Auteur: Georges Giralt
Date: 28-05-2006 19:22
Bonsoir !
Je rentre à peine d'Astaffort où nous avons été comblés par la famille Dal Cin ! Organisation parfaite, apéritifs aux "petits oignons", ambiance chaleureuse, temps au grand beau, avec fourniture de cumulus pour peupler nos ciels en N&B, bref, PARFAIT !!!
Au cours des discutions, nous avons devisé de la methode de conserver les concentrés type Xtol stock sur une longue durée.
Voici ma methode :
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Tout d'abord, il faut savoir que le pire ennemi de nos chimies c'est l'oxygène.
De plus, certaines sont sensibles à la lumière. Enfin, la chimie en poudre se
conserve bien mieux que la chimie liquide (il ya des réactions entre l'eau et
les constituants). Si vous avez besoin de stocker les produits, mieux vaut
acheter des poudres que des liquides.
Donc, la conservation longue commence par la préparation. Il faut, idéalement,
employer de l'eau la plus pure possible. Cette eau, distilée ou osmosée, vaut
excessivement cher et est un peu trop "bien" pour notre usage. Nous allons donc
nous en passer.
A Toulouse, nous avons de l'eau qui n'est pas "javelisée" mais ozonée. Le
produit que lon met dedans pour tuer les bactéries, en dehors de Vigipirate
rouge, est de l'ozone qui se détruit spontanément dans le temps. Ceci fait que
nous avons un "polluant" de moins à enlever. De plus elle est assez peu
calcaire. Mais, elle contient des matières organiques en suspension (le corps
des batéries tuées par l'ozone), des spores d'algues, et toute cette sorte de
chose, plus du calcaire, des traces de fer et de cuivre des tuyaux (et peut
être des traces de plomb si le racordement est vétuste dans votre quartier).
En la faisant bouillir 5 minutes, on coagule la majeure partie des polluants
organiques, et on précipite le calcaire, enfin, on force l'air dissous à
s'évaporer. En la laissant reposer, les matières organiques vont se déposer au
fond de la bouilloire. Nous aurons donc, si on ne la remue pas trop de l'eau
presque parfaite pour notre usage.
Dans un récipient propre destiné à cet usage seul et marqué en tant que tel
(donc on en a au moins 3, le premier pour le révélateur, le second pour le
fixateur et le troisième (optionel, il peut être commun avec celui du fixateur)
pour le bain d'arrêt) on va verser délicatement l'eau ainsi préparée et mélanger
les poudres dans l'ordre prescrit, suivant les instructions du fabriquant. On va
touiller, soit avec un baton en verre, soit avec une louche en plastique selon
le volume de préparation envisagé. Il faut essayer de faire entrer le moins
d'air possible. Donc, ne pas battre comme pour monter les blancs en neige ! Si
l'eau est tiède, les poudres se dissolvent mieux.
Enfin, le stockage.
Les pros, qui emploient les révélateurs tous les jours, utilisent une "conge"
qui est une sorte de seau avec un robinet à la base et muni d'un couvercle qui
flotte contre le liquide, empechant le contact avec l'air du labo.
Nous, nous avons moins de place, et des besoins différents. Nous allons donc
stocker ce révélateur en doses prêtes à l'emploi pour pouvoir traiter de 5 à 10
films rapidement, et le reste dans des stockages destiné à conserver le plus
longtemps possible le produit. Il faut employer pour ce faire des bouteilles
qui ne laissent pas passer l'oxygène de l'air. Certains plastiques le peuvent
mais pas tous, et de toute façon ils sont un peu perméables, même les
meilleurs. Donc, nous choisirons le verre sauf si une maladresse chronique nous
fait craindre le pire ! Et prenons le fumé, soit vert foncé soit marron pour que
le produit ne voie pas la lumière...
Supposont que nous ayons préparé 5 litres de produit. On va employer 4
bouteilles de 1 litre et quelques bouteilles de petite taille pour le stock à
usage rapide.
Dans chaque bouteille de 1 litre propre, on va mettre notre révélateur pur
jusqu'a raz bord du goulot. Cela fait un peu plus de 1 litre par bouteille. On
va fermer ses bouteilles avec le bouchon vissant à jupe fourni avec. S'il n'a
pas de jupe, on mettra un film de SARAN (produit comme le "scel-o-frais", ou
film alimentaire, mais dans un plastique spécial qui ne laisse pas passer
l'air. Cher et on ne le trouve pas partout) et on visse le bouchon a fond. Avec
un feutre indélébile (style marqueur pour transparent ou CD) on écrit sur la
bouteille le nom du produit, le fait que c'est du STOCK et la date de
préparation. On met ces bouteilles dans un placard, si possible fermé à clef,
surtout si l'on a des gosses turbulents...
Dans notre seau, il nous reste un peu moins de un litre de produit, puisque on a
mis un peu plus de 1 litre de produit par bouteilles. On va répartir cette
quantité dans des fioles dont le volume est prévu pour traiter 1 film.
Si la cuve que l'on emploie nécessite 300 CC de chimie pour 1 film, et que l'on
emploie le révélateur à 1+1, il nous faut 150 CC de révélateur pour 1 film.
Nous allons donc acheter des bouteilles de 150 cc chaque. Mais, là aussi, une
fois que l'on aura mis EXACTEMENT 150 cc de révélateur dedans, il restera se la
place au dessus du liquide. Ce qui n'est pas bon pour la conservation... On va
donc completer avec de l'eau qui nous reste de la préparation du produit. On
remplit délicatement à raz bord, et on ferme du mieux que l'on peut. (bouchon à
jupe ou film saran et bouchon). Et on marque "dose pour 1 film de Xtol" et on
note la date sur la bouteille. Après avoir rempli un certain ombre de ces
fioles, il reste un fond de révélateur que l'on boira ou utilisera
immédiatement en 1+2 u 1+3 pout traiter un film d'essai. En gardant à l'esprit
qu'il faut au moins 100 CC de stock (en Xtol) pour traiter un film 135. Quand
on aura utilisé toutes les fioles de 150 cc, on les re rempliera en partant
d'une bouteille de 1 litre en re faisant la procédure ci dessus.
Si l'on a des doutes, ou des peurs (il faut, le Xtol meurt sans prévenir) on
préparera le bain de traitement du film en premier, et on y plongera l'amorce
du film pendant que l'on mettre ce dernier dans la spire et dans la cuve, et
que l'on préparera le bain d'arrêt et le fixateur ainsi que tous les ustensiles
destinés au développement. Si au bout de ce laps de temps, lebout de film a
noirci, c'est que le Xtol marche. Sinon, poubelle et on remplace la chose.
Voila. Vous savez tout. Le Xtol se conserve des années comme cela. Un Suisse,
Claudio Bonavolta a un record en cours....Il a utilisé ma methode, un petit peu modifiée, et a gardé son Xtol vaillant 4 ans ....
Quelques références :
1) le site de Claudio : Une mine d'infos et en Français :
http://www.bonavolta.ch
2) le site de Ryuji Suzuki scientifique Américain passioné de phot qui a inventé
des révélateurs, couche ses emulsions sur plaque et papiers, et a publié une
étude comparative des différents plastiques employés pour les bouteilles et
leur usage en photo. Principal défaut : en Anglais !
http://www.silvergrain.org
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Bonne conservation à tous, et à l'an prochain j'espère !
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