des archives 2006-2009
phorum - esthétique et autres discussions - Un paradoxe récurrent

Archives 2006-2009 esthétique et autres discussions
galerie-photo, le Site Français de la Photographie Haute Résolution


 Un paradoxe récurrent
Auteur: jean d 
Date:   10-01-2009 19:24

Je ne me souviens pas avoir lu ou vu ce sujet traité dans les archives, ou alors dilué en de nombreux fils eux-mêmes atomisés sur des semaines et des mois dans les forums du site.

Nous assistons d'une part à une course aux armements, qu'ils relèvent de l'optique, de la mécanique, de l'électronique, de la chimie, de la physique, des hitechs les plus pointues et ce, au jour le jour, que dis-je, au jour la nuit, avec des observateurs diurnes et nocturnes en veille technologique constante, nous alertant à la minute près de la dernière découverte ou la dernière nouvelle qui va révolutionner la photographie dans l'un de ses multiples aspects, pour tirer encore plus de résolution ou diminuer encore les multiples aberrations jusque-là subies et acceptées à contre-cœur.

Nous observons d'autre part, lorsque nous parcourons les galeries des photographes, de leur tendance endémique à détruire, éroder, vigneter, trembloter, flouter, ruiner, dégrader, saboter, gâter, pervertir, salir, profaner, amocher leurs images, nous lisons louanges et dithyrambes sur le Holga, le Lomo, le Diana ("appareils photographiques" entrant bien dans la catégorie tolérée sur ce forum), nous parcourons de la même manière les expos, les bouquins...

Ce paradoxe appelle plusieurs réflexions, et je souhaitais avoir des avis avisés sur cette observation.

Il semblerait qu'il y ait dichotomie entre travail photographique alimentaire et "travail personnel", le premier ne souffrant d'aucune défaillance ni d'à-peu-près technique, le second étant ouvert à tous vents, l'exigence technique (au sens "résolution") n'étant apparemment pas le vecteur essentiel, bien au contraire.

Autrement dit, les pros doivent absolument investir, les pas pro n'auraient aucunement ce besoin.

Ce forum est essentiellement fréquenté par des amateurs.
N'étant pas photographe moi-même, je ne mérite pas encore le titre, J'ai personnellement eu du mal à plusieurs reprises à y trouver un professionnel pointu pour lui confier des travaux spécifiques, géographiquement compatible, et les pros que j'ai finalement trouvés dans l'annuaire ne connaissaient pas ce forum.

Le paradoxe continue donc avec cette ultime observation (raccourcie à dessein): Les photographes amateurs de ce forum dépensent des sommes phénoménales pour produire des images dégradées.
Ils se défendent (mollement) sur le plaisir à posséder une machine de rêve, voir fil voisin.
Je cherche en vain une autre activité humaine ou ce constat soit aussi fort.
Quel est votre sentiment à chaud?
Merci.




 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Guillaume JOUET 
Date:   10-01-2009 19:38

Salut Jean,
je crois que la machine de rêve à a laquelle tu fais allusion est destinée à un usage pro ?


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jean d 
Date:   10-01-2009 19:55

Bonsoir Guillaume,

Ta remarque appelle un étage de plus à la réflexion: Un pro a-t-il le "droit" de rêver d'une machine.
Plus généralement, a-t-on le droit de prendre son pied en bossant...
Mais ça ne m'aide pas :-)


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jeanba3000 
Date:   10-01-2009 20:21

Salut Jean

La course aux armements existe aussi d'une certaine manière chez une bonne part des amateurs qui, après avoir été formatés par le marketing informatique de la fuite en avant, ne se pose plus trop de questions lorsque l'industrie photographique lui impose la même chose avec la photo numérique.

Quelle proportion des photographes amateurs peut représenter la mouvance Lomo & co ? Et de quelle population est-elle constituée ?

Chez les artistes, vu l'enseignement des arts plastiques, c'est un peu normal d'y trouver des amateurs de photo « ratée », la démarche est plus dans la recherche, l'exploration, le questionnement, que dans l'aboutissement, auquel ils assimilent peut-être la notion de photo « réussie » ?

Perso j'ai des tendances aussi bien maniaques que bordéliques, et autant maso que sadique, je prend autant de plaisir à m'emm… avec du grand format qu'à martyriser des Polas et grâce à ma pifométrie, j'ai pas mal de photos ratées dont je suis assez fier. Et je suis loin d'avoir découvert toutes les techniques « alternatives » ni maîtrisé les techniques « normalisées », finalement je m'en fous un peu, je poursuis mon bonhomme de chemin selon l'humeur, l'essentiel étant de prendre mon temps, et du bon temps !


