Auteur: Emmanuel Bigler
Date: 18-12-2006 11:00
Mise à jour du 18/12/06 : apparemment le site Linos-Rodenstock n'affiche pas encore le descriptif technique de ces optiques, mais une version papier a été présentée à la photokina, j'ai pu y jeter un coup d'oeil.
Le 28 est, (apparemment parce que la notice ne le dit pas), un rétrofocus « de course » qui couvre juste-juste le format 37x49 (95° en diagonale, donc l'optique étant donnée pour 101 il y a une petite marge). Plutôt prévu pour des petits capteurs, avec en 24x36 une bonne marge de décentrement (du moins si on n'est pas bloqué par un boîtier reflex, c'est un autre problème) la dose de formule rétrofocus facilite l'utilisation en gardant une distance jouable (la même que pour le 35mm de série digitale) entre la dernière lentille et le capteur, et règle sans doute en partie le problème d'utiliser cette optique 101° avec des capteurs à micro lentilles. Le problème est désormais classique : c'est celui du vignettage sur les rayons les plus inclinés, dû sans doute aux micro-lentilles ; dans un rétrofocus la pupille de sortie est placée plus loin que « d'habitude » et fait que les rayons sortants sont moins inclinés au bord de l'image que dans une formule quasi-symétrique où la pupille de sortie est à peu près à une distance focale en avant du foyer.
Le 70, à 8 lentilles, donné pour 70°, est une optique de rêve, un raffinement de ce qu'on connaît en 6 lentilles quasi symétrique pour le film. 340 grammes obturateur compris, le choix entre le copal ou le copal press mécaniques, le rollei ou le Horseman électroniques.
Les valeurs de FTM au centre sont moins bonnes à f/8 qu'à pleine ouverture f/5,6, indiquant que la diffraction et non pas les aberrations est le facteur limitant, au centre, pour cet objectif ! à f/8 les courbes sont très homogènes sur le champ de 100 mm de diamètre, assez proches au centre de ce qu'une optique parfaite à f/8 limitée par la diffraction donnerait pour une longueur d'onde de 650 nm (je n'ai plus les valeurs exactes en tête, mais c'est impressionnant, il faudrait comparer avec ce qui se fait de mieux en optique film moyen format)
100mm de cercle, c'est trop juste pour du 6x9, mais ce serait utilisable en 6x7-6x8 sans problème !
Un point important qui concerne les utilisateurs de films : la notice LInos-Rodenstock pour ces deux nouveaux objectifs est parfaitement claire concernant le fait que ces optiques peuvent être utilisées sur film, moyenant une petite finesse technique.
Tels quels, ces deux optiques sont prévues pour travailler avec un capteur silicium protégé par une petite vitre, comme avec la lame couvre-objet de microscope, l'objectif tient compte de la présence de cette vitre pour corriger l'aberration de sphéricité induite par le passage d'un faisceau convergent à travers la vitre. Du raffinement.. mais on en est là !
Si vous voulez utiliser sur film pour tirer tout le parti de la performance, le fabricant vous propose une lame à faces parallèles à visser sur la monture arrière de l'objectif. Linos Rodenstock indique une épaisseur de 1,9mm, je ne sais pas s'il y a une normalisation entre fabricants de capteurs, peu importe, en utilisant la lame fournie par le fabricant, il vous garantit que vous aurez, sauf problème de planéité du film, exactement les mêmes performances. Donc les utilisateurs de film ne sont pas oubliés dans cette série« digitale » d'objectifs de course !
Un dernier point technique concerne le centrage du bloc optique arrière. Si j'ai bien compris la notice, pour le montage qui se fait obligatoirement en usine, on visse le bloc avant comme d'habitude, mais on ne visse pas directement le bloc arrière sur le filetage arrière de l'obturateur. Dans la plupart des optiques de chambre classiques, sauf les très récents grands angulaires où il faut être très prudent, on ne fait pas de mal à dévisser/revisser soi même à la main le bloc arrière pour monter sur une planchette ou pour changer d'obturateur (il y a toutefois le coup des petits anneaux intercalaires d'épaisseur, en général au blaoc avant, à ne pas perdre !!)
Sur ces optiques de course, on visse une pièce intermédiaire qui vient en appui sur l'obturateur. Çà tombe comme çà tombe, donc pas forcément parfaitement au sens des tolérances extrêmes requises. Ensuite on centre le bloc arrière dans cette pièce intermédiaire, de façon à s'affranchir des tolérances sur les cotes de l'obturateur, et peut-être aussi pour s'affranchir en prime de petites fluctuations sur les paramètres du bloc arrière. Donc avec ces optiques, in faut bien réfléchir à l'obturateur qu'on veut, plus question de les passer soi-même d'un obturateur à l'autre ; si on veut garder toute la performance annoncée, c'est, toujours si j'ai bien compris l'esprit de la doc technioque, retour en usine obligatoire.
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