Auteur: Susanna
Date: 10-06-2007 14:07
"Grand coloriste distancié", je note, moi aussi.
Pour argumenter un peu mais pas trop, je vous dirai que j'ai choisi Sternfeld comme illustration, parce qu'il me semble être le représentant d'une certaine photographie "à l'Américaine", sérieuse et solide. Un équivalent de ce qu'on appelait chez nous "la qualité française" dans les années 50...
"Distancié" si vous voulez, coloriste aussi (le terme a-t-il cependant encore un sens aujourd'hui?) mais tout de même extrêmement prévisible. Je n'en dirai pas plus, c'est une affaire de goûts ; une autre fois, on parlera d'Evans, de Friedlander ou d'Eggleston, qui me paraîssent un cran très nettement au-dessus.
Quant à Soth, vous le distinguez du sus-nommé en lui déniant le qualificatif - vaguement sophiste - de GCD. Mais je ne vois pas la contradiction. Je reviens à ce que je disais plus haut : encore un bon travail dont la personnalité ne me saute pas aux yeux, et très ancré dans un type d'artisanat dont Sternfeld, ou Meyerowicz, ou Wayne Miller il y a plus longtemps, me semblent les archétypes.
Je ne suis pas historienne, je ne prétends ni à l'objectivité ni à une quelconque forme de vérité. Sans entamer une conversation plus large, il me semble simplement qu'il se pratique aujourd'hui une photographie plus libre et surtout, je le répète, plus complexe. Soth me paraît en être l'antithèse.
(PS. Vous êtes d'habitude d'une ironie moins cassante. Si "bon goût mondialisé" ou mon allusion à Magnum ne vous disent rien, vos arguments d'autorité ne sont guère plus convaincants. Bien à vous. SL).
|
|