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jeanba3000 
Date:   10-01-2009 20:32

Par contre j'ai un vrai plaisir à utiliser de beaux objets que j'estime de qualité, et les appareils photo que j'aime datent généralement des '60s.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jean d 
Date:   10-01-2009 21:23

Bonsoir Jean-Baptiste,

Je te prends un exemple qui me paraît le plus répandu chez les photographes: le vignetage.
Voilà des mecs qui ont craché plusieurs milliers d'euros dans leur matos de rêve, avec des optiques au top du top, avec un CI qui couvre 5 fois le format à pleine ouverture, l'image est réussie à tous points de vue, et on dirait qu'au final, il leur manque quelque chose, un signe d'authenticité, de véracité, et les voilà qui ajoutent un vignetage artificiel avec Toshop ou autre tambouille !
Quelle est la signification profonde de cette dégradation volontaire, sinon de s'identifier à je ne sais quel ancien "maître" ou à pérenniser une présentation qui se voudrait plus authentique que la vérité vraie de cette image réussie...?




 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Guillaume JOUET 
Date:   10-01-2009 21:36

Je ne connais pas d'exemples de ce type, à part peut-être dans la pub ?
Et puis, un bon vignettage, c'est plus beau avec un pare-soleil plus petit, pas besoin d'investir dans photoshop !


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jean d 
Date:   10-01-2009 21:51

Il y en a plein les sites de photographes.
Compte pas sur moi pour cafter :-)
Mais si tu cherches bien...

Mais tu dis toi-même un "bon vignettage" qu'en plus tu qualifies de beau.
C'est ça que je ne comprends pas.
En quoi le vignetage est-il beau...alors que c'est le résultat d'une faiblesse d'optique par rapport à un format...
Quelle en est la signification esthétique, culturelle, technique ou que sais-je...?




 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jeanba3000 
Date:   10-01-2009 22:11

Il me semble qu'il est couramment recommandé de « fermer » une composition en densifiant les bords d'un tirage, le ciel par exemple. Le genre de conseil qu'on voit dans les magazines grand-public… Je sais, cette évocation va en faire hurler plus d'un par ici, ou du moins bien rire, si on en croit le sujet de cette rigolade récente :-D

En peinture ça doit pouvoir se retrouver aussi, peut-être une manière de renvoyer le regard vers le centre de la composition et l'empêcher de s'échapper du cadre ?

Effectivement, pour un tel résultat, autant avoir dès la prise de vue ce petit vignettage si facile à obtenir. C'est pour cela que je n'ai pas de filtre dégradé circulaire sur mes grands angles.

Mais même au niveau des pros, on ne peut pas généraliser, la photo professionnelle, c'est tellement de métiers différents, les besoins ne sont pas les mêmes. Un photographe de mode ou un reporter va peut-être préférer à dessein avoir une image « dégradée », qui serait tout à fait inacceptable du point de vue d'un photographe spécialisé dans l'industrie, l'architecture ou le catalogue…


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Guillaume JOUET 
Date:   10-01-2009 22:18

"En quoi le vignetage est-il beau"
Pour certains portraits, j'aime bien une image fermée par un vignetage, mais c'est comme tout, l'abus casse l'effet. Disons que sur quelques photos, il m'arrive de me tromper volontairement de par-soleil. Est-ce beau, ça je n'en sais rien, mais ça peut apporter une atmosphère particulière dans des cas bien précis.
Mais on est loin de la débauche de moyens !:=))
Pour en revenir à tes interrogations, je ne ressens pas cette course à l'armement chez les amateurs de GF. Certains ici semblent utiliser un matériel très sophistiqué et couteux, mais toujours dans une optique professionnelle qui échape totalement aux lois de l'amateur. Les investissements consentis dans ce cadre sont finalement bien chétifs comparés à d'autres corps de métiers.
Quant aux artistes, tu sembles sous entendre que certains photographes comme Sarah Moon, pour n'en citer qu'un, auraient les mêmes résultats avec un jetable à 2 balles (flou, vignetage, sous ex, grain) et utilisent des rolls pour aller traire les vaches ? Est-ce bien là le sens de ton fil ?
Bonne soirée


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Christophe Frot 
Date:   10-01-2009 23:25

On touche du doigt la seule verite ... l'amateur est libre et le pro est dépendant du client ;o))

@+

Christophe


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: marin 
Date:   11-01-2009 00:16

"le pro est dépendant du client"

oui mais lequel (pro) avec qui (client) ?
le monde de la photographie professionnelle est très hiérarchisé tout en haut on trouve ceux qui ne veulent avoir carte blanche et se fichent du reste, ceux qui ne veulent que le très gros chèque et rien d'autre, et ceux qui veulent les deux.
L'idée de liberté est encadrée en commande, mais dans le cadre on peut être libre, et cette liberté est accordée quand elle est déjà prise.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Noug4t- 
Date:   11-01-2009 00:44

D’après moi, tout ce qui est dégradation, aberrations, vignettage, etc, sont des effets « narratifs ». Une image raconte une histoire, les effets y placent l’ambiance. C’est ce qu’oublient la majorité des gens qui n’utilisent leur lomo, pola, films périmés,etc etc que parce que c’est « cool » et à la mode.
Utiliser un matériel de qualité permet de partir d’une image neutre, et avec beaucoup de détail. L’histoire est là, brute, un synopsis, reste à la travailler pour lui donner du style.
Pourquoi dans ce cas ne pas directement utiliser un appareil qui donnera ce style? (sisi, j’ai entendu celui qui vient de penser ça). Alors oui, ça peut être marrant de partir avec des contraintes, utiliser un lomo… pourquoi pas… on saura jamais en prenant une photo ce qu’elle va donner au final, et des fois ça fera des « accidents » intéressants, mais pour moi ça reste un exercice de style. En général, on préfère maîtriser ce qu’on fait.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jean d 
Date:   11-01-2009 05:53

Noug4t on approche.

