Auteur: Michel Prik
Date: 03-03-2008 15:24
"mais qui connait un métier où il ne faut pas se secouer les puces régulièrement ? "
Vendeur de chemises, de sandwiches, de fruits et légumes, pompiste, restaurateur, kiosque à journaux, papetier... ce n'est pas cela qui manque.
Pour Fotofast, il faut savoir que c'était partiellement une franchise à l'origine, qui a vite racheté ses franchisés avant de changer de nom vers 1986 pour Photo Service qui donne une meilleure image de marque. A la même époque ils ont tenté de créer Photo Service Entreprise à La Défense dédié aux professionnels, qui a très mal tourné très certainement en raison de la faiblesse de leur services coursiers ainsi que des délais de paiement imposés par les professionnels, ce qui n'était pas dans la culture PS. Photo Service avait Minit comme concurrent, bien plus important mais dont l'ambition était moindre. Photo Service a fini par absorber Minit, je ne sais plus quand. Photo Hall a été lancé par les actionnaires de Photo Service, ainsi que Grand Optical puis la Générale d'Optique, cela a fait partie de leur stratégie de diversification qui sans la crise numérique devait encore s'élargir vers Grand Audition. Photo Station a été créée de toutes pièces à ma connaissance par des financiers purs et a pas mal déstabilisé le secteur avant d'être rachetée par les actionnaires de Photo Service vers 1994 pour quelques 350 millions de francs si je me souviens bien. La photographie grand public était alors tenue par le haut avec Photo Service et par le bas avec Photo Station. Tous les autres acteurs se positionnaient en fonction de l'un ou de l'autre. Photo Service a fini par apparaître comme chère alors qu'ils étaient casseurs de prix au départ. Pourtant ils n'ont pas trop monté leurs prix, ce sont surtout les autres qui ont baissé les leurs. Quand ils montaient les prix, c'était en ajoutant en même temps des offres substantielles de fidélité. La force de l'enseigne résidait surtout dans son image de marque car le produit n'a jamais été extraordinaire et n'a jamais été sanctionné par une corporation photographique qui n'existait pas. Aux yeux de beaucoup d'entreprises ils sont même passés pour professionnels et le fait est que nombre de professionnels ont fini par leur confier des travaux en cédant à la demande de prix bas des cost killers. A l'origine, Photo Service concernait des boutiques de galeries commerciales alors que Photo Station s'intéressait à une clientèle de quartier mais une forte expansion a fini par les positionner tous deux un peu partout. A un moment donné, il ne s'agissait plus de nouvelles boutiques mais de rachats de commerces préexistants que le groupe était capable d'opérer à prix fort.
Voyant sans doute le vent tourner et anticipant sur la tourmente, les dirigeants ont tenté de se séparer de la partie Photo en 2001 pour plusieurs centaines de millions d'euros, mais le nouvel actionnaire anglais Cinven avait alors procédé à un investissement sans risque, quasiment sans rien payer au départ et pouvait restituer l'affaire s'il ne dégageait pas assez de profits, c'est bien ce qui s'est produit. Ce n'est donc pas finalement de la photo que les actionnaires historiques se sont séparés mais de la partie lunetterie, à leur grand désarroi sans doute.
PS et PST seraient probablement déjà morts si le nouvel actionnaire Orange n'était venu à la rescousse au dernier moment, cela aurait pu être un autre opérateur téléphonique car plusieurs étaient alors en lisse. L'affaire ne tient depuis cette époque que sous perfusion financière Orange, lequel impose ses conditions en contrepartie et précipite manifestement la photo vers sa perte.
Pas bon pour PS et PST mais intéressant pour ses concurrents.
http://lephotographenestpasmort.blogspot.com
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