Autant je comprends mon ami Michel Brissaud qui prend du plaisir à ressortir des vieux tromblons d'avant-guerre pour retrouver le rendu propre à ces matériels et tout le signifiant historique qu'ils trimballent, le tout pour un budget généralement modeste, autant j'ai du mal à saisir l'intérêt à craquer 10 ou 15 K€ dans des matériels "de rêve" pour rechercher et obtenir le même résultat.

Le vignettage (ah oui ça prend vraiment 2 "t", encore un mot que j'aime pas...) a visiblement un statut particulier.
J'admets bien volontiers l'idée ou l'effet d'enfermement de l'image, mais cette aberration reste malgré tout un défaut venu du fond des âges photographiques, et il induit qu'on le veuille ou non une connotation passéiste évidente.

Pour ma part, si j'ai investi moi aussi dans des machines sur les conseils glanés ici même auprès de spécialistes reconnus et utilisateurs de ces matériels, c'est pour être surpris, voire abasourdi par les résultats époustouflants dont elles sont capables, et l'idée même de dégrader ces résultats chèrement acquis me désoblige profondément.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Henri Peyre 
Date:   11-01-2009 08:01

Les photographes amateurs de ce forum dépensent des sommes phénoménales pour produire des images dégradées.
Ils se défendent (mollement) sur le plaisir à posséder une machine de rêve, voir fil voisin.
Je cherche en vain une autre activité humaine ou ce constat soit aussi fort.


2 réflexions à chaud :
- Je dirais qu'il y a quand même un lien entre la production de belles images et une recherche sur le matériel. La photo est une discipline dans la quelle le matériel a une importance évidente.
- Le signe le plus grand de l'amateurisme est la conviction que le matériel idéal arrive, que Cakon va le produire demain, et qu'en attendant on ne peut pas faire de bonne photo.

Une interrogation : la notion d'image "dégradée" me semble bizarre. Dégradée par rapport à quoi ? Tout n'est qu'interprétation !




 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: PdF 
Date:   11-01-2009 08:25

<<Nous observons d'autre part, lorsque nous parcourons les galeries des photographes, de leur tendance endémique à détruire, éroder, vigneter, trembloter, flouter, ruiner, dégrader, saboter, gâter, pervertir, salir, profaner, amocher leurs images, nous lisons louanges et dithyrambes sur le Holga, le Lomo, le Diana ("appareils photographiques" entrant bien dans la catégorie tolérée sur ce forum), nous parcourons de la même manière les expos, les bouquins...>>

A ceci près que la photogrpahie "documentaliste" offrant des images de très haute qualité technique dans des formats de tirages jamais vus auparvant se porte mieux que jamais. Voir:

Gursky, Sternfeld, Mark Marchesi, Tournebœuf, Nefzger, Delsaux, Voit, Tettamandi, Burtynsky, Marchand & Meffre, Norfolk, etc.. etc.. (liste non exhaustive).

Ce n'est qu'une question de choix. Si certains préfèrent le propre et net, d'autres vont ailleurs. On peut aimer la musique symphonique ou le heavy metal, la cuisine de terroir ou le MacDo, Armani ou Prisunic.

PdF


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: jean d 
Date:   11-01-2009 09:30

PdF

Je ne porte aucun jugement sur les images ni sur les photographes, chacun fait bien ce qu'il veut et tant mieux, où serait l'intérêt...
Certaines images gagnent à être comme tu dis hyper léchées, d'autres à être destroyées, les exemples sont pléthoriques.
Ce sont les moyens de les obtenir qui me posent question.

Henri

D'accord avec tes deux premières remarques.

J'entends par "dégradée" une image obtenue avec les seuls matériels dont on devrait parler sur ce forum (paraît-il), mais qui a fait, soit l'objet d'un protocole opératoire, soit d'un post-traitement qui (à mon sens) la relègue au niveau technique d'une image qui aurait pu être obtenue avec des matériels de moindre qualité ou beaucoup plus anciens.

Je suis quelquefois étonné dans les expos ou les bouquins (Arles cette année par exemple) de lire sur la petite fiche de l'artiste qu'il travaille avec une Master Technika, alors que j'aurais parié pour un Pentax Spotmatic...


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: pawl 
Date:   11-01-2009 09:30

Un pro ne reve pas du materiel.Un amateur et fetichiste oui.(Toute ressemblance...)

C'est pas le materiel qui fait la photo...dans certains cas extremes et contraignants il participe.L'appareil est un moyen et pas une finalité.

Enfin dans l'art il y a la demarche esthetique qui fait qu'on puisse faire des "choses affreuses" tout en sachant dessiner et peindre comme Raphael(Picasso...) voir aussi le fil de l'autre sur Mondrian qui pretendait que son fils...

Pour l'art il faut laisser tomber il faut se contenter de regarder du documentaire et ça ira...ça evitera d'écrire des tartines sans qeue ni tête...

pawl


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: GERARD 
Date:   11-01-2009 17:41

"Autrement dit, les pros doivent absolument investir, les pas pro n'auraient aucunement ce besoin."
Oui , ce serait rationnel . Raisonnable . Réaliste .
Mais , en écartant les motivations crées par les marquetteurs , il peut exister un goût de l'individu pour la technologie de pointe , tendance résultant de sa formation ou de son activité profesionnelle autre que la photographie . Ceci peut l'incliner à se faire plaisir avec des performances , qui ne seront presques jamais exploitées .
Maintenant il faut reconnaître , que la technique qui prend en charge presques tout et suffisamment pour le but image visé , rend l'esprit disponible pour le choix , la composition , le cadrage , la direction de l'éclairage etc ...
Le je-moi est haïssable , mais :
- des années/mois durant j'ai photographié en montagne des tapis de fleurs avec des chaînes enneigées à l'horizon , usage du pied bascule d'objectif , des papillons vivant , en 6x7 Agfachrome 50S . J'ai porté 12 kg . J'ai stationné 1 h pour un cliché . J'ai eu des projections étonnantes de réalisme .
Mais je n'ai jamais réalisé des images sur le vif .
Je n'ai pas en ce sens égalé mon père avec son Boxtengor Zeiss 1930 .
- alors en limitant mon ambition à la création sur un moniteur de PC , et dans ce cas les pixels et l'automatisme serviteur d'un mini numérique sont satisfaisants , j'ai retrouvé la mobilité , la rapidité , la surprise .
- j'ai écarté le souci de me faire voler la T70 , ce qui est le cas pour toute machine hitech .
JGERARD catégorie amateur
Pour le N/B je joue au Rollei ou avec des machines anciennes .

.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Gabriel 
Date:   11-01-2009 21:04

L'imperfection a sa beauté.
(Je viens de lire un article sur le Walker Evans et le SX70 qu'il a utilisé á la fin de sa vie; lui si épris de perfection se prit d'amour pour les limites de son appareil.)

Gabriel


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: lorac2402 
Date:   11-01-2009 21:41

Vilém Flusser
Pour une philosophie de la photographie.
p49

(Bien que le présent chapitre s’intitule « La photographie », il ne traite pas des aspects spécifiques aux photographies — ceux mêmes qui les distinguent des autres images techniques. En guise d’explication, disons que ce chapitre avait pour but d’ouvrir la voie à un déchiffrement des photographies qui soit doué de sens. Le prochain chapitre s’efforcera de combler cette lacune.)
En résumé, les photographies sont, comme toutes les images techniques, des concepts encodés en états de choses; ce sont les concepts du photographe tout autant que ceux qui ont été programmés dans l’appareil. Il en résulte pour la critique photographique la tâche de déchiffrer dans chaque photographie ces deux encodages intimement liés. Le photographe encode ses concepts en des images photographiques pour fournir des informations aux autres, réaliser des modèles à leur usage, et, ce faisant, s’immortaliser dans leur mémoire. L’appareil encode en images les concepts qui sont programmés en lui afin de programmer la société à adopter un comportement en feed-back qui favorise l’amélioration progressive des appareils. Si la critique photographique parvenait à démêler ces deux intentions dans les photographies, les messages photographiques seraient du même coup déchiffrés. Tant qu’elle n’y réussit pas, les photographies demeurent non déchiffrées et apparaissent comme reproduisant les états de choses du monde du dehors, comme si elles s’étaient reproduites « d’elles-mêmes
sur une surface. Considérées d’un tel point de vue non critique, elles s’acquittent au mieux de leur tâche : programmer magiquement le comportement de la société dans l’intérêt des appareils.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: GERARD 
Date:   12-01-2009 11:16

"L’appareil encode en images les concepts qui sont programmés en lui afin de programmer la société à adopter un comportement en feed-back qui favorise l’amélioration progressive des appareils. "
Je comprends que la machine photographique forme la société à l'insu du photographe . Bigre . Dangereux . Ce n'est plus une interaction machine homme , mais une relation de maître robot à esclave .
"les états de choses du monde du dehors, comme si elles s’étaient reproduites « d’elles-mêmes sur une surface"
Les photographies , ou les choses du monde , se sont reproduites ?. Obscur à mon sens .
"Considérées d’un tel point de vue non critique, elles s’acquittent au mieux de leur tâche : programmer magiquement le comportement de la société dans l’intérêt des appareils."
Pourrait être dit de toute machine , non ?
JG


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: georges laloire 
Date:   12-01-2009 18:25

Ma boulonneuse pneumatique programme le comportement de la société dans son intérêt quand elle dévisse un écrou de roue ? ? ?

Sale bête va !


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: GERARD 
Date:   12-01-2009 18:52

OUI
La boulonneuse en facilitant le changement de roues incite à l'usage de l'automobile , fait social anti boorlesque .
Et l'homme la trouvant encore trop pénible lui adjoint deux pattes qui assument le poids gravité de la boulonneuse; donc celle-ci a suscité son perfectionnement .
Action , induction , mais pratiquement , un jour réaction ... dans le cas d'une boulonneuse , ce peut être un poignet cassé . JG


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Pierre Liberas 
Date:   13-01-2009 05:14

Un pro n'a pas d'état d'âme sur la commande: si le client veut du net hyperléché, hyperparfait il cherche l'outil qui lui permet d'atteindre cet objectif. Si le client veut du flouté il achète l'outil qui va avec; si le client veut du vignetage, il achète l'objectif spécial vignetage. En un mot, il y a commande d'un coté, recherche de l'outil ad hoc pour réussir à tous les coups avec la meilleure économie globale, quelle soit technique ou financière. Aujourd'hui on est dans l'image où il faut toucher la texture, l'oeil du public est hyperexigeant dans la pub. YAB fait très exactement les photos qu'il faut et pour faire ces images exceptionelles il faut de très gros moyens; il a compris le truc: il recherche l'exception mais pas à faire des photos qui traverseront les siècles; ce n'est pas la même démarche. Demain je fais du YAB avec le même budget. C'est en définitive pour le pro le choix d'investir dans une technique répétible qui marche à tous les coups et qui rapporte. Sa machine de rêve c'est quand il a trouvé celle qui rempli ces objectifs.A l'heure actuelle pour faire d'excellentes photos ce n'est pas le matériel qui compte mais c'est d'être en position pour les prendre: au bord du terrain de foot, sur le pitline, dans le callejon etc... si tu es accrédité et proche du sujet, clic clac c'est dans la boîte et tu exposes; le matériel a tout fait à ta place; plus photoshop ..................

L'amateur a la démarche inverse de l'impécunieux. Il ne peut pas investir dans du matériel a prix hallucinant pour la communion du petit; inconsciemment il prend le contrepied du progrès car il voit bien que n'importe quelle andouille peut faire clic clac . Il sait bien qu'entre YAB et lui il y a la location d'un hélico avec 10.000 euros de matériel autour du cou. Sa démarche est donc d'aller chercher intellectuellement ce qui peut constituer une esthétique différente.

L'amateur justifie intellectuellement la pauvreté de ses moyens et parfois c'est souvent pas mal; le public le lui rend bien car s'il se précipite à Noël à la Fnac pour acheter du YAB, ce qu'il adore en fait,mais il respecte l'artiste au Holga; il n'en veut pas chez lui, mais il reconnait la créativité du bougé pas net. Pour les travaux en n et b il n'a pas à vrai dire de point de comparaison mais le boulot d'un type avec une machine sur pied comme avait son grand père et la photo anodine de la même cascade avec le même point de vue que son arrière papy celà inspire le respect et désigne l'artiste. Pour justifier de son statut de créateur, d'artiste, d'intellectuel de l'art, l'amateur a donc du soucis à se faire.

Mais paradoxe, à mon sens, c'est que la superbe technicité actuelle donne des images pour ma part assez sublime, même si certains font encore plus sublime avec des moyens plus anciens comme la pratique des Ektas. L'amateur artiste souffre de la non reconnaissance de son travail quand sa concierge lui montre de superbes photos de voyage prises avec son sony à deux balles ultracompact. Elle lui bouffe le boulot avec ses charentaises et son haleine aillée. Donc il lui montre bien qu'elle n' a rien compris en lui foutant sous le nez la même danseuse de flamenco mais complètement bougée filée méconnaissable ou les pois de la robe s'étirent en volutes de paquet de clops. C'est tout juste s'il ne lui colle pas un beignet en luis disant "cà c'est de l'art et vous c'est de la m..." Non Mais !

Pour finir, on ne peut pas faire coïncider la technologie actuelle avec le statut de l'artiste amateur car tout le monde sait faire clic clac; il n'y a qu'en détruisant les canons (pas les nikons) recuits de la photographie répandue que l'artiste peut exister.

Pire même pour l'artiste en N et B car presque tout a été fait; les mêmes pont de Paris à toutes les heures, la même cascade, les mêmes photos de Rome, les mêmes gondoles à Venise, les mêmes scènes de bistrot, de végétables sur la table de la cuisine, heureusement les humains sont mortels alors la tête change un peu, la mode et les bagnols. Il ne fait plus découvrir avec surprise Paris ou Istanbul, alors il photographie les merdes de chien, les murs taggés des vespasiennes, un petit bout de toit car Doisneau et les autres lui ont déjà tout pris, même la tour eiffel entre les jambes de la jolie touriste, le gosse à la barbe à papa. Il a soudain la création de haine, il lacère, dissout dans la soude, brûle le néga, surexpose pour faire croire que c'est la vision de Dieu sous expose pour faire un tirage où à travers le noir du noir tu visualises le néant; c'est du Landru photographique, du Petiot argentique et pendant ce temps ce C.. de YAB passe à la télé pour fêter son 1,0000,000 tirages du trou de cul du Popocatépelte..... sinistre

C'est en partie ce que recherche Henry dans sa recherche du hors norme; c'est une voie de traverse pour continuer à créer dans un monde parfait avec comme pb de fond c'est que la photographie est seulement une technique de reproduction du réel mais très peu de son interprétation: pas de cubisme, d'expressionnisme, de pointillisme, de fauvisme. la marge de manœuvre est très étroite

Amitiés


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: pawl 
Date:   13-01-2009 07:22

J'apprecie bcp les deux dernières lignes.

Cordialement,

pawl


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: gp 
Date:   13-01-2009 08:46

la photographie est seulement une technique de reproduction du réel mais très peu de son interprétation

Pour moi, c'est tout le contraire. Le réel est irréductible et on ne peut que produire des représentations incomplètes ou imparfaites : des interprétations. La force de la photographie est là : ça a l'air réel mais ce n'est pas.
Du coup, il reste pas mal de choses à faire, en photographie ! ; )




 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: GERARD 
Date:   13-01-2009 09:43

M.LIBERAS
" presque tout a été fait;"
c'est ma réflexion bien souvent même devant les plus superbes NB de certains d'entre vous , j'ai le plus souvent une impression de déjà vu ; peut être justifié par le fait que je regarde des photographies depuis quelques six dizaines d'années . La photographie en est au stade de la redite perpétuelle .
Bien souvent devant un tirage ma mémoire revoit une page du PhotoAlmanach Prisma .
La création reste limitée à la perfection du rendu , plus réussie , plus convaincante .
Cette impase est elle limitée à la photographie? qu'en est il pour la littéature , le théâtre , le cinéma ??
Bon texte que je stocke pour mon usage personnel , évidemment .
L'intersection de l'écrit avec la photographie , le roman photo haut de gamme , peut il être une issue ? Le dire est enfoncer une porte ouverte , tout cliché se veut dans un contexte ...
J.GERARD
"avec ses charentaises et son haleine aillée" : allez illustrer cette assertion par une photographie , concours ouvert , pas de prix .


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Henri Gaud 
Date:   13-01-2009 10:10

<<la photographie est seulement une technique de reproduction du réel mais très peu de son interprétation<<

<<Le réel est irréductible et on ne peut que produire des représentations incomplètes ou imparfaites : des interprétations.<<

Et si le réel n'existait pas, on le fabrique.

Le rapport entre la photographie et le supposé réel est une aliénation culturelle,
Il y a sans doute moyen de faire autrement.
Mais "l'art moyen" voyage dans le très grand nombre ce qui accentue très fortement les caractères culturels qui le compose.

Je suis convaincu que la normalisation à ce nivau encore jamais vu que provoque l'invasion du numérique rend un très grand service à ceux qui veulent sortir de ce système, plus la norme est forte, plus il est facile de faire comprendre que l'on en sort.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: marin 
Date:   13-01-2009 10:41

"Et si le réel n'existait pas, on le fabrique."

Tu rêves :)

"Le rapport entre la photographie et le supposé réel est une aliénation culturelle"
"Je suis convaincu que la normalisation à ce nivau encore jamais vu que provoque l'invasion du numérique rend un très grand service à ceux qui veulent sortir de ce système, plus la norme est forte, plus il est facile de faire comprendre que l'on en sort."


Tous tes discours ne tendent que vers un seul but : servir de façon systématique tes intérêts. C'est hallucinant, je n'avais jamais vu une telle machine de guerre en marche !


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Christophe Frot 
Date:   13-01-2009 10:43

"Nous construisons le monde, alors que nous pensons le percevoir" (Paul Watzlawick)
@+
Christophe


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Henri Gaud 
Date:   13-01-2009 10:53

<<"Et si le réel n'existait pas, on le fabrique."

Tu rêves :)<<

Il s'agit tout simplement d'une théorie de physicien : regarder le monde le transforme, donc photographier le monde le transforme, le fabrique. On peut facilement observer que le photojournalisme a transformé le monde, on peut même dire que le photojournalisme a fabriqué le monde dans lequel nous vivons.

<<Tous tes discours ne tendent que vers un seul but : servir de façon systématique tes intérêts. C'est hallucinant, je n'avais jamais vu une telle machine de guerre en marche !<<

Tu mélanges intérêt et réflexions, je n'ai aucun intérêt dans cette affaire, j'exprime un point de vue peu courant, j'ai donc des "adversaires" de ton type, qui ne comprennent rien et s'expriment à tort et à travers. Mais je ne désespère pas, tu vas bientôt comprendre, c'est inéductable.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: marin 
Date:   13-01-2009 10:59

j'ai donc des "adversaires" de ton type

C'est dément réfléchis donc un peu ! Tu as simplement les ennemis que tu t'es inventé pour mener ta guerre.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Henri Gaud 
Date:   13-01-2009 11:12

<<j'ai donc des "adversaires" de ton type

C'est dément réfléchis donc un peu ! Tu as simplement les ennemis que tu t'es inventé pour mener ta guerre.<<

Pas du tout c'est toi qui utilise des termes guerriers, qui m'insulte très régulièrement et tente de me mettre en colère dès que tu en ressens le besoin.
En fait je ne fais qu'exposer un point de vue sur la normalisation de la photographie en couleur, ce que visiblement tu ne comprends pas.

Mais au lieu de ramener ce débat comme d'habitude sur la marge du propos, tu ferais mieux d'argumenter ton propre point de vue, mais avant il faut que tu fasses l'effort de comprendre le mien.

Si cela ne t'intéresse pas, pourquoi ne pas me foutre la paix.

--------------

Alors maintenant tu l'as ton Ekta au Delta L 10-12, enfin l'Ekta de rêve pour tes vues nocturnes, la célèbre 2529, vas-tu t'en servir ? il faut vraiment tout t' apporter sur un plateau et tu te contentes de consommer ce que l'on te dit de consommer, tout en ronchonnant contre toutes les idées "hors normes".

Mon point de vue est de faire autrement, respecte le :-)))

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: marin 
Date:   13-01-2009 11:28

Je dis simplement que tu promènes ton cheval de bataille d'un fil à l'autre, et c'est plombant.

Maintenant quand je lis sous ton clavier :
"photographier le monde le transforme, le fabrique" c'est audible, mais c'est très différent de "si le réel n'existait pas, on le fabrique".

(c'est le même écart de discours entre les normes industrielles que tu désignes et tes extrapolations sur la division du monde entre esclaves et affranchis des normes que tu dénonces)


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: gp 
Date:   13-01-2009 11:33

il n'y a qu'en détruisant les canons (…) recuits de la photographie répandue que l'artiste peut exister.


Ca retombe dans le sujet, et ça pourrait coller avec ce que constate Jean. A une nuance près qu'il n'est pas besoin de détruire puisqu'il y a de l'espace pour exister à côté…

Caricaturalement, il y a deux approches possibles qui ont pour objectif commun la volonté de se distinguer des photographies "littérales" :
- soit on travaille sur la forme en insistant sur la matérialité de l'image pour contrer l'idée de transparence du médium : ce sont, entre autres, les exemples donnés par Jean au départ,
- soit on fait mine d'adopter cette transparence et on joue sur la tension entre une forme "standard" et le fond : entre l'apparence qui dit "ceci est celà" et le sujet qui répond "qu'en sais-tu ? ".

L'une n'exclue pas l'autre.




 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Henri Gaud 
Date:   13-01-2009 11:41

<<(c'est le même écart de discours entre les normes industrielles que tu désignes et tes extrapolations sur la division du monde entre esclaves et affranchis des normes que tu dénonces)<<

Il faut bien que qq le fasse ;-)))
Mais ne t'inquiète pas,
Du coté des normes qui servent les nouveaux esclaves tu n'as encore rien vu,
Tu seras bientôt du même avis que moi, ou tu auras le sourire béat d'un YAB.

<<"photographier le monde le transforme, le fabrique" c'est audible, mais c'est très différent de "si le réel n'existait pas, on le fabrique".<<

En fait je voulais écrire : Et si le réel n'existe pas c'est qu'on le fabrique (pour dire que l'action est plus déterminante que l'observation (mais qui a un certain stade devient une action) etc etc, et au départ qu'y a-t-il ?
Le départ c'est plutôt l'action de photographier que l'objet de la photographie.

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: marin 
Date:   13-01-2009 11:51


- soit on fait mine d'adopter cette transparence et on joue sur la tension entre une forme "standard" et le fond : entre l'apparence qui dit "ceci est celà" et le sujet qui répond "qu'en sais-tu ? ".

Voilà résumé en quelques mots l'un des enjeux majeurs de la photographie d'aujourd'hui !


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Henri Gaud 
Date:   13-01-2009 12:05

<<Caricaturalement, il y a deux approches possibles qui ont pour objectif commun la volonté de se distinguer des photographies "littérales" :
- soit on travaille sur la forme en insistant sur la matérialité de l'image pour contrer l'idée de transparence du médium : ce sont, entre autres, les exemples donnés par Jean au départ,
- soit on fait mine d'adopter cette transparence et on joue sur la tension entre une forme "standard" et le fond : entre l'apparence qui dit "ceci est celà" et le sujet qui répond "qu'en sais-tu ? ".

L'une n'exclue pas l'autre.<<

Bon résumé

Visitez le Blog de la Trichromie


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: georges laloire 
Date:   13-01-2009 19:13

>La boulonneuse en facilitant le changement de roues incite à l'usage de l'automobile<<<

Faux !
L'usage de l'automobile concerne le client.
L'usage de la boulonneuse concerne le mécanicien, qui épargne ses forces en ne poussant plus comme un bœuf pour faire tourner les boulons de roues dont les filetages n'ont évidemment pas été graissés avant l'hiver...
Le client ne roulera pas plus en voiture si les roues de celle-ci ont été serrées à la machine. Par contre, il jurera contre le mécanicien s'il doit changer à la main une roue crevée préalablement serrée à la machine...

>>>Et l'homme la trouvant encore trop pénible<<<

Le support évite d'abord à l'utilisateur d'esquinter son dos.
Gérard, va changer des roues de camion pendant huit heures tous les jours de la semaine dans un atelier mal chauffé et tu ne diras plus de telles idioties.

>>>ce peut être un poignet cassé<<<

???
Pas confondre avec le retour de manivelle svp.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: GERARD 
Date:   13-01-2009 19:44

"Et si le réel n'existait pas, on le fabrique
"Nous construisons le monde, alors que nous pensons le percevoir" (Paul Watzlawick)
"d'une théorie de physicien : regarder le monde le transforme,

tout ceci ramène à la question de "l'être différent ou non de l'apparaître" .
Et là nous sommes dans la métaphysique" . Je renvoie à Kant . JG


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: GERARD 
Date:   13-01-2009 20:02

M.Laloire
Je suis consciemment M.Laloire hors du sujet photographique .
- le client aussi change ses roues ,ce n'est pas réservé au mécanicien employé dans un garage . Si ce travail est hors de ses forces , son véhicule reste immobilisé .(Perso je graisse molycotte les filetages de goujons et de bougie).
- quand je dis que c'est encore trop pénible , je ne critique pas , je n'évoque pas les conditions de travail d'un atelier poids lourd . Je dis que même le client automobile voudra encore plus se soulager en appuyant la machine sur un support .
- poignet cassé : sauf à imaginer une boulonneuse défectueuse en effet
J'ai utilisé un véhicule à manivelle , j'ai connu la crainte du retour .
Nous n'étions pas dans un débat sur les conditions de travail .
JG


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Pierre Liberas 
Date:   13-01-2009 20:32



Le débat métaphysique devient récurant en art contemporain:

D'un coté on demande au pro un travail académiquement parfait et très "classique" et il n'a pas à justifier son travail; par exemple les photos de Didi sont de cette veine.

De l'autre l'artiste explique son art sur un plan philosophique avec le risque très actuel d'expliquer magnifiquement une ................ dans un discours pompeux et ampoulé. J'adopterais volontiers, pour l'art contemporain" la citation célèbre: "ce qui se conçoit clairement etc..... " avec un bémol il faut du temps pour que les yeux s'habituent à un nouveau regard

Amitiés


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: marin 
Date:   13-01-2009 21:06


"on demande au pro un travail académiquement parfait et très "classique" "

Allez Pierre, un peu d'optimisme : il existe des commanditaires avec des idées, comme par exemple celle de s'intéresser au travail personnel du photographe (oui c'est rare).
Mais c'est aussi un peu au professionnel de s'intéresser aussi à ce genre de commanditaire ...

"ce qui se conçoit clairement etc..... "

Je suis entièrement d'accord avec l'idée de clarté.


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: Bernard4x5 
Date:   14-01-2009 01:06

Juste un petit artisan photographe !!
ni course "à l'armement "(genre DIME),
ni "tout a été fait".

Retour d'une journée de "pdv" avec des jeunes artisans Chocolatiers,
chacun sont boulot,
de beaux produits gourmands,
du savoir faire de part et d'autres,
du respect,
du temps,
quelques belles images,
dégustation,
rigolade et fatigue,
et tout le monde gagne sa vie !!


 
 Re: Un paradoxe récurrent
Auteur: GERARD 
Date:   14-01-2009 15:54

M.LIBERAS
"Le débat métaphysique devient récurant en art contemporain:" ;
le débat métaphysique est entretenu en tant que tel, par ceux qui s'en justifient .
En fait , il n'y a nul débat , nulle pompe . Mot à mot : la régle qui rend compte au dessus de la physique , est de notre vie constante , nous y baignons , dès l'instant où l'on en a pris conscience , par quelques exemples simples du reste , on est surpris . Comme M. Jourdain la prose , nous la vivons sans le savoir . Et il n'est pas plus mal d'en être conscent , de vivre en le sachant .
Je ne pratique pas le prosélytisme dans cette direction , mais c'est pour les esprits assez simples ( simplicité qui est peut être la clef d'accès ) dont je suis , grande satisfaction en dernier ressort de l''avoir constaté et intégré .
JGERARD

galerie-photo, le Site Français de la Photographie Haute Résolution

Vers le forum actuel de galerie photo : http://www.galerie-photo.info/forum

Retour à l'index des archives 2006-2009